dimanche 29 mars 2020

Un baptême en ULM à l’occasion de la Journée des Femmes


Opération « Femmes de l’air » : C’est ainsi que l’aéroclub de Saint-Victor, le bien nommé Air des Choix, a imaginé d’attirer les femmes en cette journée du 8 mars. Car dans le domaine des pilotes d’ULM, on est loin de la parité : sur une vingtaine d’adhérents au club, 4 femmes seulement. Pourtant, ce n’est pas faute de convivialité : lors des précédentes manifestations, deux pilotes ont même reçu la distinction suprême, celle de pilote le plus avenant !

L’aéroclub de Saint-Victor a été créé en 2012. Le grand problème a été de trouver un terrain dans cette zone agricole cultivée. Heureusement, un des membres du club a accepté de prêter le sien. La piste est maintenant homologuée, elle peut accueillir toutes sortes d’ULM : pendulaires, multiaxes, autogires, paramoteurs. Depuis 2017, chaque année à l’occasion de la Journée des femmes, le club renouvelle l’opération « Femmes de l’air », en proposant un baptême en ULM au tarif réduit de 40€. En ce beau dimanche ensoleillé, elles étaient une quinzaine, prêtes à s’envoler pour découvrir leur région d’en haut.

Après avoir revêtu casque, gants et combinaison renforcée, pour affronter le froid (-5° en altitude), le départ s’effectue en douceur le long des abricotiers en fleurs, puis c’est l’envol, très haut, très vite. A 100 km/h, on atteint rapidement la vallée du Doux, puis celle du Rhône, on survole les vignes, Tournon et Tain, face au Vercors enneigé, et déjà commence le retour. Aucune secousse, peu de bruit, que du plaisir devant le superbe paysage ondulé de l’Ardèche verte. De là-haut, les perspectives changent, pas facile de repérer tout ce qu’on connaît, les villages assoupis, les bâtisses de pierres dorées, les champs cultivés entourés de haies. Atterrissage parfaitement maîtrisé, félicitations au pilote, avant un café à la buvette organisée par les bénévoles. Une belle émotion, et un vrai changement d’air !

Prochaines manifestations du club : la Fête de l’air, les 9-10 mai, avec des baptêmes, une exposition de modèles réduits … puis un grand pique-nique rassemblant des ULM de toute la région en automne. Des permanences sont organisées les 1er et 3è samedis matin du mois, à la piste de Deyras. Pour tous renseignements : https://airdeschoix.fr ou 06.85.56.10.62.

Article publié dans le JTT du jeudi 26 mars.

jeudi 26 mars 2020

Sur les pas de Bonaparte à Valence

Napoléon Bonaparte a fait deux séjours à Valence, le premier en 1785-86, il avait alors 16 ans et suivait sa préparation militaire au prestigieux régiment La Fère. Jeune lieutenant timide, il fut un lecteur insatiable, exploitant toutes les richesses des bibliothèques de cette ville à l’université réputée. Puis en 1791, en pleine effervescence révolutionnaire, âgé de 22 ans, il s’impliqua alors dans les nombreux clubs savants et politiques. Il s’y fit des amis, Montalivet, Championnet, de Sucy, Aurel, Bou, et connut quelques amours, Caroline du Colombier, Adélaïde de Saint-Germain, Amélie de Laurencin. Devenu général, puis empereur, il ne les oublia pas, leur confiant de grandes responsabilités dans les armées ou à sa cour.
Le service patrimoine de Valence organise des balades « Sur les pas de Bonaparte ». C’est l’occasion de découvrir l’espace muséal qui lui est consacré, au rez-de-chaussée de la Maison des Têtes. Un espace inauguré en décembre dernier, qui présente aussi l’histoire militaire de Valence. La ville, par sa situation géographique, avait une tradition de place militaire. Mais la construction de casernes dans les années 1730, l’arrivée de l’école d’artillerie et du célèbre régiment La Fère, l’importance du Polygone comme champ de manœuvres (42 ha) ont permis à Valence d’obtenir le statut de « place de guerre ». Une plaque apposée place des Clercs rappelle d’ailleurs que 28 généraux drômois ont servi sous la Révolution et l’Empire. Une contribution très importante.

