En 1967, deux chefs-d’œuvre de Picasso devaient être mis en
vente sur le marché international, après avoir été prêtés durant des années au
Kunstmuseum. Le propriétaire, M. Staechelin, principal actionnaire d'une compagnie de
charters, était en difficultés financières suite au dramatique crash d'un
appareil qui avait fait 127 victimes. Les deux toiles en question, Les deux
frères (1906) et Arlequin assis (1923) étaient très appréciées des
Bâlois, qui s'efforcèrent d'obtenir un droit de préemption. Mais la somme à
réunir semblait inaccessible : 8,4 millions de francs.
Picasso avait suivi les événements depuis sa maison de
Mougins. Après le succès du vote, il invita le directeur du Kunstmuseum dans
son atelier. Touché par l'enthousiasme manifesté par les Bâlois, il offrit à la
ville quatre autres de ses œuvres, dont Vénus et l'amour et Le couple
(1967). Une autre mécène bâloise, Maja Sacher-Stehlin également inspirée
par l'engagement de ses concitoyens, fit ensuite don au musée d'une toile
cubiste du Maître. En 1968, les sept oeuvres de Picasso furent accrochées
ensemble au Kunstmuseum pour la première fois.
Nous sommes en 2018, et les mêmes sept oeuvres de Picasso, ainsi que leur histoire citoyenne, sont présentées jusqu'au 12 août au Kunstmuseum dans l'exposition « Art. Argent. Musée. 50 ans de Picasso-story ». Et pour rappeler la générosité de la ville, l'entrée à cette exposition est exceptionnellement gratuite pour tous.
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