mercredi 18 septembre 2019

Yan Pei-Ming face à Courbet

Pour célébrer le bicentenaire de la naissance du peintre Gustave Courbet (1819-1877), le Musée Courbet d’Ornans (Doubs) multiplie les expositions. Celle de l’été est consacrée à la confrontation entre le maître franc-comtois et l’artiste contemporain chinois.

Deux peintres qui ont beaucoup en commun. Leur goût pour les portraits, la nature, les animaux. Leur « grande gueule » et leur physique imposant. L’implication dans la vie politique de leur pays, et leur mise à l’index. Chacun à son époque a remis en question le paysage artistique et politique dans des œuvres peintes ou sculptées.

Ainsi, on peut voir dans les salles du musée les chiens fidèles de Gustave répondre aux tigres belliqueux de Yan, les portraits de famille de l’un observant les ancêtres de l’autre, la paisible Vallée de la Loue s’opposant aux buildings de Shanghai, ou les femmes légères, célébrées par les deux hommes, chacun à sa façon. Le parcours muséal permet de saisir la technique puissante de Pei-Ming, qui décline une couleur de base dans toute sa gamme chromatique, sur de grands formats, par exemple gris-noir-blanc. Alors que Courbet, lui, joue jusqu’à l’infini avec les verts.
Le président Macron a inauguré le 10 juin l’exposition Yan Pei-Ming face à Courbet. Elle est visible au Musée Courbet d'Ornans jusqu'au 30 septembre 2019.

C’est dans l’atelier de Courbet, autre lieu d’Ornans ouvert aux visites, que Yan Pei-Ming, qui vit maintenant près de Dijon, a réalisé certaines œuvres exposées, dont son portrait monumental. Autre visite incontournable en pleine nature, à quelques kilomètres : la Ferme de Flagey, ancien domaine familial de la famille Courbet.
Un portrait de Gustave encore plus phénoménal accueille les visiteurs : celui réalisé en bois flotté par l’artiste bisontin Vanly Tiene. Une prouesse d’équilibre, et un hommage à la modernité de son oeuvre.

Article publié dans le JTT du jeudi 19 septembre.

mardi 10 septembre 2019

Dormir dans un tonneau

C'est possible dans la Drôme ! A Chanos-Curson, Jean-Pierre et Jacqueline Sauvajon ont depuis longtemps transformé leur ferme viticole du XVème siècle en un lieu convivial qui accueille les vacanciers. Chambres d'hôtes, gîte 3 épis, piscine, pain et confitures maison ... Derrière ses murs de galets, la Ferme des Denis est un endroit chaleureux, authentique. Mais il y a plus ! La Ferme des Denis propose un hébergement insolite, emblématique de la région : On peut y dormir dans un tonneau ! Un tonneau tout confort, aménagé pour 2-3 personnes, avec sa petite terrasse.

Autre facette du domaine : les spectacles et animations qui y sont donnés régulièrement, au profit de l'enfance handicapée, sous l'égide de l'association « Mon regard sur le tien ». C'est ainsi que dimanche, une centaine de personnes a pris place dans la cour ombragée de la ferme pour applaudir le spectacle musical de la pétillante Chutney. Un récital sur le thème « L'amour des Sixties ». Chutney, en robe à pois et look B.B., a chanté les grands tubes de F. Hardy, F. Gall, Sheila... et enchanté le public. Un beau succès pour une belle cause.


renseignements: www.lesdenis.com

Article publié dans le JTT du jeudi 5 septembre 2019.

mardi 3 septembre 2019

Chronique littéraire : La vie parfaite, de Silvia Avallone

Une vie parfaite ? C’est un rêve que partagent tous les protagonistes de cette histoire. Qu’ils soient issus d’une misérable banlieue de Bologne ou des quartiers chics, ils rêvent, soupirent, à un ailleurs meilleur, jusqu’à s’en rendent malades. Leurs blessures d’enfance les empêchent non seulement d’être heureux mais aussi d’être libres, présents.

Envie de forcer le destin, de corriger les drames ? Les hommes veulent de l’argent, des voitures, du sexe. Les femmes, elles, sont rongées par l’obligation d’élever les enfants quand elles en ont. Et par le désir d’enfant sinon. Une force tellurique qui emporte Adele, enceinte à dix-sept ans de Manu, un voyou emprisonné et Dora, prof passionnée qui ne supporte pas sa stérilité, et détruit son couple. Chacune suit un parcours douloureux semé de doutes et d’emportements. Mais aussi d’amour à donner, à assouvir enfin.

A son habitude, Silvia Avallone dresse un portrait vivant et actuel des problèmes qui secouent la société, pas seulement italienne. Cassure entre deux mondes, entre deux sexes. Poids des liens du sang, de la transmission. Echappe-t-on à son destin ? Seul Zeno, l’adolescent secret et tourmenté s’autorise à vivre autrement, à sortir du rang. Le malaise de la jeunesse et de ses choix est traité ici par une intrigue solidement menée, des personnages variés et fouillés. Un beau travail romanesque et sociologique.

Silvia Avallone est une écrivaine et poétesse italienne née en 1984 à Biella dans le Piémont. Tous ses livres, au succès international, dressent un portrait sans concession des difficultés sociales du monde « périphérique ».

« La vie parfaite » est actuellement disponible en poche chez Liana Levi.

Chronique publiée dans le JTT du jeudi 29 août.