
La rivière Restonica descend du
Monte Rotondo (2622m) et s’offre sur une quinzaine de kilomètres une course
mouvementée jusqu’à Corte, capitale historique de l’île. C’est de là qu’on peut
la remonter, le long d’une route étroite, jusqu’à la bergerie de Grutelle (1375m).
De merveilleux paysages rocailleux, des gorges encaissées, des vasques
naturelles qui ravissent les baigneurs, tout cela au milieu d’une magnifique
forêt de pins laricio séculaires. Arrêt à Grutelle, seul
point où l’on peut faire demi-tour, où un parking payant est aménagé et
obligatoire.
Pour les
randonneurs courageux, pas question de se dorer au soleil sur les innombrables
dalles qui bordent le torrent. La montagne les attend, et d’abord le lac de de
Melu, à 1711m d’altitude. De Grutelle, il faut emprunter une rude montée
caillouteuse au milieu d’aulnes nains que broutent les vaches en liberté. Des
échelles métalliques facilitent la grimpe aux endroits presque verticaux. En
haut, le paysage alpin est grandiose, dans un immense cirque rocheux, le lac
s’étale. Et sa fraîcheur comble de joie les randonneurs. Baignade très agréable.
Mais ce n’est pas
fini ! Plus haut, toujours plus haut, le lac de Capitellu (1930 m) se
mérite. L’ascension cette fois est périlleuse, au milieu de blocs de pierre qui
semblent taillés par des géants. La végétation se raréfie, quelques fleurs
d’altitude survivent dans des micro jardins cachés entre deux rochers. Des
chaînes fixées dans la roche permettent de se hisser, la progression est
difficile. Tout au bout de l’effort, le lac de Capitellu apparaît, dans un
paysage minéral de granit noir, où subsistent quelques traces de neige.
Des alpinistes escaladent lentement la paroi verticale au dessus. Le lac est
glaciaire, mais aussi glacial, avec 40 m de profondeur. Plutôt que se baigner, il vaut mieux s’amuser à
nourrir les grabes à bec jaune qui guettent le pique-nique. Ils
viennent jusque dans les mains grapiller la nourriture, se gaver sans
vergogne, ils n’auront aucune peine à redescendre ensuite. Mais pas les randonneurs !
Article publié dans le JTT du jeudi 13 juillet 2017.
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