
Au Siècle des Lumières (XVIIIème) l’esprit français régnait
sur l’Europe, un esprit d’ouverture illustré par les philosophes Voltaire,
Montesquieu et Diderot entre autres. Pourtant l’époque était à l’intolérance,
on pouvait être emprisonné simplement en professant des idées contraires à la
loi, ou à la religion. Ce fut le cas de Diderot, qui n’en continua pas moins de
publier ses œuvres progressistes.
L’« Entretien d’un philosophe avec Madame la Maréchale
de … », présenté à l’UPVH par Philippe Vialle, professeur de lettres, est
un dialogue intelligent et drôle, entre deux personnages d’avis opposés :
Diderot qui défend un athéisme jugé immoral pour l’époque, et la maréchale,
belle dame cultivée mais très pieuse. Cette joute verbale est un régal de
finesse, de séduction même, dont le but est d’ébranler les préjugés de chacun.

Diderot professe une morale naturelle, améliorée par
l’éducation, guidée par la recherche du bonheur. La maréchale se réfère à Dieu
en toute chose de la vie. Lui prétend séparer morale et religion. Elle s’étonne
de son honnêteté. Mais ce qu’il fustige avant tout, c’est le fanatisme
religieux, cette « peste des âmes », entretenue par les
superstitions. Si loin de la signification étymologique du mot religion, qui
vient de
re-ligere, relier (les hommes). Après des discussions
argumentées, les deux protagonistes tombent d’accord : il faut lutter
contre l’intolérance, avec la seule arme possible, le langage, en prenant
soin d’échanger sans mépris ni violence.
Moralité : Plutôt que de regarder le journal TV,
pourvoyeur de noirceur et d’angoisses, où pérorent des bavards sûrs de détenir
la vérité, plutôt que de parcourir les réseaux sociaux et leurs outrances, dont
l’affaire Mila est un terrible exemple, lisez Diderot !
Article publié dans le JTT du jeudi 12 mars.
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