lundi 11 mai 2015

Chronique littéraire : Faillir être flingué, de Céline Minard

Amateurs de westerns, voici la quintessence du genre. Une œuvre originale qui déroule toutes les scènes d’anthologie : convois de chariots dans la prairie, cow-boys et chevaux sauvages, cérémonies indiennes, attaque de la diligence, saloon et filles de joie, sheriff et voleurs…
C’est la construction du roman qui joue l’originalité : Les chapitres déroutent au premier abord, en présentant une succession de protagonistes. A peine est-on familiarisé avec l’un, qu’un autre arrive, avec son passé trouble. Faillir être flingué, c’est leur lot quotidien, ils tentent tous de survivre dans des conditions hostiles.

Puis les morceaux du puzzle s’assemblent, les rapports se tissent. Sans se concerter, les personnages convergent tous vers un même lieu. Apprennent à cohabiter. Et grâce à la conjonction de leurs talents et à l’émergence d’une solidarité, on assiste à la naissance d’une véritable ville de l’Ouest. Genèse métaphorique de la société civilisée.
Il n’y a pas que les garçons qui aiment les westerns. Par sa galerie de portraits, où les femmes fortes ne sont pas exclues, Céline Minard réinvente le genre, avec une construction maîtrisée, une plume puissante, tantôt ironique tantôt lyrique. Un grand vent qui décoiffe. Attention à vos scalps !

Née à Rouen en 1969, Céline Minard a écrit plusieurs ouvrages  de fiction. Faillir être flingué a obtenu le Prix du livre Inter en 2014. Il est maintenant disponible en poche chez Rivages.

Chronique publiée dans le JTT du jeudi 21 mai 2015.

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