
Toute la chaîne est impactée : il y avait en France
9000 bateliers en 1980, il n’y en a plus que 800. Et seulement 18 péniches sur
le Rhône. La seule école qui forme aux métiers de la navigation intérieure, en
région parisienne (à Tremblay), accueille peu de candidats car le métier est
dur, le pilote travaille souvent de 5 h à 21 h. Il faut aussi accepter d’être
séparé de sa famille, mettre les enfants en pension …
Pourtant Kevin, le fils de Steve, suit
actuellement la formation de batelier en alternance. S’il en connaît les
contraintes, il apprécie les joies du métier : l’indépendance, la navigation
sur le fleuve, la camaraderie. Comme Steve lui-même, fils, petit-fils et
arrière-petit-fils de mariniers.

Steve est un chef d’entreprise, il emploie un matelot,
Petrus, et un apprenti, Kevin, et assume toutes les responsabilités afférentes.
Trouver des chargements, assurer le transport, entretenir la péniche, payer les
charges … Le Covid fut anxiogène, gelant les échanges avec la Chine, le plus
grand pourvoyeur de marchandises. Mais même la maintenance et la vérification
des machines de la péniche posent problème, car il est impossible de trouver un
technicien français, Steve fait appel à une société hollandaise.

Après avoir songé à se reconvertir en bateau de croisière
(jusqu’à cette semaine, 30 bateaux étaient arrêtés sur le Rhône, avec quel
avenir ?) il a décidé d’ouvrir une chambre d’hôtes sur sa péniche,
ponctuellement, quand sa femme est présente. Les demandes sont nombreuses, car
le public est curieux de connaître le travail des bateliers. Et descendre le
Rhône sur ce monstre d’acier est une expérience authentique inoubliable.
Article publié dans le Jtt du jeudi 13 août.
Bravo Steve
RépondreSupprimerQuel dommage qu'il n'y ait pas plus de transporteur comme vous sur le Rhône