mardi 15 novembre 2016

Le Chemin de Croix de Romans-sur-Isère

Le Chemin de Croix dit « Le Grand Voyage » est un des plus anciens d’Europe.  Fondé en 1516 par Romanet Boffin, un riche et pieux marchand drapier, il est alors considéré comme un chemin de substitution au dangereux voyage en Terre Sainte. Cette année, le Chemin de Croix a été l’objet de nombreuses manifestations à Romans : colloques, expositions, visites, concerts, pour le 500ème anniversaire de sa fondation. Mais il n’est pas nécessaire d’attendre une occasion pour parcourir librement  le chemin de croix, grâce à la brochure éditée par l’office de tourisme.   

Constitué de 40 stations : vingt-et-une dispersées dans le centre historique et dix-neuf dans l’enclos du Calvaire des Récollets, il permet à travers ses sculptures de revivre la passion du Christ, de son arrestation à sa crucifixion.  Cet ensemble urbain unique en Europe, lieu de pèlerinage dès son édification, fut détruit  pendant les guerres de religion puis à la Révolution, mais chaque fois il fut relevé par les Romanais. Chaque année, plusieurs centaines de personnes viennent encore à Romans pour participer à la procession du Vendredi-saint depuis la première station, Côte Poids des Farines, jusqu’à la dernière, au calvaire des Récollets.


Le calvaire des Récollets fut transformé en cimetière communal après la Révolution. Puis de grandes familles romanaises achetèrent des concessions, et y firent édifier des chapelles majestueuses jusqu’à la fin du XIXème siècle. . Abandonné ensuite, dégradé, il fut l’objet de quelques restaurations d’urgence avant d’être classé « Monument historique » en 1986. Mais les intempéries ayant causé la chute de deux stations en 2008, le calvaire fut fermé au public pour des raisons de sécurité. Une prise en compte de son importance patrimoniale pour la ville a permis d’entamer en 2016 une vraie campagne de restauration qui permettra sa réouverture prochaine.

Pour découvrir les 21 stations du centre ville, c'est simple : un plan est mis à disposition par l’office du tourisme de Romans. Il ne reste qu'à retrouver au fil des rues les oratoires répertoriés. L’occasion de relire les noms pittoresques, côte Poids et Farines, rue Pêcherie, place aux Herbes ou Puits du Cheval. Quelquefois bien cachés, il faut lever la tête ou se pencher par terre, suivre des murs moussus ou écarter des buissons, pour découvrir derrière des grilles ouvragées, les superbes bas-reliefs  restaurés par le sculpteur Donzelli. Une promenade ludique et historique à conseiller à tous les amoureux du patrimoine.

Article publié dans le JTT du jeudi 10 novembre 2016.

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