vendredi 14 juillet 2017

Corse : La vallée de la Restonica


La rivière Restonica descend du Monte Rotondo (2622m) et s’offre sur une quinzaine de kilomètres une course mouvementée jusqu’à Corte, capitale historique de l’île. C’est de là qu’on peut la remonter, le long d’une route étroite, jusqu’à la bergerie de Grutelle (1375m).
De merveilleux paysages rocailleux, des gorges encaissées, des vasques naturelles qui ravissent les baigneurs, tout cela au milieu d’une magnifique forêt de pins laricio séculaires. Arrêt à Grutelle, seul point où l’on peut faire demi-tour, où un parking payant est aménagé et obligatoire.

Pour les randonneurs courageux, pas question de se dorer au soleil sur les innombrables dalles qui bordent le torrent. La montagne les attend, et d’abord le lac de de Melu, à 1711m d’altitude. De Grutelle, il faut emprunter une rude montée caillouteuse au milieu d’aulnes nains que broutent les vaches en liberté. Des échelles métalliques facilitent la grimpe aux endroits presque verticaux. En haut, le paysage alpin est grandiose, dans un immense cirque rocheux, le lac s’étale. Et sa fraîcheur comble de joie les randonneurs. Baignade très agréable.

Mais ce n’est pas fini ! Plus haut, toujours plus haut, le lac de Capitellu (1930 m) se mérite. L’ascension cette fois est périlleuse, au milieu de blocs de pierre qui semblent taillés par des géants. La végétation se raréfie, quelques fleurs d’altitude survivent dans des micro jardins cachés entre deux rochers. Des chaînes fixées dans la roche permettent de se hisser, la progression est difficile. Tout au bout de l’effort, le lac de Capitellu apparaît, dans un paysage minéral de granit noir, où subsistent quelques traces de neige.
Des alpinistes escaladent lentement la paroi verticale au dessus. Le lac est glaciaire, mais aussi glacial, avec 40 m de profondeur. Plutôt que se baigner, il vaut mieux s’amuser à nourrir les grabes à bec jaune qui guettent le pique-nique. Ils viennent jusque dans les mains grapiller la nourriture, se gaver sans vergogne, ils n’auront aucune peine à redescendre ensuite. Mais pas les randonneurs !

Article publié dans le JTT du jeudi 13 juillet 2017.

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