vendredi 28 septembre 2018

Architecture au sommet : « Fiore di Pietra », la fleur de pierre de Mario Botta


Mario Botta est un architecte suisse né en 1943, installé à Lugano. Après ses études d’architecture à Venise, il a travaillé notamment avec Le Corbusier, et comme lui, est convaincu que la maîtrise de la lumière n’est possible que par la simplicité des formes. Sa réputation est internationale, ses œuvres sont visibles dans le monde entier, ainsi le musée Tinguely de Bâle, la tour de Moron dans le Jura, la cathédrale d’Evry en France, le musée d’Art moderne de San Francisco…

L’engouement de Botta pour la nature, les formes géométriques pures, les matières nobles, est parfaitement illustré par la structure Fiore di Pietra, érigée en 2017 au sommet du Monte Generoso, 1704 m. Un site magnifique, dominant le lac de Lugano, à la frontière entre Suisse et Italie. Le bâtiment, assemblage de pierre grise et de verre, en forme de fleur géante à peine éclose, est situé à l’arrivée du train à crémaillère. Il accueille les randonneurs et les touristes avec un restaurant d’altitude, des salles de conférence, une terrasse panoramique pour le pique-nique. De nombreux événements y sont organisés : observation des étoiles, concerts, expositions…

Le Monte Generoso, comme son nom l’indique, est un magnifique promontoire rocheux qui offre de nombreuses activités sportives : via ferrata, mountain bike, parapente. Mais c’est en parcourant les sentiers de crête, le long de falaises vertigineuses, qu’on profite vraiment des richesses de ce parc naturel : un panorama à couper le souffle, avec les sommets des Alpes alentour, les villages parsemés sur les pentes, les différents bras du lac en contrebas. L’éclatante palette de couleurs : ciel bleu, prairies vertes, rochers blancs, eau turquoise est agrémentée par une flore sauvage formée d’exceptionnels massifs de lupins bleus. Sur les alpages, des vaches côtoient des chamois peu farouches, la vie agricole ancestrale se poursuit. En témoigne une ancienne glacière d’altitude (nevera) toute ronde, en pierres sèches, un modèle d’architecture paysanne qui aurait pu inspirer Botta.

Article publié dans le JTT.

jeudi 20 septembre 2018

La visite du Sénat

Depuis l’accession de M. Bouchet au rang de sénateur, de nombreuses associations locales ont eu le privilège de visiter le Sénat. Lundi, c’était le tour de la classe 68, une trentaine de Tainois et Tournonnais réunis sous la houlette de Marlène. Une joyeuse ambiance régnait dans le TGV, après la rencontre fortuite, dès la gare de Valence, du sénateur et de son épouse, qui retrouvaient dans le groupe de nombreux camarades de jeunesse.


