Cet été, le musée de la Chaussure de
Romans-sur-Isère accueille dans sa chapelle les créations du sculpteur Toros
Rast-Klan et du marqueteur d’art Pierre-Henri Beyssac. Une rencontre entre deux
savoir-faire d’exception : la dinanderie et la marqueterie.
Quand Marie Toros découvre le travail de
marqueterie de Pierre Henri Beyssac, elle perçoit des connexions avec l’oeuvre
de son mari, le sculpteur Toros. Tous deux créent à partir d’une feuille, de
métal pour l’un, de bois pour l’autre. Mais, là où Toros martèle ses feuilles
de métal pour leur donner corps en volume, Pierre-Henri Beyssac découpe,
assemble et compose à plat ses placages de bois. Là où Toros travaille ses
surfaces pour obtenir des patines singulières, Pierre-Henri Beyssac chine et
collecte des essences de bois colorés, veinés ou texturés.

C’est une anecdote plus ancienne encore qui a fortifié
le lien : Quand Toros, Syrien d’origine arménienne, a émigré en France, il
avait dans ses bagages une table en marqueterie, artisanat emblématique de son
pays. Cette table, il a dû à grand regret s’en défaire pour se procurer du
métal. Marie s’est remémoré cette histoire quand elle a rencontré Pierre-Henri
au salon des métiers d’art de Romans. Meilleur ouvrier de France, installé dans
le Vercors, il mêle dans ses œuvres les essences de bois des forêts locales à
d’autres essences orientales, ébène, amboine, eucalyptus… pour en faire des
tableaux abstraits. Une universalité dans la démarche, un affranchissement des
préceptes, le choix de l’épure, le jeu de textures et de lumière, tout relie l’œuvre
de Beyssac à celle de Toros.
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