Un thriller palpitant, un mystère total, où chaque chapitre
distille un indice que le chapitre suivant infirme. On ne peut lâcher
l’intrigue diabolique concoctée par l’auteur.

Un décor de rêve, la Corse, et plus particulièrement
la sauvage Balagne,
en été. Sur une route tortueuse un accident mortel a eu lieu en 1989, qui a
coûté la vie aux parents et au frère aîné de Clotilde. En 2016,
la même Clotilde, seule
survivante, a enfin le courage d’affronter son passé et d’emmener mari et fille
sur les lieux. Mais là, une lettre l’attend. Pas n’importe quelle lettre :
elle a été écrite quelques jours avant par sa mère, morte…
Michel Bussi a choisi une double narration. D’une part le
carnet intime de Clotilde à 15 ans, trop jeune pour sortir en boîte, trop
grande pour suivre les parents, et qui observe les excès des uns, les erreurs
des autres. Un carnet qui expliquerait beaucoup de choses, mais qui a
mystérieusement disparu. D’autre part l’avancement de l’enquête menée par Clotilde,
qui veut comprendre, 27 ans plus tard. Et se met en danger.
Les personnages aux réactions très affirmées (les adultes)
ou en recherche (le groupe d’ados) sont parfaitement analysés. Le contexte
corse et son omerta, la vie de couple et ses lassitudes, les relations
ados-adultes, l’appât du gain, du sexe, chaque groupe a de bonnes raisons
d’être coupable. Mais qui est passé à l’acte ? Qui a provoqué
l’accident ? Des fantômes ?
Après avoir perturbé le lecteur dans des soupçons
irrationnels, la réponse finale éclate dans toute sa complexité, les deux
cercles ayant une part de responsabilité, dont l’assassin, et surtout l’auteur,
ont admirablement su tirer parti.
Michel Bussi, né en 1965 dans l’Eure, professeur de
géographie politique à Rouen, est devenu le deuxième écrivain français en
nombre de livres vendus, après Guillaume Musso. Un succès bien mérité, couronné
par de nombreux prix, on ne peut résister à ses énigmes diablement ficelées.
« Le temps est assassin » est disponible en poche
chez Pocket.
Chronique publiée dans le JTT.
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