mercredi 2 mars 2016

Chronique littéraire : Les évaporés, de Thomas B. Reverdy

C’est ainsi qu’on appelle au Japon les personnes qui disparaissent un jour, sans laisser d’adresse. Pourquoi quittent-elles leur maison, leur famille ? Pour éviter la honte, les dettes, le chômage, des menaces, pour vivre une autre vie ?  Là-bas, c’est une opportunité envisageable, car personne ne les recherche.

Le roman de Thomas Reverdy est à la fois un roman policier, puisqu’il y a une enquête menée par un détective, une histoire d’amour difficile entre Yukiko et Richard, et une fresque sociale sur le Japon de l’après Fukushima. Quand les fonctionnaires sont incompétents et que les politiques s’inclinent devant le pouvoir économique, qui fait régner l’ordre ? Les yakusas, des hommes de main au service de l’argent de la mafia.
Des belles demeures de Kyoto au quartier des sans abris de Tokyo, puis au gigantesque chantier du Nord, où des intérimaires sans espoir déblaient les séquelles du tsunami, ce roman est une immersion dans un Japon actuel, entre rituels et modernité, politesse et corruption. Thomas Reverdy, romancier français né en 1974, a vécu dans ce pays paradoxal,  et sa prose délicate et poétique, émaillée de vocabulaire idiomatique, mêle parfaitement les attraits du Japon et sa complexité sociale.  

"Les évaporés" est disponible en poche chez J’ai lu.

Chronique publiée dans le JTT.

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