jeudi 4 février 2016

L'Année Sainte, à Rome et dans le monde

Le 8 décembre 2015 s’est ouvert au Vatican le Jubilé de la Miséricorde, qui durera jusqu’au 20 novembre 2016. Cette Année Sainte Extraordinaire, car elle se tient en dehors des jubilés prévus tous les 25 ans (le dernier a eu lieu en 2000), commémore le cinquantenaire de la fin du Concile Vatican II, un Concile important par sa volonté d’ouvrir l’Eglise au monde moderne. Le Pape François a dédié ce Jubilé à la miséricorde, un thème fondamental par lequel il espère rassembler le monde déchiré par les violences. «La miséricorde de Dieu est faite de tendresse et de compassion, d'indulgence et de pardon.»

Le 8 décembre François a donc ouvert symboliquement la Porte Sainte de la basilique Saint-Pierre à Rome. Les portes saintes des trois autres basiliques majeures ont ensuite été ouvertes. Le Pape en a ouvert une cinquième dans un centre d'accueil Caritas au cœur de Rome : la porte sainte de la charité. Mais la grande innovation ordonnée par François, c’est l’ouverture, pour la première fois dans l’histoire des jubilés, de portes saintes dans tous les diocèses du monde. Il a d’ailleurs ouvert en premier celle de Bangui, la capitale centrafricaine, lors de sa visite, en novembre 2015.

Beaucoup de pèlerins, fidèles à la tradition, affluent à Rome, pour franchir la porte sainte d’une des quatre basiliques majeures, Saint-Pierre, Saint-Paul hors les Murs, Saint-Jean de Latran ou Sainte-Marie-Majeure. Mais l’année sainte concerne les catholiques du monde entier puisque celle-ci est entièrement décentralisée. C’est un moment privilégié pour partager sa foi, demander pardon pour ses péchés et bénéficier d’une indulgence. Cette année, les fidèles peuvent le faire dans la cathédrale de leur région. Jusqu’au 20 novembre, toute personne en quête de pardon est invitée à franchir une porte sainte. Ce passage symbolise la transition du péché vers la grâce.

Traditionnellement, le pèlerin, après avoir  franchi une porte sainte, doit prier, se confesser, assister à la messe, faire un don. Il obtient alors l'indulgence (remise de peine) pour ses péchés. L’indulgence est l'un des points les plus controversés de l'histoire de l'Église (le trafic des indulgences fut une des origines de la réforme de Luther). Mais pour François, ce qui importe, c’est la recherche du pardon : «Le pardon est une force qui ressuscite en vie nouvelle et donne le courage pour regarder l'avenir avec espérance».

Élu pour réformer l’Eglise, François n’a pas encore réussi sa mission, confronté aux innombrables blocages des institutions. Il contourne l’obstacle, en s’adressant directement à l’ensemble des fidèles, en les fédérant autour d’une année sainte exceptionnelle.
Une gigantesque opération «portes ouvertes » dans le cœur de Dieu et des hommes.

Référence : le livre du Pape François : « Le nom de Dieu est Miséricorde »

Article publié dans le JTT du jeudi 4 février 2016.

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