vendredi 12 septembre 2025

Fany Morand, un regard malicieux et décalé sur la nature

Fany vit dans la campagne drômoise, et ses promenades au long de l’Herbasse, des étangs, des prairies et des forêts sont autant d’occasions de photographier la flore locale et les animaux qui la peuplent. Lucanes, grenouilles, troglodytes mignons, musaraignes, rien n’échappe à son œil aiguisé d’artiste. Pour elle qui est pratiquement née un crayon à la main, c’est une source infinie d’inspiration.

De retour à son atelier, elle invente à partir de ses clichés une composition sur son carnet. Et quand elle en est satisfaite, la reproduit à l’encre de Chine sur une feuille de dessin, avant de la scanner et mettre en couleurs grâce à sa palette numérique. Ah, la palette numérique ! Il faut entendre Fany chanter ses louanges ! C’est après la naissance de ses enfants qu’elle a découvert ce merveilleux outil qui lui a permis de continuer à peindre. Car s’adonner à la peinture en présence d’un tout petit signifie profiter de ses rares heures de sieste. Et donc installer sa table de travail, sortir les affaires de peinture, peindre, s’arrêter parfois en pleine inspiration, laver pinceaux-bocaux-palette, ranger et ne rien laisser à hauteur de petites mains agrippeuses, le tout en moins de deux heures… Pour elle le numérique a été un cadeau magique : elle pouvait travailler sur son ordi, et quand la sieste se terminait, tout ranger en un clic !

Fany conjugue ses talents artistiques, son humour décalé, avec un imaginaire fécond, nourri d’expériences éclectiques, des Beaux-Arts à la paléontologie, de l’Histoire à l’archéologie, de l’astronomie au cinéma. Etudiante, elle a même fouillé la région d’Aix-en-Provence à la recherche d’œufs de dinosaures pour le musée de Quinson ! Après des collaborations avec le musée du Havre pendant ses années en Normandie, elle s’est installée dans la Drôme pour diriger la ludothèque de Saint-Donat, donnant libre cours à sa créativité pour inventer jeux, scénarii et décors.

Désormais elle se consacre exclusivement à l’illustration, qu’elle soit traditionnelle, au crayon, à la plume, à la peinture acrylique ou aquarelle, ou qu’elle soit numérique, infographie, multimédia, création d’affiches, illustrations de jeux de rôles… Son style à la fois naturaliste et fantastique, un réel où s’intègre un surnaturel malicieux, surgi de ses influences, a convaincu les responsables culturels. Après des expositions cet été à Lalouvesc, Tournon, Saint-Antoine l’Abbaye, elle sera au Palais delphinal de Saint-Donat du 2 au 14 septembre. Et à Saint-Christophe-et-le-Laris pour le week-end du patrimoine les 20-21 septembre.

Un succès bien mérité pour ses « observations surnaturalistes » qui mêlent sciences naturelles et imaginaire, et questionnent notre rationalité. 

Pour tout savoir sur ses réalisations numériques, voir son site : fanymorand.fr

Article publié dans le JTT du jeudi 11 septembre 2025.

samedi 6 septembre 2025

L’expo de l’été au musée de la Chaussure de Romans : "L’invitation de Toros à Beyssac"

Cet été, le musée de la Chaussure de Romans-sur-Isère accueille dans sa chapelle les créations du sculpteur Toros Rast-Klan et du marqueteur d’art Pierre-Henri Beyssac. Une rencontre entre deux savoir-faire d’exception : la dinanderie et la marqueterie.

Quand Marie Toros découvre le travail de marqueterie de Pierre Henri Beyssac, elle perçoit des connexions avec l’oeuvre de son mari, le sculpteur Toros. Tous deux créent à partir d’une feuille, de métal pour l’un, de bois pour l’autre. Mais, là où Toros martèle ses feuilles de métal pour leur donner corps en volume, Pierre-Henri Beyssac découpe, assemble et compose à plat ses placages de bois. Là où Toros travaille ses surfaces pour obtenir des patines singulières, Pierre-Henri Beyssac chine et collecte des essences de bois colorés, veinés ou texturés.

C’est une anecdote plus ancienne encore qui a fortifié le lien : Quand Toros, Syrien d’origine arménienne, a émigré en France, il avait dans ses bagages une table en marqueterie, artisanat emblématique de son pays. Cette table, il a dû à grand regret s’en défaire pour se procurer du métal. Marie s’est remémoré cette histoire quand elle a rencontré Pierre-Henri au salon des métiers d’art de Romans. Meilleur ouvrier de France, installé dans le Vercors, il mêle dans ses œuvres les essences de bois des forêts locales à d’autres essences orientales, ébène, amboine, eucalyptus… pour en faire des tableaux abstraits. Une universalité dans la démarche, un affranchissement des préceptes, le choix de l’épure, le jeu de textures et de lumière, tout relie l’œuvre de Beyssac à celle de Toros.

L’exposition « L’invitation. De Toros à Pierre-Henri Beyssac » est visible au cœur de la chapelle du musée de la Chaussure jusqu’ au 21 septembre.

