dimanche 18 janvier 2015

Roule galette !

C’est le titre d’un album très connu du Père Castor, que tous les enfants de maternelle récitent en janvier : La galette toute chaude tombe de la fenêtre, et roule, roule, essayant d’échapper aux gourmands. Mais connaissez-vous la véritable histoire de la galette ? A vrai dire, il y en a plusieurs, chaque civilisation célèbre à sa façon le renouveau.

Dans les sociétés chrétiennes, la galette des rois est associée à l’Epiphanie. On fête ce jour-là la présence des rois mages chargés de cadeaux  autour de l’Enfant Jésus, une explication simple. Mais l’Epiphanie recouvre un concept beaucoup plus vaste : Le mot d’origine grecque épiphanie signifie : apparition, manifestation divine. Jusqu’au Vème siècle, l’Epiphanie était donc le jour où l’on célébrait la naissance de Jésus, le choix du 25 décembre pour fêter Noël n’a été fixé qu’après. L’Epiphanie fut donc la première fête de la Nativité. On l’a conservée, fixée au 6 janvier, puis, n’étant pas fériée, placée au premier dimanche de janvier. Ce jour-là, traditionnellement, on « tire les Rois ».

Mais bien avant la naissance de Jésus, des célébrations païennes honoraient le retour de la lumière, après le solstice d’hiver. Quelle meilleure allégorie du soleil qu’un gros pain rond et doré ? On retrouve cette célébration dans le culte de Dionysos en Grèce antique, dans les Saturnales chez les Romains. C’est d’ailleurs à Rome que sont apparues les premières fèves cachées dans les gâteaux. Les Saturnales duraient sept jours, elles étaient l’occasion de bouleverser, de critiquer l’ordre social. Celui qui trouvait la fève changeait de rôle hiérarchique, ainsi l’esclave pouvait régner en maître pour un jour. Le plus jeune de la famille se cachait sous la table pour attribuer les parts.
 
Au Moyen-âge, on partageait le gâteau des Rois en autant de parts que de convives, plus une : la part du pauvre, donnée au premier mendiant se présentant au foyer. La fève, graine d’un légume courant à l’époque, fut remplacée peu à peu par une fève en porcelaine représentant l’Enfant Jésus dès le XVIIIème siècle. Puis, au fil du temps, les motifs se sont diversifiés : personnages, métiers, pièces d’or parfois. Au XXème siècle l’avènement du plastique a permis toutes les fantaisies.

Il en est de la recette de la galette comme de son origine : chaque région a sa version. La galette traditionnelle en pâte feuilletée, fourrée à la frangipane, laisse place à la brioche aux fruits confits dans le Sud, et à la galette comtoise, à base de pâte à choux et fleur d’oranger, dans l’Est. Quand la consommer ? Tous les jours de janvier. Roulez galettes !

Article publié dans le JTT du jeudi 15 janvier 2015.

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