lundi 4 décembre 2017

Cantates luthériennes

Samedi 25 novembre à Tournon, l'ensemble Archivolte et le Choeur Madrigal, sous la direction de Gérard Lacombe, ont enchanté le public par un récital de sublimes cantates, œuvres des compositeurs allemands du XVIIème siècle, Krieger (Die Gerechten werden weggeraft), Telemann (Trauer Kantate) et J.S. Bach ( BWV 106 Actus Tragicus).

Le concert était donné dans le cadre du 500ème anniversaire de la Réforme. En plus de la divine musique, l'assistance a profité d'un cours d'histoire magistral donné par le chef Gérard Lacombe. Les trois œuvres de musique funèbre présentées étaient emblématiques d'un genre important dans l'Allemagne, alors meurtrie par les guerres, de religion, de Trente Ans. Elles exaltent la foi qui permet de dépasser la mort, une délivrance, un passage vers le paradis.

Martin Luther, en traduisant la Bible en langue vulgaire, l'allemand, voulait que chacun puisse s'approprier les textes sacrés. Le grand chantier des luthériens fut donc de créer dès le XVIème siècle des écoles gratuites et mixtes, où le peuple pouvait apprendre à lire. Comme Luther était lui-même musicien, il composa des cantiques (chorals) destinés à être chantés par l'assemblée des fidèles, affirmant comme Saint Augustin que « chanter, c'est prier doublement ». Ainsi en Allemagne une révolution musicale a accompagné la révolution religieuse.

Au XVIIème siècle, les compositeurs, rivalisant de créativité, ont enrichi la liturgie chantée luthérienne d'apports venus d'Italie. De nouvelles formes musicales sont apparues, motet, madrigal, cantate, oratorio, grandes fresques polyphoniques où Telemann et Bach ont excellé.

Les trois cantates, hommage à la Réforme, magnifiées par le talent de musiciens et chanteurs, ont résonné sous les voûtes de la Chapelle catholique des Saints-Cœurs, soulignant qu'aujourd'hui l'œcuménisme et la tolérance sont une réalité à vivre au quotidien.

Article publié dans le JTT du jeudi 30 novembre.

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