Article publié dans le JTT du jeudi 28 Août.


jeudi 4 septembre 2025

Festival des Humoristes de Tournon

Mardi 26 août, Philippe Pheigneux, de la compagnie Zinzoline de Saint-Péray a proposé un spectacle alliant mime et magie à la librairie tournonnaise Au Détour des mots. Le concept : raconter une histoire non pas avec les mots mais avec son corps. Une pantomime drôle, poétique et parfois époustouflante qui a conquis le public installé dans la salle BD de la librairie. Avec énergie et souplesse, passant d’un personnage à l’autre, accompagné seulement de livres, musique et tours de magie, Philippe a a entraîné enfants et adultes dans un tourbillon d’émotions, sans dire un mot. Quand le geste, compris instinctivement par tous, remplace la parole…

Salle comble et grand succès pour Antonia de Rendiger mardi soir. La comédienne ne s’en cache pas, elle n’est pas parisienne mais alsacienne. Et les personnages qui peuplent ses sketchs sont populaires, embringués dans des situations conflictuelles bien connues. Mère et fille, grand-mère et petite-fille, homme et femme, écolos et obèses, les rapports humains constituent la base de son spectacle « Scènes de corps et d’esprit ». Avec brio elle change de voix, d’attitude, improvise, caricature, créant une multitude de personnages comiques soutenus par un texte très écrit. Car Antonia préfère le sketch au stand-up. Mais à la fin du spectacle, ce sont tous les spectateurs qui ont tenu à lui faire une ovation en stand up !

Vendredi 29 août, grande soirée « découvertes » présentée avec facétie par Thierry Nadalini. Quatre artistes avaient chacun 30 minutes pour convaincre le public de leur talent. Leur diversité a enchanté les spectateurs qui, à l’issue de la représentation, devaient noter les candidats en vue d’octroyer le Prix du public.

Inde Daoui a ouvert le ban, en interprétant une petite fille unique rêvant de paillettes, voulant être une star et occuper le devant de l’affiche, comme son idole Céline Dion qu’elle imite à merveille.

Pierre-Alexandre, accompagné de ses instruments, guitare et piano, a évoqué en mots et en chansons ses galères amoureuses en temps de grève SNCF, sa vieille Panda qui le lâche, et les dangers du métier de moniteur d’auto-école. Des sujets traités avec dérision qui ont bien fait rire le public.

Hermann Meva crève la scène avec son physique à la Omar Sy et son ego surdimensionné. Un regard acéré sur la société qui l’exclut, sur la difficulté à trouver sa place quand on est métis noir-arabe dans les beaux quartiers de Lyon. Une critique efficace des préjugés, qui a touché avec efficacité et humour les spectateurs.

Camille Liénard, toute de noir vêtue, ne veut pas être une femme objet, une poupée, elle préfère la compagnie des garçons. Avec une énergie folle, elle sort en bande et noie ses problèmes existentiels dans les fêtes et l’alcool. Mais la nuit, elle confie ses pensées secrètes au public.  Eh oui, au fond d’elle-même, de quoi rêve-t-elle ? D’amour bien sûr, comme tout le monde !

Difficile de choisir entre tous ces jeunes talents !   Le verdict tombera samedi lors de la cérémonie de clôture du Festival.      

Article publié dans le JTT du jeudi 4 septembre.

jeudi 28 août 2025

Le musée de l'école de Monastier-sur-Gazeille

Vous avez certainement déjà vu des salles de classes reconstituées dans des musées. Mais au Monastier, il s’agit de tout autre chose. Une vraie école sur trois étages, fondée par les Frères en 1892 pour une centaine d’enfants de la région, avec classes et pensionnat, est devenue un musée extraordinaire. Où vous serez transformés en élèves du 19e siècle le temps d’une visite…

Les acheteurs du bâtiment vide en 2012 étaient des passionnés. Pour créer leur musée ils ont collecté, chiné et installé un matériel scolaire
impressionnant : murs entiers de crayons, de plumes, de plumiers, grandes cartes de géographie, de sciences, de vie quotidienne, innombrables cahiers, livres, compas, cartables, encriers, trousses, bons points et images … ainsi qu’une cinquantaine de sabots et de blouses anciennes. Avec tout ce matériel à leur disposition, les nouveaux propriétaires ont décidé d’innover en proposant une visite originale et ludique : ils jouent les instituteur-institutrice pour les visiteurs. Ceux-ci, redevenus élèves, doivent faire une dictée à la plume, des calculs au boulier et écouter une leçon de morale, en blouse et sabots. L’occasion de rire et de chanter avec le guide-chant !

Heureux temps où le règlement précisément chaque punition (mot grossier : 10 lignes, bavardage : 15 lignes, bagarre : 5 temps à conjuguer), où les élèves devaient respecter les enseignants, leurs parents et leurs camarades… Si vous êtes nostalgique de l’école, une visite au Monastier-sur-Gazeille s’impose. C’est en Haute-Loire, à la limite de l’Ardèche. Et pour agrémenter encore la visite, sachez qu’un étage du musée est un gîte d’étape, une adresse incontournable sur le chemin de Stevenson, qui commence précisément là.

Article publié dans le JTT du jeudi 21 août. 

lundi 25 août 2025

Tain l'Hermitage: Un nouvel espace de jeux pour les enfants

Entre le Rhône et la chocolaterie Valrhona, l’ancien parc à jeux pour enfants a été totalement réaménagé cet été, et le résultat est plébiscité par tous, y compris parents et grands-parents.

