dimanche 22 décembre 2013

Chronique littéraire : Dans la mer il y a des crocodiles, de Fabio Geda

Une merveilleuse histoire de Noël. Miraculeuse, et pourtant vraie. Pleine de difficultés, de joies et de promesses. Comment naître sous une mauvaise étoile, et s’en sortir ?

Einaiat est un jeune Afghan de l’ethnie Hazara, c’est dire qu’il est condamné à mort dès sa naissance, cette ethnie étant persécutée à la fois par les Pachtouns et les Talibans. A dix ans, pour lui donner une chance de survie, sa mère l’emmène de l’autre côté de la frontière, au Pakistan. A lui de se débrouiller, elle rentre au pays. A pied, en stop, libre ou caché, Einaiat multiplie les combines pour subsister, gagner sa pitance. Un jour, avec son ami Soufi, il décide de quitter le Pakistan. Objectif : l’Italie, où il connait quelqu’un, et espère accéder au statut de réfugié. Pour cela, il faut traverser l’Iran, la Turquie, la Grèce. Un périple de plusieurs années les attend.

C’est toute la vie humble et dangereuse des immigrés qui s’incarne ici. Travail au noir sur les chantiers, exactions policières, expulsions, marches forcées dans le froid et la faim, passages clandestins des frontières. Ce roman expose clairement leur irrésistible envie de venir en Europe, quel qu’en soit le prix. Pourtant le ton du livre n’est pas amer. Au contraire, il est léger, divertissant, car le point de vue des enfants sur leur situation misérable est décalé, plein d’humour et de fantaisie.

Fabio Geda, né à Turin en 1972, est éducateur et écrivain. Après avoir rencontré et écouté Enaiat, il a décidé de raconter son histoire. Grand succès, traduit en 27 langues, son récit est maintenant disponible en poche, chez Liana Levi Piccolo, au prix de 8.50€.

Chronique publiée dans le JTT du jeudi 19 décembre 2013.


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