Entre Vion
et Sécheras, le sentier de randonnée qui part du camping passe à côté d’un
monument emblématique de la féodalité : le château d’Iserand. Dans un bel écrin
de verdure, ses ruines occupent tout un éperon rocheux. Hélas, il n’est
presque plus visible ! Faute d’entretien, la végétation s’est
considérablement développée, certains murs se sont effondrés, l’accès est envahi
de ronces, il faut maintenant un sécateur pour parcourir entièrement le site.
Le château
occupait tout le haut de la colline, comme Crussol qui lui est contemporain. Construit
avant le XIIe siècle sur un promontoire dans une vallée perpendiculaire au
Rhône, il était défendu en partie par des falaises abruptes au pied desquels
coulaient deux ruisseaux : l’Iserand et le Chatillon qui se rejoignaient
pour se jeter ensuite dans le Rhône. Du côté montagne, une seule entrée fortifiée
permettait d’accéder à l’intérieur des remparts, derrière lesquels se trouvait
le bourg castral où habitaient les villageois. Le château du seigneur, plus
haut et plus vaste, dominait à la pointe du promontoire, sur un bloc rocheux
mieux protégé. Dans le donjon, les villageois pouvaient se réfugier en cas
d’attaque, car du sommet on apercevait le Rhône ainsi que les signaux de fumées
envoyées par les seigneurs de Serves lorsque ceux-ci voyaient arriver l’ennemi
le long du fleuve.
Propriété
des évêques de Vienne (1153), alliés aux comtes d’Albon, le château d’Iserand
est passé par mariage aux mains des comtes de Tournon (1270), avant d’être
pillé et brûlé lors des guerres de religion par le capitaine Clavel, chef des
huguenots (1585). Abandonné, en ruines, il devint en 1789 bien communal de la
commune de Sécheras. Et maintenant, il s’étiole sous la végétation.
Un
défrichement régulier permettrait aux visiteurs de profiter de ce site sauvage spectaculaire
proche des sentiers. La randonnée est devenue un atout majeur de l’Ardèche, on rêve
d’inscription de la région à l’Unesco, alors ne laissons pas mourir le château
d’Iserand, un spot idéal pour les amoureux de nature et de patrimoine.
Article publié dans le JTT du jeudi 5 juin 2025.
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