Une saga familiale passionnante, à la fois romanesque et
savante, poétique et réaliste, qui, à travers l’histoire d’une famille de
médecins, de Russie à Berlin, de Nice à Paris, évoque l’histoire des Juifs au
XXème siècle.
Une histoire tragique et mal connue. Laurent Seksik en
brosse le tableau avec verve, à travers des personnages idéalistes, portés par
leur tradition familiale de médecine. Le premier est Pavel, médecin des pauvres
dans la Russie tsariste et antisémite en 1905, en proie aux humiliations,
violences et pogroms. Son fils Mendel, réfugié à Berlin, devenu chef de
clinique, est chassé d’Allemagne après les mesures d’interdiction d’exercer et
le grand autodafé des ouvrages écrits par les Juifs. Son petit-fils Tobias, survivra
à Nice aux rafles nazies, qui remplaceront en 1943 l’occupation bienveillante
des Italiens. Enfin Léna, cancérologue à Paris, est l’héritière de cette lignée
douloureuse, marquée par la violence à chaque génération. Difficile pour elle
de prendre la vie avec légèreté.
On apprend beaucoup de choses dans ce roman, en suivant des
personnages très impliqués, mais chaleureux et fantasques. L’intrigue est
distillée subtilement, les chapitres alternent l’histoire ancienne et la vie de
Léna à Paris en 2015. Le style, simple et précis, parfois technique mais
toujours accessible, ouvre la porte à l’imagination par des descriptions
fouillées. Et un brin d’humour !
Un vrai bonheur de lecture.
Laurent Seksik, né à Nice en 1962, est lui-même médecin et
écrivain à succès.
L’exercice de la
médecine est disponible en poche chez J’ai Lu.
Chronique publiée dans le JTT.
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