samedi 19 mai 2018

Le célèbre chapeau Panama est fabriqué en Equateur !


Mais ce sont les Panaméens qui l’ont fait mondialement connaître. Pendant la construction du Canal de Panama (1880-1914), les ouvriers se protégeaient du soleil avec ce chapeau de paille traditionnel de l'Equateur. Le canal, gigantesque chantier, vitrine de l'Amérique, visité, commenté, photographié, a mis à la mode le fameux couvre-chef, baptisé abusivement « panama » malgré son origine équatorienne. Les hommes politiques, vedettes de cinéma et même les truands du début du XXème siècle s’en sont emparé, lui assurant une publicité internationale.

C'est à partir des feuilles d'un palmier qui poussait à l'origine au cœur de l'Amazonie (Carludovica) qu'on fabrique la paille du fameux panama (paja toquilla). Les palmes sont coupées à la machette par les hommes sur le palmier, puis ramenées au village, où on fend les tiges et les divise en fibres de plus en plus fines, d'environ 1m de long. Un travail pour les femmes et les enfants. Ensuite il faut faire bouillir puis sécher les fibres. Une opération à renouveler, afin de leur donner toute la résistance voulue. Le travail de tressage commence alors, c'est un artisanat de haut niveau. Suivant la finesse, il peut durer jusqu'à huit mois. Le prix sera en conséquence. Un panama de qualité est totalement imperméable et on peut le plier sans le déformer. 

Les chapeaux tissés mais non finis sont ensuite acheminés à la fabrique, où ils subissent plusieurs traitements. Passage à l'étuve, blanchiment ou coloration, mise en forme sur des embauchoirs, où ils sont pressés à forte température. Enfin la finition : un ruban sombre est cousu sur les chapeaux blancs ou ivoire, les modèles classiques. On s'autorise toutes les fantaisies sur les nouveautés. Le prix ? Il peut varier de 30€ à 1000€ suivant la finesse du tissage. Prix sur place, en Equateur. Ailleurs, c’est encore plus cher ! L'exportation marche très bien, le panama est un incontournable de la mode, et s’expose dans les magasins chics du monde entier.



Preuve de sa qualité et de son authenticité, le tissage du sombrero de paja toquilla (son nom équatorien) est inscrit depuis 2012 au patrimoine culturel immatériel de l'humanité.

Article publié dans le JTT du jeudi 17 mai 2018.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire