lundi 4 mars 2013

Chronique littéraire : La couleur des sentiments, de Kathryn Stockett


Un passionnant récit sur la condition des Noirs dans l’Amérique des années soixante. La ségrégation est institutionnelle, le racisme s’exerce au quotidien. Mais les premières luttes raciales couvent, sous l’impulsion de Martin Luther King.

Dans les belles maisons des Blancs, ce sont les Noirs qui font le ménage, la cuisine, s’occupent du jardin. Les Blancs travaillent, font de l’argent, leurs femmes se pomponnent et donnent des soirées. Leurs enfants ne connaissent que l’amour de leurs nounous à la peau sombre. Pourtant, elles n’ont même pas le droit d’utiliser leurs toilettes !
Pas étonnant qu’une jeune femme blanche, Skeeter, marquée par le départ forcé de sa nounou Constantine, qui l’a élevée avec tendresse pendant plus de vingt ans, essaie de lui rendre justice en écrivant son histoire. Celle de toutes ces femmes noires exploitées, qui assurent la vie quotidienne, et ne récoltent que mépris et précarité. Abileen et Minny, deux employées rebelles, se décident à témoigner, malgré la peur et les intimidations de leurs horribles patronnes.
Peu à peu l’amitié et la sincérité se glissent entre les domestiques noires et la journaliste blanche. Le temps des confidences, celui de la gestation du livre, modifient les rapports, sa sortie bouleverse les vies, inaugurant une ère nouvelle.

Kathryn Stockett est née en 1969 à Jackson, Mississipi, c’est d’ailleurs là qu’elle situe son récit, publié en 2010. Une adaptation cinématographique a été réalisée en 2011.
La couleur des sentiments est disponible en édition Babel, au prix de 9.90 €.

Chronique publiée dans le JTT du jeudi 28 février 2013.

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