mercredi 16 décembre 2015

Chronique littéraire : La dernière leçon, de Noëlle Châtelet

Est-ce une leçon de vie ? Une leçon de mort ? Plutôt une leçon de deuil, de séparation.
Dans ce récit intime, l’auteur nous raconte les derniers mois de connivence avec Mireille, sa mère. Celle-ci, âgée de 92 ans, ancienne sage-femme et militante du droit de mourir dans la dignité, a décidé de mettre fin à ses jours. Elle se sent à bout de forces.
Noëlle comprend et approuve intellectuellement la décision maternelle, toute sa vie, sa mère a montré son indépendance d’esprit, sa hardiesse, sa volonté. Elle comprend qu’elle veuille aussi maîtriser sa mort. Mais n’arrive pas à accepter la fin de leur complicité fusionnelle. Elle se révolte contre la proximité de l’échéance choisie par sa mère. 

Le récit raconte les dernières semaines, quand il faut profiter du moindre moment ensemble pour le transformer en petit bonheur, quand il faut apprendre à ne pas avoir de réponse au téléphone, ni de projet commun. Mireille mène le jeu, inflexible, sa force de caractère balaie les arguments de sa fille. Elle lui apprend peu à peu à vivre sans elle, avant son vrai départ.
Pas de théorie, ni même de recherche littéraire, juste un témoignage écrit avec des mots simples, sur une cérémonie d’adieu entre deux personnes qui s’aiment profondément. Pour le lecteur, un beau sujet de réflexion.

Noëlle Châtelet, née en 1944, est femme de lettres et universitaire. Devant le succès de son récit, elle vient de publier "Suite à la dernière leçon", où elle développe son engagement en faveur de la mort assistée, en regard de l’actualité, et des nombreux courriers reçus de lecteurs.
"La dernière leçon" vient d’être adaptée au cinéma, avec Marthe Villalonga et Sandrine Bonnaire dans les rôles principaux.
Ce récit est disponible en poche chez Points.

Chronique publiée dans le JTT.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire