vendredi 23 mars 2018

Paco part en voyage ...



… et Christophe cherche des sponsors !



Tout le monde en Drôme-Ardèche connaît Christophe Mercier, « Le Petit Raconteur », qui anime régulièrement des spectacles pour enfants et autres promenades contées. On peut le rencontrer au bord du Rhône, avec sa kamicyclette, jaune fluo, un vélo détourné qui permet de théâtraliser ses interventions. 
Christophe écrit lui-même ses histoires, il en a déjà publié certaines dans les différents albums « Ernest ». Son thème de prédilection : l’environnement, la faune, la flore. Aujourd’hui, à travers l’histoire de Paco, un petit perroquet curieux, il met en scène la migration des cigognes. Un beau sujet, pour lequel il a travaillé avec la Ligue de Protection des Oiseaux.
« Paco part en voyage », une histoire en 3 parties, est illustré par une jeune artiste valentinoise, Armelle Mercat. Et il sera imprimé localement, à Guilherand-Granges. Mais avant cela, il faut réunir un budget conséquent, et Christophe a fait appel à une plate-forme de financement participatif. Qu’est-ce ? Un site Internet qui permet à tous les amis, voisins, personnes intéressées, de le subventionner, à partir de 10€ et sans limite ! C’est simple, il suffit de cliquer sur Kocoriko, plate-forme située à Grenoble, spécialisée dans les actions culturelles. Chaque donneur est ensuite remercié par un petit cadeau. A partir de 50€, on reçoit les 3 tomes de Paco dédicacés… 
Des livres remplis d’humour, sur un sujet environnemental, avec des illustrations qui font rêver, bref des livres écolos, locaux et solidaires. Pour Pâques, mieux qu’un poussin ou une poule, subventionnez l’irrésistible Paco ! Vous avez 3 semaines pour participer sur  www.kocoriko.fr


Article publié dans le JTT du jeudi 29 mars 2018.

mercredi 14 mars 2018

La culture du café en Equateur


L'Equateur se présente comme un résumé de l’Amérique du Sud. Traversé par la Cordillère des Andes et sa chaîne de volcans qui tutoient les 6000m, il s’étale à l’Est en Amazonie, et à l’Ouest le long de la côte du Pacifique. Le climat tropical, avec chaleur et pluie, est idéal pour une activité agricole intense et diversifiée. Fruits exotiques, légumes, céréales, café, cacao, canne à sucre, l’Equateur nourrit sa population à l’échelon local et exporte par tonnes la production intensive de ses immenses plantations. En particulier, la vente de café représente une part importante de son économie.

Loin des grandes productions, les habitants conservent un ou deux caféiers dans leur jardin, pour leur consommation personnelle. L’occasion de suivre le circuit du café artisanal et équitable. Les « cerises de café », appelées ainsi car il faut les cueillir quand elles sont rouges, sont des fruits dont la pulpe doit être enlevée pour accéder aux grains de café. On s'en débarrasse par séchage : les paysans équatoriens font sécher les cerises de café au soleil pendant plusieurs jours sur le sol devant leur maison. Puis ils les décortiquent pour faire apparaître les grains de café, qui eux sont verts, avant de les confier à un torréfacteur artisanal.

La torréfaction s'effectue dans une machine chauffée au gaz, avec circulation d'air, à raison de 2 kg à la fois : les grains verts sont mis dans un tambour qui tourne sur lui-même. Quand la température atteint 100°, l'arôme du café envahit la pièce. On vérifie le brunissement, plus les grains sont bruns, plus le café sera fort. Au bout d'une quinzaine de minutes, le café est au point, la machine éjecte les grains couleur de cannelle. Après refroidissement, ils sont mis directement en sachet. En grains ou moulus, à la demande. Arabica ou Robusta, suivant la zone de production (Pichincha, Manabi, Baňos, Yasuni …).

