mercredi 13 mai 2020

Chronique littéraire : Manifesto, de Léonor de Récondo


Reprenant sa veine autobiographique, Léonor de Récondo fait dans ce texte le récit de sa dernière nuit au chevet de son père.  Félix est hospitalisé, au dernier stade de la vie, sa femme Cécile et leur fille Léonor sont restées dans la chambre.

Malgré le thème, le récit est doux, lumineux même. Il entrecroise les souvenirs vécus par Léonor et ceux d’une vie très ancienne de Félix, une vie qu’elle n’a pas connue. Son enfance choyée à Guernica, la rencontre avec Ernesto (Hemingway), la guerre d’Espagne, la fuite en France, l’exil. Ses mariages, ses enfants, ses deuils.

C’est par l’expression artistique que Félix et Léonor ont forgé leur connivence. Lui, à travers la peinture, la sculpture, elle, par le violon, l’écriture. Félix ira jusqu’à fabriquer de ses mains pour sa fille un violon, œuvre d’art unique.

L’alternance des points de vue, une vie à facettes qui se dessine peu à peu, rendent le récit léger et vibrant. On ne se lamente pas, on découvre un homme au destin chaotique, mais d’une grande force de vie et d’espoir.

Léonor de Récondo, née en 1976 à Paris est une violoniste et écrivaine reconnue.
Son récit Manifesto est maintenant disponible en poche chez Points.

Chronique publiée dans le JTT du jeudi 7 mai.

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