
Pour célébrer le bicentenaire de la naissance du peintre
Gustave Courbet (1819-1877), le Musée Courbet d’Ornans (Doubs) multiplie les
expositions. Celle de l’été est consacrée à la confrontation entre le maître
franc-comtois et l’artiste contemporain chinois.
Deux peintres qui ont beaucoup en commun. Leur goût pour les
portraits, la nature, les animaux. Leur « grande gueule » et leur
physique imposant. L’implication dans la vie politique de leur pays, et leur
mise à l’index. Chacun à son époque a remis en question le paysage artistique
et politique dans des œuvres peintes ou sculptées.

Ainsi, on peut voir dans les salles du musée les chiens
fidèles de Gustave répondre aux tigres belliqueux de Yan, les portraits de
famille de l’un observant les ancêtres de l’autre, la paisible Vallée de la
Loue s’opposant aux buildings de Shanghai, ou les femmes légères, célébrées par
les deux hommes, chacun à sa façon. Le parcours muséal permet de saisir la
technique puissante de Pei-Ming, qui décline une couleur de base dans toute sa
gamme chromatique, sur de grands formats, par exemple gris-noir-blanc. Alors
que Courbet, lui, joue jusqu’à l’infini avec les verts.
Le président Macron a inauguré le 10 juin l’exposition Yan
Pei-Ming face à Courbet. Elle est visible au Musée Courbet d'Ornans jusqu'au 30 septembre 2019.

C’est dans l’atelier de Courbet, autre lieu d’Ornans ouvert aux
visites, que Yan Pei-Ming, qui vit maintenant près de Dijon, a réalisé
certaines œuvres exposées, dont son portrait monumental. Autre visite
incontournable en pleine nature, à quelques kilomètres : la Ferme de
Flagey, ancien domaine familial de la famille Courbet.
Un portrait de Gustave
encore plus phénoménal accueille les visiteurs : celui réalisé en bois
flotté par l’artiste bisontin Vanly Tiene. Une prouesse d’équilibre, et un
hommage à la modernité de son oeuvre.
Article publié dans le JTT du jeudi 19 septembre.