Le torréfacteur artisanal traite environ 20 kg de grains par semaine, ce qui lui permet de faire tourner une petite boutique de dégustation, où le café tout juste torréfié est totalement bio et équitable. A déguster à la manière équatorienne : porté à ébullition, jusqu’à obtention d’un jus épais, qu’il faut ensuite allonger avec du lait ou de l’eau. 
Hasta luego !

Article publié dans le JTT du jeudi 29 mars 2018.

lundi 5 mars 2018

Les "Russiens" de Montbéliard


En 1776, au palais de l’Ermitage de Saint-Pétersbourg, un mariage grandiose est célébré : Sophie-Dorothée de Wurtemberg (1759-1828) épouse le tsarévitch Paul Petrovitch (1754-1801), fils de l’impératrice Catherine de Russie. Devenue Maria Feodorovna par son mariage, la grande-duchesse recréa autour d’elle, dans son palais de Pavlosk, une cour semblable à celle qu’elle avait connue dans son enfance, entre les châteaux d’Etupes et de Montbéliard. En 1796, Paul I succéda à Catherine II, Maria Feodorovna devint tsarine. Femme intelligente, talentueuse et énergique, elle donna naissance à dix enfants, développa une vie artistique brillante et initia de nombreuses œuvres de bienfaisance.
En France, après son départ, les Montbéliardais entreprenants saisirent leur chance. A la Cour de Russie on parlait français. Ils furent nombreux à s’y présenter, tous corps de métiers confondus, créant un lien particulier et durable entre les deux pays. La Révolution de 1789 accéléra le mouvement, plus d’une centaine de Montbéliardais émigrèrent en Russie. Certains s’y établirent, d’autres revinrent en France, riches d’une ouverture exceptionnelle sur le monde. Ils furent surtout précepteurs dans les grandes familles russes. En effet, la religion luthérienne qui prévalait à Montbéliard avait entraîné la création de nombreux établissements scolaires. Les Montbéliardais étaient donc éduqués et protestants, qualités que la tsarine appréciait. 
Ces émigrés montbéliardais à la Cour de Russie furent appelés les "Russiens". Voici quelques-uns des plus célèbres :

Henri Mouhot l'explorateur qui a redécouvert le site d'Angkor (1826-1861).
Georges-Frédéric Parrot (1767-1852) physicien et médecin, nommé par le tsar Paul Ier premier recteur de l’université de Dorpat, puis conseiller d'Etat et directeur du laboratoire de physique de la faculté des Sciences de Saint-Pétersbourg sous Alexandre Ier . 
Fanny Durbach (1822-1901)céda à l’attrait de l’aventure et quitta Montbéliard à l’âge de 22 ans pour Saint-Pétersbourg. Accueillie par une famille de la grande bourgeoisie, les Tchaïkovski, elle fut pendant 13 ans la préceptrice, puis la mère de substitution du jeune Piotr, futur musicien et compositeur célèbre dans le monde entier.
Charles Contejean (1824-1907) naturaliste, après ses études à Montbéliard, partit comme précepteur à Saint-Pétersbourg, où il prépara un diplôme universitaire. De retour en France, il multiplia les postes, donnant libre cours à sa passion pour les sciences naturelles. Fondateur de la SEM de Montbéliard, premier conservateur du musée.

Jules Beucler (1861-1952), de Bondeval, exerça le métier de professeur de français à l’Ecole des Cadets de Saint-Pétersbourg. Il épousa la fille du général Souvorkov, et c’est ainsi qu’en 1898 naquit André Beucler,(1898-1985) écrivain et journaliste à la vie aussi romanesque que ses œuvres.

Adolphe Kégresse (1879-1943) ingénieur et inventeur français partit à Saint-Pétersbourg comme responsable du garage impérial de Nicolas II. Il mit au point des autochenilles originales adaptées à la neige, qui serviront pendant les deux guerres mondiales. Rentré en France après la Révolution russe de 1917, il créa chez Citroën en 1919 le département tout-terrain et développa de nombreux brevets.

Article publié dans L'Esprit Comtois n°12.