De nouveaux agrès en bois naturel pour grimper, sauter, se balancer, des tunnels et des cabanes, un tourniquet, un toboggan, et même une tyrolienne, il y en a pour tous les goûts et tous les âges de 1 à 12 ans. Des jeux éducatifs et sensoriels pour stimuler l’éveil et la curiosité des tout petits et même un espace pour changer bébé. Les agrès aux formes arrondies, sans danger, sont peints de couleurs vives, tandis que le sol est revêtu d’une matière souple et colorée qui absorbe les chocs et sécurise les zones de jeux. L’allée centrale est déclinée en deux teintes : marron pour rappeler la terre viticole et bleu évoquant le Rhône. Des bancs et chaises longues confortables permettent aux adultes de veiller sur leur progéniture à l’ombre des arbres. 


Outre la sécurité, l’esthétique et le respect de l’environnement, la volonté de la municipalité a été de profiter de cette modernisation du jardin public pour l’ouvrir aux enfants à mobilité réduite : certains jeux  sont accessibles en fauteuil roulant.

Le parc Charles de Gaulle n’est pas encore inauguré qu’il a déjà trouvé son public. Qu’ils soient habitués ou touristes de passage, tous ont adopté cette oasis de fraîcheur et de gaieté au bord du Rhône. Et le marchand de glaces n’est pas loin !

Article publié dans le JTT du jeudi 21 août.

lundi 18 août 2025

Lucien Mainssieux, peintre de Voiron

Voiron en Isère est une petite ville active et commerçante. Proche du lac de Paladru et du massif de la Chartreuse, elle est connue pour ses caves de distillation de la liqueur de Chartreuse ainsi que pour la célèbre chocolaterie Bonnat. Mais à l’ombre de l’église Saint-Bruno, au milieu des rues piétonnes se cache une autre pépite : le musée Mainssieux. Créé en 1989, il contient la collection personnelle de Lucien Mainssieux, un peintre célèbre du XXe siècle.

Lucien Mainssieux est né en 1885 à Voiron. Orphelin de mère, atteint d'une tuberculose des os du bassin, qui l’oblige à passer ses douze premières années alité, il développe des dons artistiques en tous domaines, musique, peinture, littérature. Après des études d’art à Grenoble, il commence une carrière de critique musical et peintre à Paris en 1905. Il y fréquente les cercles d’artistes de l’avant-garde (Pablo Picasso, Max Weber, Stravinsky), ses modèles sont Cézanne et Corot, cependant, il restera toute sa vie un artiste indépendant.

Ce sont ses voyages, un peu partout en France, en Italie et surtout en Afrique du Nord, qui influencent sa manière de peindre. En 1910 il découvre Rome qui l’émerveille. Il y retournera plusieurs fois, réalisant des tableaux qui assureront son succès auprès du public. En 1921, il part en Tunisie. Sa découverte du monde musulman le fascine, il peint des palmeraies, des sables et des oasis. Puis c’est le Maroc entre 1929 et 1958, l’Algérie entre 1942 et 1954, où il rencontre sa femme.

 Sa technique picturale varie en fonction de son évolution.  Au début de sa carrière, ses peintures s'inspirent du fauvisme, en Italie, ses peintures sont plus classiques, avec des couleurs pâles, alors qu'en Afrique, il favorise les scènes quotidiennes aux couleurs vives. Ses œuvres sont réputées, il expose partout en Europe. Et collectionne les œuvres de ses amis.

Lucien Mainssieux garde un attachement tout particulier au Dauphiné et à Voiron, sa ville natale, où il revient faire des séjours chaque été. Les douze dernières années de sa vie se passent entre Voiron, Paris et Tipaza. A sa disparition en 1958, Lucien Mainssieux institue la ville de Voiron légataire universelle de son fonds d’atelier et de sa collection, constituée tout au long de sa vie, principalement des toiles des XIXe et XXe. Plus de 1 000 peintures, 6 000 dessins, des ouvrages illustrés, des objets personnels et l’intégralité de ses archives et documents.

Un petit musée et un grand artiste se cachent à Voiron, une ville agréable  à découvrir !

Musée Mainssieux  7 place Léon Chaloin, 38500 Voiron; tél: 04 76 65 67 17

Article publié dans le JTT du jeudi 7 août 2025.

mercredi 13 août 2025

Le lac de Paladru et son histoire

En période de canicule, qu’il est bon de faire quelques dizaines de km pour arriver aux Terres froides, cet ensemble de collines et de plateaux d’Isère parsemé d’étangs et de cours d’eau, où la température reste fraîche. Le lac de Paladru en est l’attraction emblématique, avec ses plages, sa réserve naturelle et son musée. Sa magnifique couleur bleue qui tranche sur le vert des forêts et pâturages alentour invite à la baignade ou au canotage.

Le lac est d’origine glaciaire, il mesure 5300 m de long sur environ 1000 m de large, sa profondeur maximale est de 36 m. Il est très abrupt, à 15 m du bord, il y a déjà 15 m de fond, mais ce sont surtout ses variations de niveau qui sont étonnantes. Nourri par deux torrents et par les précipitations, en 2024 son niveau était de 3 m plus haut en juin qu’en juillet ! Ces variations expliquent qu’on ait retrouvé les vestiges d’un village néolithique ainsi que ceux d’un hameau médiéval, conservés tous deux sur des plages immergées.