La statue en bronze de Bonaparte lisant, au bord du boulevard Bancel, la fresque du square Bonaparte, ne sont que quelques-unes des 23 étapes du parcours proposé par l’office du tourisme, matérialisé sur la chaussée par des clous en bronze à son effigie. Le parcours commence et se termine à l’espace Bonaparte de la Maison des Têtes, lieu d’exposition et d’information. On y découvre une partie de la collection de l’association « Bonaparte à Valence », une association qui n’a ménagé ni sa peine ni ses deniers, pour obtenir enfin un cadre patrimonial digne de Bonaparte. Afin d’honorer son passage à Valence, passage déterminant dans sa construction d’homme de guerre et d’état.

Article publié dans le JTT du jeudi 2 avril.

Chronique littéraire : Les Bourgeois, de Alice Ferney


Un livre passionnant et d’une ampleur extraordinaire, qui brosse toute l’histoire du XXème siècle à travers la vie d’une famille hors-norme, les Bourgeois.

Bourgeois ils s’appellent, bourgeois ils sont. Henri et Mathilde Bourgeois, catholiques traditionalistes, à l’aise dans la société du début du vingtième siècle, font 10 enfants entre 1920 et 1940. Ils auront ensuite 40 petits-enfants jusque dans les années 1960, et nombre d’arrière-petits-enfants.  Les uns et les autres sont confrontés aux événements qui adviennent. Guerre de 1914, dévaluation de 1929, Front populaire, guerre de 1939, guerre d’Indochine, d’Algérie, Trente glorieuses, Mai 1968…  Au travail savant de documentation s’ajoute l’intérêt d’une prise de vue originale. Chaque événement est vécu par le prisme d’un membre de la famille Bourgeois, ses réactions, ses choix.

La lecture est passionnante, du point de vue des faits, interprétés autrement, et de la psychologie humaine avec ses innombrables facettes. La nature profonde de l’homme apparaît au-delà du cas particulier. Enfance douloureuse, mariage réussi, carrière choisie ou ratée, forment des personnalités différentes malgré la généalogie et l’éducation.
Alice Ferney réussit ainsi à mêler avec bonheur la vie intime de ses personnages, leurs aspirations, les joies et les deuils qui les frappent, avec un contexte de réalisme des faits. C’est un subtil mélange de roman et d’histoire.

Alice Ferney, économiste et écrivaine, est née à Paris en 1961.
Elle a publié ses premiers romans dès 1993 aux éditions Actes Sud.
Les Bourgeois sont disponibles en poche dans leur collection Babel.

Chronique publiée dans le JTT du jeudi 26 mars.

mardi 24 mars 2020

Journal de confinement : Ma copine du balcon

           -          Tu es seule, tu es vieille, tu es cardiaque !!
C’est ce que m’a asséné ma fille au téléphone, pour m’enjoindre de ne plus quitter mon appartement, même pour faire quelques courses.
- Eh … Tu parles de qui, là ?
Je n’allais pas accepter cette définition si cruelle sans me battre.
- Je force le trait, mais c’est pour ton bien, Maman ! Ne sors plus !
Si on me prend par les sentiments… J’ai accepté d’être responsable et civique.

Au bout d’une morne journée, ayant épuisé les plaisirs de la lecture, de la cuisine, de la radio, de l’ordi, (je ne suis pas fanatique du ménage) un message m’a intriguée : soyez à 20h sur votre balcon pour applaudir les services de santé. Pourquoi pas ? C’est un passe-temps comme un autre.

A 20h, me voici sur le balcon, je commence à applaudir dans un silence total, normal, c’est l’heure du sacro-saint JT. Soudain j’entends d’autres applaudissements sur le balcon à côté. Je guette par-dessus le muret, j’aperçois ma voisine. Une jeune femme qui habite sur le même palier que moi, et que je n’ai jamais rencontré depuis mon emménagement, il y a trois mois… Quelle chance, un être humain à portée de voix !

Après avoir copieusement applaudi, nous engageons la conversation. Sommes contentes de pouvoir bavarder, regrettons de ne pas l’avoir fait jusque-là. Evoquons un peu nos activités, elle est toujours en vadrouille, en tant qu’opticienne mobile, je suis souvent à mon bureau, pour écrire mes chroniques. Une connivence sympathique s’installe.

