jeudi 23 août 2018

La riviera ligure


C’est la région côtière qui prolonge la Côte d’Azur en Italie, depuis San Remo jusqu’à La Spezia. En plus de la simple villégiature, elle offre une riche palette d’activités. Et moins de luxe, une plus grande authenticité que la riviera française.
Bien sûr, on y longe la mer infiniment bleue sur des autoroutes aériennes ponctuées de tunnels, parmi les cyprès, pins parasols, palmiers, lauriers exubérants. Mais la végétation méditerranéenne n’est pas que décorative, elle affirme sa vocation agricole. Ainsi, dans les collines au-dessus d’Imperia, on compte plus de 100 000 oliviers, qui produisent une huile d’olive renommée, à partir des petites olives très parfumées de la variété taggiasca. Le superbe musée Carli permet de connaître le circuit de l’olive, et commercialise ses produits à travers boutique et restaurant.
A l’embouchure des torrents piémontais, on trouve les jardins d’agrumes, citronniers, orangers, mandariniers (qui produisent entre autres le Chinotto, un composant du Campari), les vignes, les serres, abritant toutes sortes de fleurs et légumes, salades, tomates, aubergines. La Ligurie est une terre gastronomique, ses restaurants multiplient des produits frais et bio, parfaitement dans la mouvance du Slow Food.

Finalborgo, Albissola, Alberga, petites villes médiévales, ont gardé tout leur charme, à l’abri des remparts et y ajoutent les plaisirs de la plage. Les ports historiques de Savona et La Spezia ont été rénovés pour attirer le tourisme en plus de leur vocation marchande. Portofino est un bijou qui attire la jet-set, mais c’est surtout Gênes, la capitale, qui mérite le détour. Une ville dont la richesse remonte à sa puissance maritime et financière, du 13ème siècle au 16ème siècle. Dans les étroites ruelles, une suite de merveilleux palais Renaissance, qui ont motivé l’inscription de la ville au Patrimoine de l’Unesco. Le port est l’un des plus grands et des plus actifs de Méditerranée, ce qui est logique pour la ville natale de Christophe Colomb. C’est d’ailleurs à l’occasion du 500ème anniversaire de la découverte de l’Amérique qu’un autre enfant du pays, l’architecte Renzo Piano, a totalement rénové le Porto Antico pour en faire un lieu convivial et festif où il fait bon flâner. Reprenant les éléments emblématiques de la vie portuaire : grues, voiles, haubans, il a créé une zone piétonne articulée entre les anciens entrepôts et ses constructions aériennes au bord de la mer. Promenade, restaurants, boutiques, un immense aquarium, un Musée de la Mer. Et le Bigo, un ascenseur panoramique, permet de s’élever à 40 m au-dessus du port pour bénéficier d’une vue superbe sur Gênes et sa baie.

A quelques encablures de cette vie trépidante, la nature s’affiche : Les Cinque Terre attirent les randonneurs de tous les pays. Cinq villages distants de quelques kilomètres, alignés sur un promontoire rocheux dominant la mer, où l’on vivait jadis de la pêche, des citrons et de la vigne. Ce site naturel, accessible seulement à pied, en train ou par bateau, est lui aussi inscrit au Patrimoine mondial. Beaucoup de visiteurs, subjugués par le décor spectaculaire, empruntent les chemins escarpés entre vignes et maquis, entre ciel et mer, avant de rejoindre les petits ports aux façades colorées pour y déguster la farinata (tarte aux pois chiches), accompagnée d’un caffè ou d’un gelato. La dolce vita, tout près de chez nous…

Article publié dans le JTT du jeudi 16 août.

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