Un superbe musée-pirogue contemporain, le MALP, ouvert depuis 2022 au bord du lac, expose les résultats des fouilles subaquatiques réalisées depuis 1972. Issus de deux époques bien différentes, les 600 objets conservés par l’eau racontent d’une part la vie des premiers agriculteurs du néolithique (2700 av JC) et d’autre part celle des paysans-cavaliers de l’an Mil. En particulier, on y trouve la fameuse pirogue taillée dans un tronc de chêne. Ainsi que armes, bijoux, ustensiles de cuisine, outils… témoignant de toute l’inventivité, l’ingéniosité des premiers hommes.

Par une belle journée d’été, à Paladru, on peut alterner les plaisirs entre pique-nique, baignade, paddle ou pêche, et profiter ensuite d’une visite culturelle passionnante. Une escapade qui plaira à tous les publics.

Article publié dans le JTT du jeudi 7 août.

dimanche 10 août 2025

Chonique littéraire : Les dieux du tango, de Carolina de Robertis

C’est toute l’histoire et la sensualité du tango qui constituent la trame du roman. Né à la fin du 19ème siècle autour du Rio de la Plata, l’estuaire qui relie Buenos-Aires, en Argentine, et Montevideo, en Uruguay, le tango est une musique métissée d’origine africaine, indienne, européenne. Cette danse langoureuse est devenue une danse de bal, d’abord jouée exclusivement dans les cafés des bas-fonds des deux villes, où les hommes dansaient avec des prostituées, avant de devenir la danse à la mode dans toutes les capitales au début du 20ème siècle.

Carolina de Robertis a imaginé un personnage singulier en la personne de Leda, jeune fille émigrant depuis l’Italie, en 1913, pour retrouver à Buenos-Aires son futur mari, Dante. Hélas Leda apprend à son arrivée que Dante a été tué lors d’une manifestation ouvrière. Comment va-t-elle s’en sortir dans cette ville livrée à la violence, où les femmes sans mari sont des proies ?

C’est grâce à son violon. Subjuguée par cette musique de rue, Leda va apprendre à jouer des tangos. Et comme à l’époque il est interdit aux femmes de jouer du tango, elle se déguise en homme pour pouvoir jouer et survivre. Elle prend le nom de Dante, est engagée dans un orchestre, cachant à tous son véritable sexe. Peu à peu, elle développe sa créativité, en suivant l’évolution de ce genre musical jusqu’à son âge d’or. Portée par la musique, elle découvrira aussi sa propre personnalité, si longtemps étouffée.

Carolina de Robertis offre ici une fresque à la fois sociale, historique et humaine. Sa documentation solide permet d’appréhender la naissance d’une nation portée par une musique métissée à son image. L’auteure, née en Angleterre en 1975, d’origine uruguayenne, enseigne en Californie, et est une fervente défenseure des droits des femmes.

Ce roman est disponible en Livre de Poche.

Chronique publiée dans le JTT  du jeudi 31 juillet.

mercredi 6 août 2025

Les 50 ans de la Grande Motte

La célèbre station balnéaire et port de plaisance de l’Hérault, à quelques km de Montpellier et de la Camargue, se caractérise par une grande homogénéité architecturale, dont les éléments les plus visibles sont les immeubles en forme de pyramides. Cette architecture futuriste a obtenu le 19 janvier 2010, le label « Patrimoine du XXe siècle ».

Ce fut un des plus importants projets urbanistiques et touristiques des « Trente Glorieuses ». Dès 1962, sous le gouvernement De Gaulle-Pompidou, naît la volonté d’aménager 200 km de littoral entre la Camargue et les Pyrénées, afin d’accueillir un million de touristes de France et d’Europe du Nord. L’architecte retenu pour construire la Grande-Motte est Jean Balladur, philosophe avant-gardiste, qui veut mettre l’homme au cœur d’une cité hors du commun, dans un écrin de verdure.

Limité par deux étangs, celui de l’Or et celui du Ponant, la mer Méditerranée et le Vidourle, le territoire choisi était occupé par un marécage et des dunes. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquèrent afin de préserver les espaces naturels, les paysages et l’équilibre écologique du littoral. Répondant à la démocratisation du tourisme de masse, refusant le luxe, le projet de Jean Balladur, très décrié à l'époque, fut de créer des terrains de sport, une plage bordée d'un simple chemin piéton, des façades d’immeubles perpendiculaires au littoral, éliminant la hiérarchie entre les appartements avec vue et sans vue. Un palais des congrès, une mairie, des commerces, une extraordinaire église dédiée à Saint Augustin ont complété l’équipement. Les travaux de dragage, de remblaiement, ont commencé en 1966, puis les constructions s’enchaînèrent. Et en octobre 1974 fut créée la commune de la Grande-Motte.