Le lendemain matin, je mets sur son paillasson un stock de vieilles lunettes, pour l’association à laquelle elle participe. Elle pose plus tard un livre devant le mien. Et depuis ça continue, échange de petits mots, de journaux, de films, de baguettes croustillantes sur le paillasson … et le soir, grandes conversations au clair de lune.

J’ai une copine de balcon. Pas belle la vie ?

Chronique publiée dans le JTT du jeudi 26 mars.


jeudi 19 mars 2020

Connaissez-vous le beatbox ?




La terminologie exacte est human beatboxing (= boîte à rythmes humaine). Cela consiste à faire de la musique en imitant des instruments uniquement avec sa bouche. Une discipline proche du rap, apparue dans les ghettos de New York.

Samedi, la MJC de Tain a proposé un spectacle de human beatbox, intitulé : L’histoire de Petit K. Ce conte musical a enchanté les enfants, les ados et leurs parents, la nouvelle salle de spectacles de la MJC était comble. Matthieu Jacinto, dit Joos, les a initiés au beatbox, à travers le parcours initiatique de Petit K, un mélange de performance musicale, théâtre, humour et poésie. Conçu pour être participatif, ce spectacle fut un grand moment d’échange et d’apprentissage entre le conteur et le public. Les jeunes candidats se sont bousculés pour monter sur scène !
La compagnie « Les nouvelles envolées du théâtre de Privas » productrice du spectacle promeut une éducation artistique et culturelle pour tous, dédiée en partie à la culture urbaine. On la retrouvera en mai à Saint-Donat, pour le festival des Monstrueuses Rencontres, et à Tournon en juin, pour la Fête de la musique.

Article publié dans le JTT du jeudi 12 mars.

samedi 14 mars 2020

Une leçon de tolérance à l’UPVH


Au Siècle des Lumières (XVIIIème) l’esprit français régnait sur l’Europe, un esprit d’ouverture illustré par les philosophes Voltaire, Montesquieu et Diderot entre autres. Pourtant l’époque était à l’intolérance, on pouvait être emprisonné simplement en professant des idées contraires à la loi, ou à la religion. Ce fut le cas de Diderot, qui n’en continua pas moins de publier ses œuvres progressistes.

L’« Entretien d’un philosophe avec Madame la Maréchale de … », présenté à l’UPVH par Philippe Vialle, professeur de lettres, est un dialogue intelligent et drôle, entre deux personnages d’avis opposés : Diderot qui défend un athéisme jugé immoral pour l’époque, et la maréchale, belle dame cultivée mais très pieuse. Cette joute verbale est un régal de finesse, de séduction même, dont le but est d’ébranler les préjugés de chacun.

Diderot professe une morale naturelle, améliorée par l’éducation, guidée par la recherche du bonheur. La maréchale se réfère à Dieu en toute chose de la vie. Lui prétend séparer morale et religion. Elle s’étonne de son honnêteté. Mais ce qu’il fustige avant tout, c’est le fanatisme religieux, cette « peste des âmes », entretenue par les superstitions. Si loin de la signification étymologique du mot religion, qui vient de re-ligere, relier (les hommes). Après des discussions argumentées, les deux protagonistes tombent d’accord : il faut lutter contre l’intolérance, avec la seule arme possible, le langage, en prenant soin d’échanger sans mépris ni violence.

Moralité : Plutôt que de regarder le journal TV, pourvoyeur de noirceur et d’angoisses, où pérorent des bavards sûrs de détenir la vérité, plutôt que de parcourir les réseaux sociaux et leurs outrances, dont l’affaire Mila est un terrible exemple, lisez Diderot !

Article publié dans le JTT du jeudi 12 mars.


dimanche 8 mars 2020

Balade contée gourmande entre Tournon et Tain


Pour fêter Carnaval, et réjouir les nombreux enfants en vacances ainsi que leurs grands-parents, l’office de tourisme Ardèche-Hermitage a organisé mardi 25 février une déambulation gourmande entre les deux rives du Rhône. Dégustation de mots, puis de mets, pour une trentaine de participants.

Margot, en robe de princesse, a entraîné le public au pays des rêves. Cric, crac, les histoires sont sorties de son sac. Parti de l’office du tourisme de Tournon, le joyeux cortège s’est promené jusqu’à Tain. Ménageant quelques pauses stratégiques, Margot a évoqué à travers ses contes les gourmandises du terroir, le Rhône, les oiseaux, l’amour … jusqu’à l’office du tourisme de Tain, où pogne, chocolat et jus d’abricot se sont matérialisés devant les yeux, comme échappés par magie d’un conte rhodanien. Plus question d’écouter, mais de déguster. Cric, crac, les histoires sont rentrées dans son sac.


