lundi 25 mai 2020

Coiffeur mode d'emploi





Avec le déconfinement, de nouvelles mesures sanitaires ont été prises par les coiffeurs. Exemple chez JR à Tain. A l’extérieur, le décor, avec ses vitrines vintage, semble tout-à-fait normal. A l’intérieur, quelques changements, mais le salon reste agréable, il ne ressemble pas à une salle d’urgences, il a même gagné en espace, car de nombreux objets de collection ont été retirés pour faciliter la circulation et le nettoyage complet chaque soir. Une affiche en évidence stipule les préconisations du gouvernement, afin de protéger les clients comme le personnel. JR et son employée Lucie les observent scrupuleusement : ils ont revêtu lunettes, masque et gants. Un fauteuil sur deux est hors d’utilisation, ce qui limite le nombre de clients simultanés à 3 maximum, uniquement sur rendez-vous pour planifier les passages.

JR a prévenu ses clients : N’oubliez pas votre masque. Un gel hydroalcoolique est mis à votre disposition à l’entrée. Nous ne vous accueillons plus comme d’habitude : pas de vestiaire, vous gardez vos vêtements. Vous prenez vous-même le peignoir dont vous avez besoin, il est à usage unique, vous le glisserez à la fin des soins dans le panier de linge sale. Idem pour les serviettes. Pas de magazines, prenez votre smartphone. Pas de toilette, prenez vos précautions. Pas de petit café convivial. Vous gardez votre sac près de vous, nous ne touchons aucun objet personnel. 

Lors de l’entretien d’une barbe, JR enfile en plus une visière, car les barbes sont des réservoirs à germes. D’ailleurs, plus question de soin à l’ancienne, au blaireau, il ne faut plus toucher la peau, donc rasage à sec. Pour la coiffure, tout se passe comme d’habitude. Les brosses, peignes, ciseaux, etc… sont désinfectés après chaque client, ainsi que le fauteuil et le bac utilisés. La couleur, la coupe s’effectuent normalement, même s’il est un peu difficile de soutenir la conversation avec les masques. C’est au mome
nt de sécher les cheveux qu’une nouvelle contrainte apparaît : il faut utiliser les sèche-cheveux en mode doux, et avec un diffuseur, en direction du miroir, pour éviter de pulvériser les particules sur les professionnels et dans tout l’espace. Ce qui explique aussi l’arrêt de la climatisation du salon.

Enfin, passage au comptoir pour payer, par carte, sans contact, par chèque (stylo personnel conseillé) ou en espèces. JR a même déniché un vieux distributeur vintage pour rendre la monnaie ! Toutes ces précautions sanitaires engendrent un surcroît de travail et un matériel à renouveler. JR demande 2€ de participation en plus, alors qu’à Paris les suppléments flambent. Il ne reste alors qu’à ouvrir la porte (poignée désinfectée après passage).
Quelques petites contraintes, donc, mais le plaisir de se sentir bien coiffé le vaut bien !

Article publié dans le JTT du jeudi 21 mai.

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