50 ans plus tard, la Grande-Motte continue d’évoluer. De nouveaux immeubles sortent de terre sous l’impulsion des successeurs de Jean Balladur. Des parcs, des jardins, des pistes cyclables quadrillent la ville, occupant 70 % de la surface totale. L’harmonie architecturale répond à la douceur de vivre, les automobiles étant écartées au profit d’une mobilité douce. La station révèle aujourd’hui tout son sens esthétique et est devenue une ville jardin. Un projet imaginé et réalisé grâce à la vision novatrice d’un architecte de génie, Jean Balladur, accompagné de son jardinier en chef, Pierre Pillet.

En toutes saisons, c’est un plaisir de sillonner la Grande-Motte et sa région à vélo. Et en été, la baignade est au bout de la rue, l’ombrage tout aussi proche. Alors n’hésitez pas à fréquenter cette station populaire, née d’un projet audacieux, qui 50 ans après, a prouvé sa pertinence. 

Article publié dans le JTT du jeudi 7 août 2025.

jeudi 31 juillet 2025

Les Voyageurs ont posé leurs bagages à Crest

Bruno Catalano est un sculpteur de renommée mondiale. Ses Voyageurs de bronze, aux corps traversés par une grande faille, décorent les capitales de nombreux pays. Et depuis peu, une de ses sculptures orne le parvis de la mairie de Valence. Mais c’est à Crest qu’il habite, et Crest lui rend hommage par une grande exposition de ses œuvres, dans les rues et au Centre d’Art.

Ces sculptures monumentales, des hommes chargés d’un bagage et largement fissurés, intriguent et interpellent le spectateur. Par leur réalisme, leur taille, mais aussi par l’alchimie entre le vide et le plein. Comment tout cela tient-il ? Johnny sur le quai de la gare de Crest, avec bandana et sac de voyage, un cadre cravaté allant au travail dans la rue, un touriste affalé qui attend l’embarquement, un migrant désemparé, chacun est à la fois attiré et interrogé sur ses propres fêlures, que ce soit un pays, une famille, un amour, un travail, des amis…

Bruno Catalano n’a pas toujours créé de tels personnages, c’est même le hasard d’une faille dans le processus de coulage de la fonte, qui lui a donné l’envie d’exploiter l’idée d’incomplétude de l’être humain. Lui aussi a connu des départs douloureux. D’origine franco-sicilienne, né au Maroc en 1960, il a suivi ses parents à Marseille en 1970. A 20 ans, il s’est embarqué comme mécanicien sur les bateaux, avant de découvrir la sculpture d’argile puis de bronze et de s’y consacrer dès 1991. Autodidacte, la sculpture est devenue son activité principale, au point d’être sollicité en 2001 par la mairie de Marseille pour exécuter un buste de Yves Montand. Mais ce sont les Voyageurs qui ont fait son succès depuis 2004.

Dans le Centre d’art de Crest, des petites figurines réalistes pleines côtoient harmonieusement les géants de bronze évidés. Bruno, qui se définit comme artisan sculpteur, a voulu que l’exposition « Traversée commune » mêle l’artistique au pédagogique. Et rende hommage aussi à ses équipes de fondeurs locales, en détaillant les diverses étapes du processus créatif. De l’argile au moule en élastomère, du moule au plâtre puis à la cire, qui est retravaillée, remoulée, jusqu’à sa réplique en bronze, ensuite soudée, poncée, ciselée, patinée. Ses sculptures sont le résultat d’un travail artisanal collectif et exigeant.

Lors du vernissage de l’exposition, vendredi 20 juin, Bruno Catalano, immense artiste dont la modestie et la gentillesse sont bien connues des Crestois, a reçu la décoration de Chevalier des Arts et Lettres de la main de Hervé Mariton, ancien ministre et maire de Crest. Une reconnaissance bien méritée. Dont la ville bénéficie largement, puisque grâce à lui, elle est devenue le pôle culturel de la vallée de la Drôme.

Exposition visible du 21 juin au 5 octobre, dans les rues et au centre d’Art de Crest. Des rendez-vous, rencontres, visites, sont organisées tout l’été. Tél : 0475766138.

Article publié dans le JTT du jeudi 31 juillet 2025.

samedi 26 juillet 2025

Vercors en lumières : Un parcours lumineux dans la forêt de Villard-de-Lans

 

Depuis le 28 juin et jusqu’au 28 septembre, à la tombée de la nuit, le site nordique de Bois Barbu à Villard-de-Lans se pare de lumières pour raconter l’histoire et l’âme du Vercors. Un sentier lumineux a été créé en plein cœur de la forêt communale, on le parcourt accompagné par la voix de Papito, un ancien du village et sa petite-fille...

Comment cela se passe-t-il concrètement ? La société grenobloise Orpheo, spécialisée en audioguides et mapping (images projetées sur les monuments) est à l’origine de ce projet original, un parcours pédestre en son et lumière. C’est donc équipé d’un casque qu’on part du chalet de Bois Barbu, pour découvrir la forêt autrement, mise en valeur par des lanternes en forme de pommes de pin, des éclairs de lumières bleues, vertes, rouges, blanches, des images de loup, d’ours, de Résistance, de charbonnières, tout en écoutant le récit de Papito.


Entre magie et pédagogie, chaque étape révèle une facette du territoire : sa géologie, sa faune, ses forêts, ses habitants d’hier et d’aujourd’hui. Le parcours dure environ une heure, une heure d’enchantement visuel dans un monde féérique. Une activité inédite de plus pour la station prisée par les vacanciers en été.

vercors-lumieres.com

Chalet de Bois Barbu  38250 Villard-de-Lans
Tarif : adulte 17.50 €, enfant de 6 à 15 ans : 10€. Prévoir de bonnes chaussures.

