dimanche 6 décembre 2015

La légende de Saint-Nicolas

En Lorraine et dans l’Est de la France, en Russie et dans les pays nordiques, le 6 décembre, on fête Saint Nicolas. Une tradition de plus de dix siècles.

Tout commence avec Nicolas, évêque de la ville de Myre, au sud de la Turquie. Un éminent personnage du IVème siècle, célèbre pour sa foi et sa charité. Après sa mort en martyre, le 6 décembre, son tombeau devint lieu de pèlerinage, parfois profané par les pillards. Lors des Croisades, au XIe siècle, des marins Italiens emportèrent les reliques de Saint Nicolas à Bari, dans les Pouilles, où son culte se développa, dans une splendide cathédrale. Mais dans l'équipage,  un chevalier lorrain subtilisa une phalange, pour l’offrir à l’église de Port en Lorraine. Devenue à son tour lieu de pèlerinage, la ville fut alors rebaptisée Saint-Nicolas-de-Port, et Saint Nicolas devint le saint patron de la Lorraine. Il est entre autres le protecteur des marins et des enfants. On raconte qu’il a ressuscité trois petits enfants tués et mis au saloir par un horrible boucher. Il est souvent représenté avec les trois enfants tendant les bras vers lui.

En Alsace et Lorraine, le 6 décembre, en plus des traditionnels marchés de Saint-Nicolas, un défilé aux flambeaux est organisé dans les rues des villes. Un Saint Nicolas, en somptueux habit d’évêque, avec mitre et crosse, accompagné de son âne, distribue des friandises aux enfants sages, tandis que son comparse, le père Fouettard, tout de noir vêtu, donne quelques coups de bâton à ceux qui méritent punition. Et le soir, Saint Nicolas (ou le Père Fouettard suivant les cas) passe dans les maisons. Les enfants l’attendent fiévreusement, mais ne le voient jamais, alors leur tactique, c’est de déposer devant la porte un panier garni de carottes et de sucre, pour attirer son âne. Le lendemain, papillotes, oranges, pains d’épices ou gâteaux en forme de bonhommes, appelés jeanbonhommes (en Franche-Comté) ou männele (en Alsace) garnissent le panier. Parfois même, quelques baguettes de bois dissuasives y sont jointes…

En Lorraine, Saint-Nicolas est la fête la plus importante de l’année. C’est le 6 décembre qu’on échange traditionnellement les cadeaux, les vœux ; les enfants reçoivent leurs jouets, alors qu’à Noël, on se contente de festoyer. Une avance sur le calendrier tout-à-fait légitime, puisque la tradition de Saint-Nicolas est bien antérieure à l’invention du Père-Noël, qui n’est qu’un avatar américain récent de Santa Claus (traduction littérale de Saint Nicolas) en habit rouge et blanc, couleurs  emblématiques de Coca-Cola.

Article publié dans le JTT.

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