J’avais lu le roman flamboyant de Victor Hugo au lycée. Une
lecture difficile, effrayante et passionnante à la fois, je n’en avais pas
compris toute la portée. J ’avais
donc très envie de voir le film éponyme, de Jean-Pierre Améris, quarante ans
plus tard, malgré des critiques mitigées.
Eh bien, j’ai été enchantée ! Décors soignés, musique intemporelle,
costumes éblouissants, la mise en scène, sans se perdre dans les méandres du
livre, arrive à faire passer magnifiquement l’œuvre, le souffle du Maître.
C’est somptueux, baroque à souhait, entre pamphlet social et politique, esthétique
style Tim Burton à la Cour de la Reine, ou film fantastique, du côté des gueux,
à la cour des miracles.

La critique des turpitudes de la Cour, la description de la
misère, les vols d’enfants, l’éloge de la bonté, mélangés à une intrigue
romanesque poignante et poétique n’ont pas eu
le succès qu’attendait Victor Hugo, lors de la parution de « l’Homme
qui rit » en 1869. On lui reprochait le mélange des genres.
La critique cinématographique a repris les mêmes arguments
contre le film, ce qui est une belle façon de rendre hommage au metteur en
scène, fidèle au Maître !
Moi, j’ai beaucoup apprécié la mise en images, grandiose et surréaliste
à la fois, de ce roman philosophique puissant et lyrique.
Victor Hugo avait choisi d’appeler Ursus (ours) le saltimbanque et Homo
(homme) son loup apprivoisé. Tout est dit, en deux mots. C’est ça, le
génie !
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