Article publié dans le JTT du jeudi 31 juillet 2025.

lundi 21 juillet 2025

Le charme retrouvé du château de Fontager

Après de nombreuses vicissitudes, ce bâtiment chargé d’histoire et son parc aux cèdres multiséculaires, a été repris par une équipe franco-danoise dynamique. Porté par de nombreux projets, il devient une adresse chic et charme incontournable de la région, dans une ambiance très nordique.

Le château, dans son aspect actuel mêle diverses époques de construction, datant des XIIe, XVIIe, XVIIIe siècles. Mais ses fondations sont d’époque romaine, en témoignent de nombreux vestiges retrouvés dans le domaine. La légende veut que Ponce-Pilate lui-même, alors gouverneur de la ville de Vienne, y ait vécu (d’où le nom du village de Ponsas) mais aucune archive ne le prouve. Au contraire, il est avéré que Diane de Poitiers, comtesse de Saint-Vallier, y a séjourné chez ses cousins les seigneurs de Vaucance.

Toujours est-il qu’au château de Fontager, l’accueil des clients est royal. Les hôtes peuvent profiter de 35 chambres luxueuses, d’accès à la grande piscine, à l’espace sauna, et de deux formules de restauration, gastronomique (le Chant de la source) ou bistrot, avec aux fourneaux un des meilleurs chefs danois, Nicolaj Skou Poulsen. 

Changement de gérance, changement de chef, et même une sévère inondation en septembre 2023, les difficultés n’ont pas été épargnées au domaine. Mais l’actuelle directrice relève le défi, en collaboration avec une équipe motivée. Le chef, amoureux de la cuisine française, mélange harmonieusement inspiration française et technique danoise. Les ingrédients locaux sont mis à l’honneur, grands crus de la vallée du Rhône, légumes des îles Féray, jusqu’aux ruches du parc qui assurent la production de miel pour le petit déjeuner !

Dernières innovations ouvertes à tout public, même non-résident : la Wine Hour, le vendredi entre 17 et 18h, une dégustation menée par l’éminent sommelier du domaine. Les White Night Pool Parties, en cette période caniculaire, organisées à partir de 18h, musique et boissons au bord de la piscine de 35 m. Le Sporting-club, caché dans la forêt de 26 ha qui entoure le château, avec courts de tennis et padel, salles de yoga et fitness.

Le Château de Fontager est à redécouvrir, un lieu chargé d’histoire, caché dans la verdure, parfait pour une pause de charme ou pour un événement d’exception.

Château de Fontager, renseignements sur Facebook; 8 RTE de Lyon - Nationale 7, 26600 Serves-Sur-Rhône · 04 51 26 08 86

Article publié dans le JTT du jeudi 31 juillet 2025.

dimanche 13 juillet 2025

Lalouvesc et le Carrefour des Arts

Le Carrefour des Arts a débuté le 8 mai par la présentation de la saison 2025 et le vernissage de l’exposition de photos hors les murs « Observations surnaturalistes » de Fany Morand,  visible jusqu’en octobre.

Fany Morand, illustratrice drômoise, a disposé ses photos d’animaux fantastiques tout autour de la basilique Saint Régis. Accessible librement, cette exposition plonge le visiteur dans l’imaginaire des contes de l’enfance à partir de gravures naturalistes superbes. Les animaux dessinés à l’encre, revisités par des clins d’œil à la mythologie, la paléontologie, la science, sont interprétés avec les techniques numériques actuelles. Un subtil mélange de naturalisme et surréalisme, qui éclaire les murs de la basilique, provoquant étonnement et questionnement devant le monde qui nous entoure.

Mais ce n’est pas tout ! Une exposition de dix autres artistes est visible du 5 juillet au 31 août au Centre d’Animation Communal ainsi qu’à la chapelle Saint-Ignace, tandis que le jazz et la musique classique seront à l’honneur du 1er au 26 août dans différents lieux de la Haute Ardèche et du Val d’Ay.

Gratuité des expositions, gratuité des concerts pour les mineurs, qualité et diversité des œuvres exposées, le Carrefour des Arts de Lalouvesc accueille un public de plus en plus nombreux (15 000 visiteurs en 2024). L’ambition de l’association de bénévoles qui s’en occupe est de renouveler l’image de Lalouvesc, villégiature touristique et spirituelle. Leur dynamisme paie, puisque le village, à 1000 m d’altitude, est devenu une destination attractive et solidaire.

Article publié dans le JTT du jeudi 10 juillet 2025.

lundi 7 juillet 2025

Les innovations révolutionnaires des frères Seguin

Nous fêtons cette année le bicentenaire de la première passerelle installée sur le Rhône entre Tain et Tournon par Marc Seguin en 1825. De nombreuses manifestations sont organisées jusqu’en septembre sur le sujet. Mais l’influence de Marc Seguin et ses frères va bien au-delà des ponts ! Il faut se replonger dans l’époque pour comprendre la révolution que les Seguin ont impulsée en tous domaines pour toute la région.

