
Les premiers 17 km sont faciles mais sans surprise, puisqu’on retourne jusqu’à Gallician, entre étangs et roselières. Beaucoup de cyclistes professionnels, sur des vélos ultra légers, nous dépassent : la ViaRhôna a ses adeptes ! Après Franquevaux, on quitte le canal pour s’égayer dans la campagne et suivre une partie du « chemin d’Arles », qui mène à Saint-Jacques-de-Compostelle. Partout des vignobles entourant leurs châteaux. Je téléphone à l’office du tourisme de Saint-Gilles-du-Gard, pour réserver une visite de l’abbatiale. Impossible de rater cette merveille de l’art roman provençal, inscrite au patrimoine de l’Unesco. Nous serons à Saint-Gilles pour le pique-nique, la visite est prévue à 14 h.
Aux abords de la ville, d’autres cultures s’imposent : des vergers d’abricotiers, de pêchers, abrités du mistral par de hautes haies de cyprès. Nous avons parcouru 30 km, et je suis déjà épuisée. Je me console en pensant qu’il ne reste plus que 20 km à faire après. La ville neuve de Saint-Gilles est compacte, le seul coin pique-nique possible est situé à côté de la mairie, tout en haut de la vieille ville. Nous errons entre ruelles et escaliers avant d’en trouver l’accès. Une jolie esplanade s’ouvre sur le paysage environnant, avec un parc ombragé, une aire de jeux pour enfants, des bancs sous les platanes et même une boîte à lire. Idéal pour pique-niquer au calme. Nous accrochons nos vélos à la grille du parc.

14 h 30, nous remontons au parc. J’appelle l’agence. On me répond. On s’étonne, on nous questionne comme si on était idiots. Vous avez le code ? Vous avez bien aligné les chiffres ? Envoyez une photo. Finalement, après de nombreux échanges, le loueur se décide à venir nous dépanner, il sera là dans 50 minutes. Ouf. C’est le moment idéal pour apprécier la boîte à lire. J’y déniche un roman de Stefan Zweig… Vive la lecture !
Le loueur de vélo arrive avec sa camionnette. Il refait les mêmes gestes que nous, ne comprend pas, c’est un matériel extra, ça l’ennuie de le découper. Mais il n’y a pas d’autre solution. Avec sa scie, il essaie de couper, mais la lame y laisse ses dents. Il change la lame, nouvel essai infructueux, cet antivol est vraiment du bon matériel ! Finalement, il décide de scier un barreau de la grille, même avec la scie usée, il y arrive en deux minutes, fait passer l’antivol dessous, puis fabrique un bandage de fortune au barreau, par sécurité, et embarque les deux vélos attachés entre eux dans sa camionnette. Il propose de nous amener directement à l‘hôtel à Arles. Quelle chance ! Je suis super contente d’éviter les 20 derniers kilomètres et de garder des forces pour visiter Arles ce soir…


Après avoir parcouru longuement la ville, un restaurant du côté du Rhône, le Constantin, nous fait signe. Ses légumes braisés à la plancha sont un régal pour les yeux et les papilles. Et sa cave permet de fêter joyeusement la fin du voyage !
Article publié dans le JTT.
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