samedi 9 juin 2012

Chronique Littéraire: Les années douces, de Hiromi Kawakami


Un titre éloquent, pour un instant de douceur. Aujourd’hui, je rends hommage à nos amis Japonais et à leur art de vivre.
Hiromi Kawakami est une romancière née à Tokyo en 1958. Bien connue dans son pays, depuis sa première nouvelle, Kamisama, publiée en 1994, elle a emporté le prix Tanizaki pour Les Années Douces, en 2000.

C’est la chronique douce-amère de la relation entre deux personnes : Tsukiko, célibataire trentenaire, et son ancien prof de littérature, qu’elle appelle « le Maître ». Ils ont l’habitude de se retrouver dans un bar, et de boire du saké au-delà du raisonnable. Tout en dégustant avec gourmandise les spécialités culinaires de la maison. Deux personnages aussi peu expansifs l’un que l’autre, que leurs réticences n’empêchent pas de se sentir bien ensemble. Et peut-être plus ? Mais il est difficile de se résoudre à l’amour, quand on s’est créé une carapace.  Aimer, un homme plus âgé, une femme plus jeune, est un pari pour chacun. Ne pas aimer est un échec. Il faut savoir prendre son temps.

A travers les tableaux de leurs rencontres, autour des cerisiers en fleurs, du marché, ou de la cueillette des champignons, c’est le portrait d’un Japon éternel et zen qui apparaît.
Le style est simple, mais descriptif, l’ambiance résolument hors du temps. L’étrangeté de la vie quotidienne japonaise n’empêche pas la proximité avec les réactions des personnages. Dont l’économie de mots, la réserve, les atermoiements nous touchent infiniment.
Un précieux moment de douceur, et d’exotisme, à déguster à petites doses.


Chronique publiée dans le JTT du jeudi 7 juin.

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