L'autre nuit, en traversant le Rhône, une averse s’est
abattue sur la voiture.
Des milliers d’insectes aux ailes blanches, en nuée dense, comme
une fine grêle se sont écrasés sur les vitres, la carrosserie, en un martèlement
léger. Impression inquiétante d’être plongé dans un film catastrophe, genre
l’attaque des sauterelles sur le monde. Totale impuissance, inutile de mettre
les essuie-glaces. Traverser doucement pour sortir du nuage, concentré sur les
rives illuminées du fleuve. Ouf !
de cadavres d’insectes s’étalent en nappes épaisses sous les réverbères. Les trottoirs crissent sous les pas. Toute la nuée d’hier est là, inexplicablement morte.
Je ramasse une bestiole, pour l’examiner. Pas abîmée, comme morte en plein vol. Plus grande qu’un moustique, de belles ailes blanches, des pattes délicates. Intriguée par le phénomène, je clique sur Internet dès mon retour : « insecte éphémère ». Réponse de l’INRA :

Plus étonnant : on appelle Manne blanche le phénomène de la nuée d’éphémères surgissant dans le ciel, puis tombant morte au sol. Une référence biblique, et miraculeuse, car la manne est une ressource nutritive : les cadavres d’insectes riches en œufs peuvent servir d’appâts pour la pêche, ou de nourriture pour oiseaux. Le ramassage et la commercialisation ont été florissants dans la région lyonnaise, et sur les bords de la Saône, jusque dans les années 1980.
Bientôt peut-être, dans nos assiettes ?
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