jeudi 12 mars 2015

Quand les bijoux racontent l'histoire de Taïwan

Un titre intrigant, pour une exposition à la Bibliothèque historique du Lycée Gabriel Faure. En réalité une belle histoire de rencontres, d'amitié et ... de pédagogie.
C'est en l'honneur d'Alain Bresson, ancien élève, surveillant, puis professeur au lycée, décédé en 2014, que cette exposition a été conçue. Et comme Alain Bresson était alors professeur d'Arts Appliqués au lycée Amblard de Valence, c'est tout naturellement les travaux de ses élèves qui sont exposés.
Et quels travaux ! Les élèves de la section bijouterie-joaillerie du lycée Amblard sont des artistes, qui manient aussi bien le crayon, la gouache, que la matière, pierres et métaux. Alain Bresson leur avait donné comme sujet d'étude la création d'un bijou de tête symbolisant les différentes cultures constitutives de l'identité d'un pays du bout du monde : Taïwan.

Mais pourquoi Taïwan ? Par le biais d'une rencontre de hasard, judicieusement utilisée. Un jour, une prof de français du lycée Amblard sympathise avec une jeune artiste Taïwanaise, dans un cours ... d'arabe. La jeune femme, Li-Chin Lin, auteure de bandes dessinées, accepte d'intervenir au lycée pour faire connaître aux élèves son pays, dans le cadre de l'ouverture sur les autres cultures. Li-Chin Lin leur raconte l'histoire épique de l'île, jadis appelée Formose. Peuplée d'austronésiens, elle a été successivement envahie par les Portugais, les Hollandais, les Japonais, les Chinois, avant une relative indépendance.
Elle dessine, ils dessinent ... De ce langage artistique commun, naît un projet interdisciplinaire plus complet, avec pour thème Taïwan. Alain Bresson propose donc à ses élèves comme sujet d'étude de créer un bijou de tête représentatif de Taïwan. La consigne est d'utiliser les éléments symboliques des diverses civilisations qui s'y sont succédé : chrysanthème japonais, tulipe hollandaise, pivoine chinoise, orchidée aborigène et lys révolutionnaire, sans oublier l'émeraude portugaise.

Les études préliminaires, les gouaches, les maquettes exécutées par les élèves sont splendides de créativité, de finesse, d'harmonie, quelques appréciations détaillées soulignent le rôle éminent d'Alain Bresson à leurs côtés. L'exposition met parfaitement en valeur la formation qualifiante de ces futurs professionnels du bijou.En parallèle, les dessins de Li-Chin Lin, eux, racontent avec humour l'évolution de son pays à travers sa propre vie.
Artistique, sociologique, et mémorielle, cette exposition a mobilisé professeurs et élèves valentinois, venus en foule au vernissage, chaleureusement accueillis par leurs homologues tournonnais. Une belle histoire, dans un lieu chargé d'histoire.

Exposition visible à la Bibliothèque historique du lycée Gabriel Faure, tous les jeudis de 14h30 à 17h30 jusqu'au 4 mai, hors vacances scolaires.

Article publié dans le JTT du jeudi 12 mars 2015.

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