D’autres animations semblables seront proposées aux vacances de Pâques et en été.
Contact : Offices de tourisme de Tain et de Tournon. Tél : 04 75 08 10 23

Article publié dans le JTT du jeudi 5 mars.

jeudi 5 mars 2020

Le marché aux truffes de Saint-Paul-Trois-Châteaux


De décembre à mars, tous les dimanches matin, entre 9h et 12h30, une foule compacte se presse à travers les ruelles de la vieille ville jusqu’à la place de l’Estan. C’est là, autour d’une belle fontaine de pierre, que se tient le marché organisé par les 18 trufficulteurs de Saint-Paul, Valréas et Grignan. Un véritable cérémonial, mais aussi une excellente occasion de déguster !

Né de la volonté des trufficulteurs de sortir la truffe de son univers secret, ce marché s’adresse aux professionnels mais aussi aux particuliers. Chaque trufficulteur, en chapeau noir et écusson de la confrérie, expose les truffes cavées (recueillies) dans la semaine. Une cueillette ou plutôt une chasse où le chien joue un rôle déterminant. C’est lui qui flaire Tuber Melanosporum, au parfum puissant, bien cachée au pied des arbres, souvent des chênes. Le trufficulteur (rabassié) peut alors creuser la t
erre, prélever le diamant noir et récompenser son chien. Les truffes présentées sont brossées, triées par catégories, sont soumises à la Commission de contrôle réunie avant le marché.

Il existe 3 qualités de truffes :
Extra pour les truffes de qualité supérieure. Forme arrondie et régulière. Ne doit présenter aucune détérioration et doit être supérieure ou égale à 20 grammes. Ce sont les plus chères : 115 € pour 100 g.
Catégorie I : C'est une truffe de bonne qualité avec quelques défauts d'aspects dans la couleur et la forme. Son calibre supérieur ou égal à 10 grammes.

Catégorie II : ce sont toutes les truffes restantes à condition de respecter un calibre supérieur ou égal à 5 grammes.

Sans même acheter des truffes, on peut se régaler immédiatement : Tout autour de la place, restaurants et stands gastronomiques proposent des plats agrémentés de copeaux de truffe. Ravioles, noix de Saint-Jacques, ou chou au chocolat Valrhona, il y en a pour tous les goûts, à des prix abordables. Tout cela accompagné des crus du Tricastin. Et pourquoi pas, ensuite, une petite visite à la Maison de la Truffe voisine ? Vous apprendrez tout sur le monde mystérieux de la truffe noir, dont le Tricastin est le premier producteur en France. Et la promenade dans les ruelles médiévales de Saint-Paul-Trois-Châteaux mérite le détour.

Article publié dans le JTT du jeudi 5 mars.


dimanche 1 mars 2020

Le kiosque de la Viarhôna


C’est sous un soleil estival, le premier jour des vacances scolaires, que Bruno Bert et sa femme Christelle ont réouvert le kiosque « Entre deux ponts » sur la promenade au bord du Rhône à Tain. Les premiers clients les attendaient de pied ferme, attirés par une carte sucrée, dont 36 glaces artisanales de la maison ardéchoise Terre Adélice.

Bruno et Christelle sont ravis d’avoir trouvé cette opportunité, proche de Romans où ils habitent. Ce ne sont pas des débutants, ils exerçaient auparavant la même activité en Lozère. Boissons chaudes, crêpes et gaufres, fabriquées sur place, pour se réchauffer, ou sodas, bières, smoothies, granitas, et un choix de 15 coupes de glaces pour se rafraîchir. Les gourmands de tous âges pourront ainsi se délecter, les sportifs faire une pause réconfortante, en profitant d’une situation agréable sur le quai du Rhône

Le kiosque sera ouvert à partir de 13 h tous les jours pendant les vacances scolaires. En dehors des vacances, tous les jours fériés, mercredis, samedis et dimanches. Jusqu’à 22 h en été. Un complément ou une motivation à la promenade entre les deux ponts…


Article publié dans le JTT du jeudi 27 février.