Du col de l'Olivier où nous sommes garés, la vue est impressionnante sur les hautes falaises, que les vautours survolent en spirale. Notre guide explique. Le Vautour fauve, à l'envergure imposante d'environ 2,5 mètres, au bec recourbé, aux serres acérées, n'est pas le prédateur terrifiant qu'on imagine. Malgré sa taille c’est un oiseau incapable de capturer une proie vivante. Son poids (8 à 10 kg) ne lui permet pas de se déplacer en vol battu très longtemps. C'est un oiseau planeur qui se laisse porter par les mouvements d’air pour s’élever sans effort à plusieurs centaines de mètres au-dessus du relief ou parcourir de grandes distances. Quand il a mangé un dixième de son poids, il ne peut plus s'envoler ! C'est ainsi qu'il a été éliminé de Provence il y a un siècle.

Revenons à nos chamois. La descente dans les gorges offre de belles sensations. Les couleurs éclatantes, ciel bleu, Verdon émeraude, caché tout au fond entre rochers blancs et buissons sombres piquetés des premières nuances automnales. Les odeurs de thym, de sarriette, de cade, de buis, dont on fait les boules cloutées. Le chant des oiseaux, des grillons, des cigales. Le Verdon, qui d'en haut semblait un filet d'eau paisible se révèle un torrent puissant, aux remous violents. On ne le voit pas, mais on l'entend rugir entre les rochers, puis on sent la fraîcheur qu'il dégage.
Un bain de pieds revigorant, un solide pique-nique et une pause à l'ombre permettent d'affronter la remontée. D'abord le long des fantastiques cascades de tuf, sèches en cette saison, en passant par les vertes terrasses de Saint-Maurin, où s'ébattent les papillons, puis jusqu'à la route des crêtes. Les vautours continuent de planer infatigablement au-dessus des falaises. Nous rêvons d'un courant ascensionnel pour humains...
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