vendredi 10 mai 2019

Chronique littéraire : Ma mère, cette inconnue, de Philippe Labro


Difficile d’enquêter sur sa mère, quand tous les témoins de l’époque ont disparu, qu’elle-même a jalousement gardé ses secrets. A partir de quelques papiers trouvés après son décès, Philippe Labro essaie de reconstituer un puzzle qui commence en Europe de l’Est.

Netka, fille illégitime d’un noble polonais et d’une institutrice française, née dans les années 1910, est d’abord une enfant abandonnée dès sa naissance à des institutions, où elle vivra choyée par des mères de substitution. Caractère fort et talents multiples, à vingt ans elle rêve de poésie, de littérature, mais abandonnera ses envies d’écrire dès son mariage. Pour se consacrer exclusivement à son mari, l’éducation de ses enfants, de ses petits-enfants, donnant à ceux-ci ce qu’elle n’a pas connu, la stabilité d’un foyer chaleureux.

Le récit dévoile peu à peu l’histoire de cette mère qui jamais ne parla du passé, mais sut parfaitement mener sa vie, même pendant la deuxième guerre. Une femme heureuse de son sort, qui n’a jamais paru regretter son passé. C’est Philippe Labro lui-même, tenaillé par son amour filial, qui essaie de rendre à sa mère un peu de ce qu’elle lui a largement donné. Dans un style fluide et émouvant, il remonte le temps.

Né en 1936 à Montauban, Philippe Labro, journaliste dans la presse écrite et audiovisuelle, réalisateur, parolier et écrivain, est l’auteur d’une vingtaine de romans dont beaucoup ont été primés.
« Ma mère, cette inconnue » est disponible en poche chez Folio.

Chronique publiée dans le JTT du jeudi 9 mai.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire