Ce proverbe tzigane symbolise
parfaitement une page méconnue de la guerre de 39/45: l'internement
obligatoire, dans des camps en Charente, de tous les saltimbanques,
forains, Manouches et autres Romanichels français. Une circulaire de
Pétain interdisait leur libre circulation. On les a enfermés, et
donc privés de ce qui constituait l'essence même de leur culture :
la liberté de mouvement. Ils ont essayé de survivre dans la misère
et le désintérêt des autorités.

Mais Paola Pigani, née en 1963 dans
une pauvre famille italienne émigrée en Charente, a longtemps
côtoyé les Manouches, partagé son enfance avec eux. Après avoir rencontré une survivante du camp des Alliers, elle a voulu faire
connaître ce pan ignoré et peu reluisant de l'histoire de la France
de Pétain. Et rendre hommage à ses amis, fiers et libres, encore à
l'index aujourd'hui.
Dans un style poétique, elle réussit un roman d'initiation sensible et chaleureux, empreint d'humanité.
Chronique publiée dans le JTT du jeudi 23 octobre 2014.
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