Depuis le Moyen-Age, seuls 3 ponts permettaient de traverser le Rhône : celui de Lyon La Guillottière, celui de Pont-Saint-Esprit et le pont d’Avignon. Les bacs à traille permettaient ponctuellement de passer d’une rive à l’autre, sans donner satisfaction. Marc Seguin propose dès 1822 un modèle de pont plus facile et moins coûteux que les ponts de pierre, en s’inspirant et améliorant la technique des ponts suspendus par des chaînes et donc fragiles. Son invention est de remplacer les chaînes par des câbles solides formés de plusieurs fils de fer. Une idée empruntée à sa formation dans l’usine familiale de draps d’Annonay ? Il choisit de construire sa première passerelle entre Tain et Tournon, Tain étant le berceau familial. A 39 ans, en 1825, ce pont est achevé à ses frais. C’est un succès, et les frères Seguin se remboursent largement grâce au droit de péage.

Il n’en subsiste actuellement que deux éléments : à Tournon un petit balcon sur le Rhône au niveau du Château, à Tain un effleurement en face. Cette passerelle a été détruite une vingtaine d’années plus tard. Le temps de construire un autre pont, plus haut, plus large, (celui qu’on appelle passerelle aujourd’hui), terminé en 1849. Et généreusement, les frères Seguin reconstruisirent ensuite la première passerelle à côté, mais plus haute, pour les piétons. Pourquoi ? Parce que la navigation à vapeur sur le Rhône avait débuté, il fallait laisser passer des bateaux équipés de hautes cheminées.

Et qui construisait les bateaux à vapeur ? Les frères Seguin, dans leur atelier de fabrication à Andance. Encore une révolution à mettre à leur bénéfice. Les frères Seguin, dirigés par leur aîné Marc, rassemblaient toutes les qualités pour mener de grandes entreprises industrielles : ingénieur, chef de chantier, financier, administrateur, négociateur, chacun avait un rôle défini. Leur « consortium » symbolise la révolution industrielle, tant leurs activités étaient multiples. Et après les ponts, ils ont voulu remplacer la navigation traditionnelle par halage en utilisant des remorqueurs à vapeur.

Pour cela Seguin achète en Angleterre deux machines à vapeur, avec lesquelles il équipe deux embarcations : un remorqueur (toueur) pouvant traîner 3 péniches, mû par l’enroulement d’un câble tendu depuis un point fixe par un deuxième bateau plus petit, le voltigeur. Il fallait répéter ensuite la manœuvre tout au long du trajet. La navigation à vapeur s’est développée ensuite à grande vitesse, sous l’impulsion de nombreuses compagnies concurrentes. Des bateaux ont rapidement navigué sans avoir besoin de câbles. Les Seguin sont même les premiers à remonter le Rhône en bateau à vapeur, de Arles jusqu’à Lyon en 1828.

Toujours à cette époque, Marc Seguin a amélioré la conception de la machine à vapeur de Stephenson, avec cette fois, le projet de faire construire le premier chemin de fer de France. La demande venait des mines de charbon de Saint-Etienne, désireuses de livrer leur minerai aux industries de Lyon. Un travail colossal a commencé, il fallait construire une voie ferrée en pente régulière, entre Lyon et Saint-Etienne, en traversant la montagne par des tunnels. Malgré les difficultés techniques et financières, en 1833 la première ligne de train a ouvert, d’abord au transport du charbon puis à celui des voyageurs, entre Saint-Etienne et Lyon. Le modèle fut repris ensuite à Paris puis partout en France.

Marc Seguin et ses frères ont donc véritablement révolutionné les moyens de communication par leurs ponts, leurs bateaux, leurs trains, et tout cela entre 1825 et 1833. Leur travail, leur inventivité, leurs initiatives ne sont guère connues en regard de l’héritage laissé. Les avancées techniques qu’ils ont proposées sont devenus par la suite des standards de construction. Ainsi en quelques années, dans les années 1850, une dizaine de ponts du type Seguin ont été construits sur le Rhône, et jusqu’à 450 partout en France, en Europe, aux Etats-Unis (Golden Gate, Brooklyn Bridge).

Cette histoire extraordinaire d’innovations portées par une fratrie d’industriels géniaux, c’est Michel Cotte, professeur d’université expert en histoire du patrimoine industriel qui la partage par ses écrits, ses cours ses conférences. Un homme de grande culture, au service de la (re)connaissance de Marc Seguin, qui le premier a voulu unir Tain à Tournon. Un programme toujours d’actualité !

Article publié dans Regard Magazine de avril 2025.

jeudi 3 juillet 2025

Chronique littéraire : Le passeport de Monsieur Nansen, de Alexis Jenni

Une biographie hors du commun, celle d’un explorateur polaire qui sauva des milliers de vies.

Fridtjof Nansen (1861-1930) était doué en tout. Champion norvégien de ski et de patinage, scientifique reconnu pour ses travaux en neurologie, dessinateur et écrivain de talent, il n’avait qu’un défaut : incapable de rester en place. Sans cesse attiré par l’aventure sous toutes ses formes, il fut le premier à traverser le Groenland à ski en 1888. Il acquit une renommée internationale en organisant de 1893 à 1896 une approche du pôle Nord, en laissant son bateau dériver dans les glaces jusqu’à la latitude de 86°13'. Ses innovations et ses techniques furent reprises ensuite par toutes les expéditions polaires.

