mercredi 6 novembre 2013

Connaissez-vous le "fini-parti" ?

C’est une pratique autorisant les éboueurs marseillais à quitter leur travail quand la tournée est finie. Logique, à son origine, dans une société qui avait le culte du devoir accompli. Mais le fini-parti est devenu une aberration économique : fini-parti s’est transformé en pas fini-mais bien parti. Résultat : la ville de Marseille est en permanence encombrée de poubelles, pourtant les Marseillais sont ceux qui paient les plus fortes taxes d’enlèvement des ordures en France. Les journalistes du magazine Capital sur M6 ont mené leur enquête.

Embarquement des caméras dans un camion-benne. La tournée se déroule correctement pendant 3h30, puis le camion rentre au dépôt, au nom du fini-parti. L’autre moitié de la tournée n’est pas assurée. Interview des usagers, excédés devant les poubelles qui restent en plan.
Caméra cachée dans les rues, dans un deuxième temps : on voit les camions des éboueurs arriver à toute vitesse, quelques poubelles sont vidées à la hâte, d’autres renversées, ou ignorées, et les camions repartent sur les chapeaux de roue.  Interview d’un responsable de la propreté de la ville : Sur son écran, il visualise le déroulement des tournées en direct, chaque camion ayant une balise. Tout est transparent : les trajets empruntés, la vitesse abusive des véhicules, les arrêts bâclés, environ 10 secondes pour ramasser les ordures, la tournée interrompue. La faute au fini-parti ! Travailler à mi-temps, être payé à plein temps, à Marseille, on peut le faire...
Troisième étape à la mairie de Marseille. Le Maire, d’un naturel arrangeant, explique qu’il tolère tout ça, pour ne pas avoir à subir de conflit avec le syndicat des éboueurs.
                                                                                                                            
Le mot est lâché. Le syndicat ! FO a investi tous les niveaux de la fonction publique à Marseille. Aucune mesure ne peut être prise sans son aval, donc FO verrouille tout, décide des grèves, des promotions, des mutations, du temps de travail. Et encourage le fini-parti, prisé par ses adhérents. FO a même obtenu 600 mètres-carrés de bureaux refaits à neuf par la municipalité dans un immeuble de prestige.

Fini-parti, ça ressemble à pas vu-pas pris, une malhonnêteté affichée. Une galéjade au milieu des scandales, magouilles et règlements de comptes qui sont le quotidien des Marseillais ? Non, car ici toute la population est prise en otage, obligée de vivre dans ses poubelles. A Naples, c’est une histoire de Mafia. A Marseille c’est le fini-parti.

Que faire pour que plus belle soit la vie ? Au moins, comme Stéphane Hessel, Indignez-vous 

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