vendredi 30 mars 2012

Vol au-dessus des champs de coucous


9H45. Aérodrome de Chaux.

Pas de coucous sur la piste de décollage, mais de l’herbe bien rase. Les coucous, primevères sauvages, se cachent dans les alentours. Les seules fleurs visibles sont les forsythias éclatants et magnolias plus timides qui bordent les maisons.

Mais d’autres coucous sont là : Les avions, bien rangés dans le hangar, planeurs d’un côté, avions à moteur de l’autre. Car Eric me fait le grand jeu : visionner le plan de vol, aller chercher l’avion, vérifier huile, essence (on consomme du sans plomb 100), puis les ailes, les sondes… Enfin, je monte à bord, je m’assois dans le cockpit, j'apprécie la complexité du  tableau de bord. J’attache ceinture et casque, Eric suit la liste des manipulations, il met le moteur en marche, l’hélice tourne. On décolle, face aux Vosges. Beau jeu de lumières sur le massif, ciel bleu, quelques nuages, peu de vent.

Direction Delle, la limite sud du périmètre autorisé (30km autour de Chaux) : Je veux photographier ma maison ! Mon appareil en main, j’essaie déjà de mettre en boîte les étangs de Malsaucy, jolies taches aquatiques aux contours sinueux, puis Belfort, la gare TGV, tout va très vite. La Nationale 19, et voilà Delle. La haie de peupliers de mon ancien collège, clic clac, le stade, c’est là, et hop, c’est passé… Eric vire largement au-dessus, j’aperçois Joncherey, clic clac, mais pas JP qui me fait coucou. Attention, revoilà le stade, la maison, clic clac, j’essaie de zoomer, trop tard.

Retour vers Belfort, son château, les Résidences, le Salbert, clic clac. Puis de nouveau les Vosges. Le Ballon ? Non. Eric préfère se diriger vers Ronchamp, il y a maintenant trop de turbulences. Tiens, c’est vrai, je commence à sentir mon estomac se manifester. Il y a un sachet prévu ? Oui, dans la poche droite.
Le ban de Champagney, bleu sur vert, les Ballastières, la chapelle du Corbusier immaculée, et en dessous, le couvent de Renzo Piano, zébrant la colline. Et ton chalet, Eric : tu veux que je le prenne en photo ? Oui, j’ai défriché hier, regarde la zone en terre rouge, c’est là.

Passage au-dessus du fort de Giromagny, direction Chaux, et l’aérodrome, prairie verte, bien plane, à l’horizon. Eric se met en position, descend lentement, réduit la vitesse, et réussit un atterrissage en douceur, parfait. Totale maîtrise. Il est 10h30. Mon estomac a résisté. Merci Eric !

Dehors, je visionne mes photos, car dans l’avion, entre la luminosité, la vitesse, le casque, tout réglage est improbable.
Gagné, ma maison, je l’ai eue !

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