Reconnu comme un des plus éminents citoyens de son pays, devenu diplomate, il négocia l’indépendance de la Norvège (1906-1908) puis s’occupa du rapatriement des soldats russes et allemands déplacés après le bouleversement des frontières en 1918. Réalisant que de nombreux apatrides n’avaient plus de papiers, il mit au point le passeport qui leur permettrait une nouvelle vie, reconnu par une cinquantaine de pays. Prix Nobel de la paix en 1922, Il se consacra à la Société des Nations de 1921 jusqu’à sa mort.

Cette vie pleine d’aventures, de dangers, succession de succès et d’échecs, c’est Alexis Jenni, né à Lyon en 1963 agrégé de sciences naturelles, Prix Goncourt en 2011, qui la met en scène avec brio. Une captivante leçon de vie, disponible en poche aux éditions Paulsen.

Chronique publiée dans le JTT du jeudi 17 juillet 2025.

jeudi 26 juin 2025

Audra Olejniczak aux orgues de Saint-Barnard à Romans

C’est une belle promotion pour Audra, qui anime bénévolement à l’orgue les célébrations religieuses à Tournon depuis des années, et parfois à Tain, Saint-Donat ou Valence. Elle vient d’être nommée titulaire des orgues de la collégiale Saint-Barnard de Romans. Un poste prestigieux, où elle a été accueillie en grande pompe dimanche 15 juin, lors d’un concert mémorable.

Professeur de piano à l’école de musique de La Roche de Glun, Audra d’origine lituanienne a parcouru un chemin semé de difficultés avant d’arriver à exercer pleinement son métier dans la région. Elle a étudié la musique, violon, piano, orgue, dès son plus jeune âge en Lituanie puis à Saint-Pétersbourg. La Lituanie était alors sous le régime soviétique jusqu’à son indépendance en 1990. Audra a ensuite exercé son métier de professeur de piano et a donné plusieurs concerts dans son pays.

Après avoir rencontré Patrick, cuisinier à Tain, elle a décidé de venir en France en 2014.  Un grand saut dans l’inconnu, d’autant qu’aucun poste en accord avec ses compétences ne lui a été accessible. Après avoir travaillé et s’être formée dans plusieurs jobs, c’est grâce à l’équipe paroissiale de Tournon qu’elle a pu renouer avec son instrument et peu à peu se faire connaître et apprécier dans le monde de la musique régionale. Tous ses amis musiciens ont d’ailleurs joué avec elle dimanche par amitié et pour la féliciter, devant une assemblée conquise.

Car personne ne peut rester indifférent devant Audra, une personne solaire et généreuse. Pleine d’enthousiasme et de détermination, elle n’a peur de rien et est même en pourparlers pour ouvrir une école d’orgue à Tournon.  Une opportunité rarissime dont Tournon pourrait s’enorgueillir !

Article publié le jeudi 26 juin 2025.

lundi 23 juin 2025

Partir en livre, d'Ardèche en Hermitage

Partir en livre est un festival culturel proposé par Arche Agglo du 16 juin au 19 juillet dans 28 communes, sur le thème « Les animaux et nous ». Un premier spectacle poétique a été donné à l'institut La Teppe par Vladimir et sa chienne Alba jeudi 19 juin.

Le public de résidents et personnels, installé sous les ombrages des grands arbres du parc, a été subjugué par la complicité entre Vladimir, jongleur et acrobate, spécialiste du diabolo voltigeur, et son superbe berger suisse blanc Alba. Entre les deux protagonistes, un travail de chaque jour et un amour de toujours. Vladimir et sa chienne partagent une connivence pleine de sensibilité, de respect et de jeu.  Une bouffée d’air frais malgré la canicule et une émotion partagée avec les résidents, qui n’ont pas ménagé leurs questions à Vladimir et leurs caresses à Alba.

Article publié le jeudi 26 juin 2025.

lundi 16 juin 2025

L'Ardéchoise à Saint-Jean-de-Muzols

Quand l’Accueil Muzolais décide d’accueillir et ravitailler les participants de l’Ardéchoise, pas question d’une petite table avec quelques gâteaux secs et boissons. Non, il s’agit d’offrir un buffet pantagruélique, la cinquantaine de bénévoles mobilisés apportant chacun un plat ou une boisson.

Et ce n’est pas tout ! Le passage de l’Ardéchoise est devenu au fil des années un moment de fête populaire, où les cyclistes sont accueillis et acclamés par une haie d’honneur costumée, cette année l’Ecosse était à l’honneur. Et pendant qu’ils se ravitaillent, les clubs de danse et de musique de l’Accueil muzolais leur offrent une démonstration entraînante.

Les cyclistes, étonnés puis ravis par cet accueil chaleureux, ne ménagent pas leurs compliments aux bénévoles. Qui eux aussi apprécient ce moment convivial. Et quand tous les coureurs sont passés, la journée se termine, comme chez Astérix, par un grand banquet ! Il faut bien cela pour finir le copieux buffet. Une belle promotion du sport et de l’amitié, à la manière ardéchoise !

Article publié dans le JTT du jeudi 19 juin.