jeudi 18 juillet 2013

Chronique littéraire : Cet instant-là, de Douglas Kennedy

Cet instant-là, celui qui peut faire basculer toute une vie, comment le reconnaître ?

Thomas Nesbitt, écrivain new-yorkais reconnu, néanmoins quinquagénaire un peu paumé, reçoit un jour une lettre d'Allemagne qui le bouleverse. Le passé surgit. Il se remémore son séjour à Berlin, dans les années 1980. Et surtout sa rencontre avec la mystérieuse Petra, réfugiée d'Allemagne de l'Est. Ensemble, ils ont travaillé comme journaliste et traductrice dans une radio militante. Ensemble, ils ont vécu un amour passionné, brusquement interrompu lors d'un événement dramatique inexpliqué.

Douglas Kennedy tisse avec maestria une histoire à plusieurs niveaux. D'abord un roman d'aventures, aux rebondissements palpitants, mêlant espionnage et romance. Puis un document historique, politique et social,  fouillé, sur Berlin, partagé par son Mur, en pleine guerre froide. Les portraits des deux protagonistes sont criants de vérité, le réalisme de leurs malheurs et bonheurs émeut profondément. Enfin, il dessine l'itinéraire psychologique d'un adolescent américain délaissé, qui se construit dans la fuite, puis se réfugie dans l'écriture. L'autobiographie n'est pas loin.
Fourmillant de détails pratiques et culturels, l'écriture, très documentée, sans fioritures, est fluide et riche d'enseignements.

Douglas Kennedy est né à New York en 1955. Homme de théâtre et journaliste dès 1977 à Dublin, puis à Londres, il multiplie les voyages, Égypte, Australie, Berlin, Paris. Ses déambulations à travers le monde nourrissent une œuvre brillante, féconde, au succès international.
Cet instant-là est disponible chez Pocket au prix de 8€.

Chronique publiée dans le JTT du jeudi 18 juillet 2013.

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