dimanche 11 août 2019

Hommage à Leonardo da Vinci

Léonard n’a vécu que les trois dernières années de sa vie en France, les meilleures peut-être, de 1516 à 1519. Car François Ier, qui l’avait rencontré lors de ses campagnes en Italie, a immédiatement reconnu le génie universel de Léonard. Il l’a invité à le rejoindre en Touraine, mettant un domaine, le Clos-Lucé, à sa disposition. Ainsi que le titre de premier peintre, ingénieur et architecte du roi, et la pension correspondante. Léonard a enfin pu se sentir libre de créer à sa guise. Il a inventé des machines extravagantes pour le divertissement du roi, mettant en scène des fêtes somptueuses. Elaboré les plans du château de Chambord, peaufiné la Joconde et bien d’autres dessins. Si bien que le Louvre est maintenant le grand héritier de l’œuvre de Léonard.

La vie de Léonard a été semée de difficultés. Né en 1452 à Vinci, en Italie, Leonardo était le fils bâtard d’un notable. Choyé par ses grands-parents, il n’a cependant pas pu accéder à l’école en raison de son illégitimité, et n’a appris le latin et le grec nécessaires à sa profession d’artiste qu’à l’âge de 40 ans, en autodidacte. Il a cependant vécu une enfance heureuse, dans une maison isolée de la campagne toscane, proche de la nature, des animaux. A 17 ans, son père l’a placé comme apprenti chez le grand maître Verrocchio à Florence, où toutes les disciplines artistiques étaient enseignées : peinture, sculpture, architecture, mais aussi menuiserie, métallurgie, chimie. Les apprentis commençaient par préparer les produits, dorer, encadrer, puis se confrontaient à l’ingénierie : il fallait inventer les machines pour transporter, installer les œuvres. Reconnu très vite pour son immense talent de peintre, Léonard créa ensuite son propre atelier en 1478. 
Avant de solliciter les faveurs des mécènes, séduits par ses qualités d’ingénieur : Ludovic Sforza à Milan (1482-1499), amateur de machines de guerre et automates de théâtre, puis d’autres commanditaires, de 1499 à 1516, à Venise, Mantoue, Rome, Bologne, Florence… Leonardo met au point des machines destinées à améliorer le travail des artisans, ainsi que des machines volantes, flottantes, roulantes, des plans pour modifier l’hydrologie d’une région, assécher, déplacer les fleuves ou les collines. Des dessins d’anatomie d’une précision époustouflante. A Léonard, rien d’impossible. Seuls 6000 dessins issus de ses carnets (codex) ont été retrouvés, mais il en reste bien d’autres éparpillés à travers le monde. Son écriture spéculaire (en miroir) n’a pas facilité la tâche de ses lecteurs !
François Ier, vainqueur à Marignan en 1515, l’a convaincu de le suivre en France, et Léonard, malgré son âge, a entrepris le long voyage en 1516 : 32 jours à dos de mulet, de Rome à Amboise en passant par Florence, Milan, Turin, le col du Mont-Cenis, Modane, Lyon, Bourges…  C’est en Touraine qu’il a trouvé reconnaissance et repos.

En France comme en Italie, cette année, on célèbre le cinq-centième anniversaire de la mort de Léonard, avec une imagination qui fait honneur au maître. Ainsi, en plus des expositions classiques dans les musées, le public peut se réjouir devant l’escalier monumental de Blois recouvert d’une Joconde ou prendre le train Paris-Milan entièrement décoré de dessins de Léonard.

Article publié dans le JTT du jeudi 8 août.

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