Un hommage à la puissance de l’amour, contre la guerre
interminable en Israël. Ora, après avoir accompagné son fils Ofer en partance
pour une opération militaire dangereuse, décide de quitter sa maison. Elle ne
veut pas être présente, si les envoyés de l’armée viennent lui annoncer la mort
de son fils. Et espère, grâce à ce subterfuge, qu’il restera en vie. Elle part en randonnée en Galilée, forçant son vieil ami
Avram à l’accompagner. L’errance sur les
chemins est l’occasion de parler de Ofer, son enfance, son adolescence. Et
aussi de son fils aîné Adam. Deux enfants qu’elle a aimés, câlinés, dorlotés sans
compter. Des pages merveilleuses sur l’amour maternel, l’éducation, l’enfance.

Les premières pages sont obscures, on ne comprend pas
pourquoi, comment. Puis les événements, comme dans un puzzle, révèlent leur
logique au fur et à mesure des souvenirs d’Ora. Des digressions philosophiques,
politiques, littéraires, mais aussi poétiques, ironiques, jaillissent au cours
du cheminement entre les collines en fleurs. Malgré l’omniprésence de la guerre,
des attentats-suicides, qui étouffent le quotidien. Un livre éblouissant de richesse, de maîtrise et de
profondeur, dont le souffle puissant recouvre la vie, la mort, l’amour.
David Grossman, né en 1954 à Jérusalem, est une des figures
de proue de la littérature israélienne, fondateur du mouvement « La Paix
maintenant ». Pendant l’écriture de ce roman, il a lui-même perdu son
fils, tué d’une roquette dans une embuscade.
Son roman est disponible en Points Poche au prix de 8.90€.
Chronique publiée dans le JTT du jeudi 5 novembre 2013.
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