
Roger Comte, né à Belfort en 1913, décédé en 2006 à
Hérimoncourt, est un artiste peintre régional, qui a mené une vie de bohême hors
normes. Enfance choyée et petits métiers entre Belfort et Montbéliard, découverte
de la peinture et passage à Paris, entre
misère et exploitation, il a côtoyé les grands artistes de l’époque, qui ont
salué son talent original, inclassable. De retour en région, il a décidé de
vivre de son art. Entre deux expositions, il écumait le Doubs et le Territoire
de Belfort, vendant ses tableaux au porte-à-porte pour gagner sa vie. Tableaux
qu’il exécutait rapidement, savait vendre avec un bagout exceptionnel, et convertissait
aussitôt. Une croûte vendue, et il achetait de la peinture ou … cassait la
croûte !
L’homme était sympathique, à l’aise partout, et vraiment
hors du commun. Poète gouailleur ou mystique, la tête dans les étoiles, sans le
sou mais follement généreux, vivant en grand seigneur dans des taudis, il ne se
déplaçait qu’à cheval ou en taxi. Il se moquait du qu’en dira-t-on, des
catégories, adorait le cirque, la fête,
la compagnie d’amis. Un saltimbanque qui faisait rêver ceux qui avaient gardé
un cœur d’enfant. Le sien était dévoué à sa muse, Cécile.

Le livre, richement illustré par les toiles de Roger Comte,
réunit de nombreux témoignages, photos et courriers. De quoi faire apprécier l’homme,
la qualité de sa peinture, mais aussi celle de son écriture. Qu’Annie Marandin
a tissée admirablement avec sa propre plume, celle d’une conteuse qui sait ouvrir
les portes du merveilleux.
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