vendredi 14 octobre 2022

Forêt de Saoû : le renouveau de l'Auberge des Dauphins

La rénovation du bâtiment construit par Maurice Burrus,
 richissime propriétaire de la Forêt de Saoû jusqu’en 1959, est plus qu’une réussite : Devenue maison de site, ouverte à tous, consacrée à son environnement splendide, elle répond à toutes les demandes des visiteurs. Randonneurs, vététistes, amoureux de la nature ou simples promeneurs y trouvent un lieu d’exposition consistant, des propositions de balades ou d’animations, une boutique et une restauration à prix doux.

L’ancienne Auberge des Dauphins, construite dans les années 1930, fut un édifice emblématique de la Drôme avec son architecture néoclassique, inspirée du Trianon, ses salons à balustres, décorés de stucs blancs et or, son restaurant étoilé. A l’époque, elle fut une première initiative destinée à promouvoir le tourisme vert, puisque Burrus avait même financé la construction d’une route de 28 km autour de sa forêt pour faire découvrir la variété des plantations à ses visiteurs. A ce bâtiment restauré dans les règles de l’art, le Département de la Drôme, propriétaire du domaine depuis 2003, a adossé un nouveau bâtiment très contemporain, tout en bois et transparence. L’ensemble permet d’accueillir le public, les bureaux et les locaux techniques.

En parcourant les salles d’exposition, à la fois ludiques et pédagogiques, on apprend comment s’est formé cette particularité géologique qu’est le Vaisseau de Saoû, un synclinal perché, c’est-à-dire une cuvette en hauteur. On découvre la faune qui y vit (loup, aigle, chamois, écureuil, couleuvre, sitelle…) ainsi que les activités d’exploitation du sous-sol (kaolin, charbon), du sol (élevage, débardage), l’utilisation des pierres et des différentes essences de bois (pins, sapins, hêtres, chênes …). Et l’histoire des hommes qui l’ont habitée dès le néolithique, car ce territoire isolé, presque clos, a accueilli au fil des siècles toutes sortes de réfugiés, fuyant les épidémies, les guerres de religion, les nazis, les bandes armées ou la misère. Bornes tactiles, panneaux explicatifs, petites vidéos ont été soigneusement élaborées pour donner envie d’en savoir plus. La maison de site a d’ailleurs vocation à accueillir des classes par un programme de pédagogie active.

Après avoir satisfait sa soif de connaissances, il ne faut pas hésiter à pénétrer dans le salon doré dont le décor suscite l’émerveillement. Contrairement à sa vocation élitiste d’antan, il propose une petite restauration simple présentée en verrines par le food truck La Note Gourmande. Et ensuite, depuis la splendide allée de cèdres, découvrir, au gré des sentiers, cette merveilleuse forêt de Saoû, où cohabitent les écosystèmes d’Alpes et de Provence. Le plus étrange après cette période de sécheresse, c’est d’observer que la forêt a résisté, grâce à son système hydrographique particulier : les eaux de ruissellement le long des versants, qui convergent jusqu’à la Vèbre, ont permis de sauver les végétaux. Promesse de belles couleurs d’automne. Car après les activités de l’été, l’Auberge des Dauphins restera ouverte jusqu’au début novembre, les mercredis et week-ends.

Infos : www.aubergedesdauphins.fr 

tél : 04 75 76 02 25



Article publié dans le JTT du jeudi 13 octobre 2022.

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