Savez-vous qu’à Paris la rue de Tournon est celle qui mène au Sénat ? Un clin d’œil que les visiteurs n’ont pas manqué de remarquer, lorsqu’ils ont passé la porte d’entrée du Palais du Luxembourg. M. Bouchet, après les contrôles de sécurité, a présenté son attachée parlementaire, Diane, en charge de la préparation de toutes ses activités. Une femme dynamique et efficace qui a entraîné le groupe à travers le Palais pour une première approche. L’hémicycle était vide, la rentrée parlementaire n’étant pas encore effectuée, chacun a pu le visiter, le photographier, s’y assoir. L’occasion pour M. Bouchet de présenter le fonctionnement du Sénat. Les débats, les interventions, les amendements. La façon de voter, qui peut se faire à main levée, alors qu’avec l’équipement numérique sophistiqué, tout est enregistré, même le moindre aparté passe au J.O. !
Un moment plus convivial a suivi, avec l’apéritif offert au bar du Sénat, avant de gagner le superbe salon Napoléon où le repas avait été réservé. Nappes blanches, couverts en argent, personnel stylé, le décor était raffiné jusque dans l’assiette. M. Bouchet a évoqué son travail : commissions, consultations, rapports, promotion de sa région à travers les vins, les truffes, partenariats avec les entreprises, projets d’installation dans la Drôme pour certaines. Tout cela en trois jours de présence par semaine, avec des horaires variables et souvent nocturnes.
A 14h30, la visite guidée du Palais a suivi. Sa construction a débuté en 1615 sous Marie de Médicis, veuve de Henri IV. Elle voulait recréer l’ambiance de sa ville natale, Florence. Les enfilades prestigieuses ont gardé leur décor somptueux, malgré de nombreuses transformations : Prison sous la Terreur, Sénat sous le Directoire, Chambre des Pairs sous la Restauration, occupée par la Luftwaffe pendant la deuxième guerre. Dorures, marbres, miroirs, tapisseries, lustres, meubles d’époque… décorent les salles d’apparat, comme celle des Conférences, du Livre d’or. Sur l’escalier monumental, la pose (photo) s’impose.
Au fil de la visite, la guide a évoqué son métier à multiples facettes : il y a 1200 employés au Sénat, pour 348 sénateurs : huissiers, guides, préposés au ménage, à l’entretien, au secrétariat, à la restauration, chauffeurs, coiffeur… il y a même une salle de gym pour le personnel.
La bibliothèque historique est un lieu paisible, ouvert sur le jardin du Luxembourg, on y trouve le meuble d’origine qui a contenu la Description de l’Egypte commandée par Napoléon. Mais le petit extra, ce fut la visite de l’annexe, où est tourné le programme TV Bibliothèque Médicis. Autre lieu secret : l’ancienne chapelle, où se réunit la commission Défense à laquelle participe M. Bouchet. Encore quelques couloirs, sous-sols, escaliers, salons à parcourir, pour terminer la visite. Chaleureux remerciements au sénateur qui a chouchouté le groupe toute la journée.
Le temps estival se prêtait à un détour par les jardins ensoleillés du Luxembourg, avant d’affronter la foule du métro, puis de la gare de Lyon. Et de retrouver ensuite la Vallée du Rhône, la tête pleine des ors de la République. Avec en mémoire les paroles de M. Bouchet : "Le Sénat est la maison de tous les citoyens, donc c’est aussi votre maison !"

Article publié dans le JTT du jeudi 20 septembre.

mardi 11 septembre 2018

Chronique littéraire : Chanson douce, de Leïla Slimani


Une chanson douce, un enfant qui s’endort, la maison calme et propre, c’est tout ce qu’on désire quand on est une mère de famille surbookée. 
Myriam a enfin trouvé la nounou idéale, celle qui lui permet de reprendre son travail d’avocate, l’esprit tranquille, car ses enfants sont en de bonnes mains. Louise est parfaite, non seulement elle sait merveilleusement s’occuper de Mila et Adam, mais c’est une fée du logis : ménage, lessive, petits plats, elle assume tout. Myriam et Paul peuvent s’investir dans leurs professions, et profiter d’enfants propres et nourris le soir.

Hélas derrière tout cela, une fêlure apparait peu à peu. Louise n’est pas aussi lisse qu’il y paraît, elle cache des tendances caractérielles, d’anciennes blessures. Myriam et Paul, pris au piège de la dépendance, s’en aperçoivent trop tard, quand le drame est inévitable.

Leïla Slimani analyse avec lucidité et finesse les rapports mère-enfant, employeur-employé. La difficile conjonction maternité et vie sociale, le décalage homme-femme, la négligence et le stress qui favorisent les impairs, la folie ordinaire. On connaît dès le début le tragique dénouement, mais l’analyse du caractère de Louise, les éclairages sur son passé soutiennent l’intrigue. On aimerait même en savoir davantage sur son état mental au moment du passage à l’acte. Les ressorts de l’âme humaine restent un grand mystère.

Née à Rabat en 1981, Leïla Slimani est une écrivaine et journaliste franco-marocaine. Elle vit à Paris et a obtenu le Prix Goncourt 2016 avec ce roman au scalpel (sans jeu de mots).

Actuellement en poche dans la collection Folio.

Chronique publiée dans le JTT.

mardi 4 septembre 2018

Festival des Humoristes de Tournon : beau succès auprès des enfants

Jeudi dernier, dans le cadre du Festival des Humoristes, deux spectacles gratuits ont permis aux enfants de passer un joyeux après-midi. Avec Gromic à la Cour du Lycée, dans un registre poétique, puis avec un Boulon gentiment décalé à la place du Grillet, parents et enfants ont profité de divertissements interactifs. Un festival off qui élargit encore le public habituel du Festival des Humoristes, et une bonne manière d’égayer les derniers jours de vacances.



Article publié dans le JTT.