mercredi 11 avril 2012

Mais où est donc passée la 7ème compagnie ?


Il ne s’agit pas des militaires en treillis, aperçus  au pied du Ballon d’Alsace. Eux, ils ont droit à 7% de pertes. Non, il s’agit de nous, Gym Plus, devenus, en une seule rando, Gym Moins : 70% de disparus, qui dit mieux ?
Tout avait pourtant commencé normalement : attente sur le parking des Démineurs, venté, glacé. Arrivée d’Eric, dans un crissement de pneus, démarrage de la rando au trot. Direction le Ballon de Servance. Un  beau circuit, encore jamais fait. Heu, d’un Ballon à l’autre, en gros, ça veut dire, descendre, monter puis redescendre, et remonter. Aïe mes genoux !

Première descente abrupte, dans les cailloux et les plaques de neige, un échauffement pénible. On ne peut même pas bavarder, il faut être prudent. Bien regarder où on pose le pied. La longue montée, c’est plus facile, mais la pluie se déchaîne. Malgré les capes, nous sommes trempés. Pas d’arrêt, on marche, on marche. Enfin, au bout de deux heures, le refuge du Luthier. Pause goûter bien appréciée, au sec. Petits gâteaux, meringues et blagues. On commente le journal de bord du refuge, défoulement des randonneurs. On évoque les projets pour l’été : Jura ou Alpes de Haute Provence ?

Le temps a changé, il ne pleut plus, on repart tout guillerets. Eric signale les débris d’un avion qui a percuté la montagne, s’attarde sur l’accident. Il veut nous enlever l’envie de voler avec lui ou quoi ? Dire que sur mon blog, je lui fais une pub enthousiaste… Le rythme de la descente est rapide, le retour sera long. Eric nous fera couper à travers bois s’il le juge nécessaire. On lui fait confiance, pour les raccourcis.

On ne croyait pas si bien dire ! Le groupe se disperse peu à peu le long de la pente. A la montée, nous bifurquons brusquement, quittons le chemin principal, pour entrer dans la forêt. Une pause plus loin, pour se regrouper. Les conversations s’animent, développement durable, crise économique mondiale, c’est passionnant. Un vaste sujet. Tellement vaste, qu’au bout d’une dizaine de minutes, on s’interroge : est-il bien normal qu’on ne soit toujours que six ?

Eric réagit immédiatement en pro, le reste du groupe a dû prendre l’autre chemin. Il repart en arrière, appelant, sifflant, personne ne répond. Il revient en courant, demande à Fabienne de retourner sur leurs traces. Rendez-vous au col du Stalon ! Il nous recompte, oui, on n’est plus que 6 sur 15. Et nous entraîne dare-dare. On  peine à le suivre. La montée est rude, des arbres gênent le passage, il faut escalader, le souffle nous manque, mais rien ne l’arrête, il grimpe à toute allure, en testant le réseau. Pour essayer de joindre les autres par téléphone. Rien.

J’enrage. Zut alors, moi qui apprécie une dose d’adrénaline, je passe à côté de la grande aventure, je suis bêtement là ! Je rate mon scoop. Les égarés doivent développer toutes les réactions caractéristiques de l’état de crise : Stupeur, questionnement, critiques, angoisse, confusion… Jusqu’à l’émergence d’un leader, celui qui connait les lieux. Et puis l’instinct grégaire qui l’emporte, la hâte en silence, la peur au ventre… J'imagine le scénario catastrophe… Et je rate ça !
La bruine se lève, le paysage devient flou. Et s’ils se perdaient vraiment ? On alerterait les secours. Le grand jeu, enfin la une des journaux… J’ai tout raté !
En plus, dans l’affaire, j’ai perdu mon chauffeur. Faudra poireauter à l’arrivée sur le parking glacial.

Que nenni ! Au col du Stalon, les disparus sont tous là, ils nous attendent, en compagnie de Fabienne. Pas du tout stressés, et plus rapides que nous, mais comment ont-ils fait ?
C’est simple, ils ont repris le chemin de l’aller. Ils connaissent bien le massif. Eric compte, cette fois, il en a bien 15.  
On a retrouvé la 7° compagnie. 

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