jeudi 10 avril 2025

Chronique littéraire : L'usure d'un monde de F-H Désérable

Fin 2022, au plus fort de la répression contre les manifestations qui suivent la mort de Mahsa Amini, François-Henri Désérable passe quarante jours en Iran, qu’il traverse de part en part, de Téhéran aux confins du Baloutchistan. Il désirait depuis longtemps marcher sur les traces de son modèle Nicolas Bouvier, l'écrivain-voyageur dont le livre « L'usage du monde », est devenu la référence de la littérature de voyage.

François-Henri voyage en bus et en auto-stop, pas pour s'émerveiller des lieux », mais pour rencontrer des Iraniens. Son carnet de route, à la fois humain et plein d’humour, trace le portrait d'un pays arrivé au point où la colère l'emporte sur la peur. Arrêté par les Gardiens de la révolution, sommé de quitter le pays, il en revient avec ce récit dans lequel il raconte l’usure d’un monde : celui d’une République islamique aux abois, qui réprime dans le sang les aspirations de son peuple.

François-Henri Désérable, né en 1987 à Amiens commence à écrire à 18 ans, tout en poursuivant une carrière de joueur professionnel de hockey. Ses romans ont été dotés de nombreux prix.

« L’usure d’un monde » est disponible en poche chez Folio.

Chronique publiée dans le JTT du jeudi 3 avril 2025.


dimanche 6 avril 2025

Marie Denis expose au Palais Idéal du Facteur Cheval

Marie Denis est née à Bourg-Saint-Andéol en 1972, elle vit et travaille actuellement à Paris. Après des études d’art à Lyon et un séjour à la Villa Médicis, elle est une artiste reconnue en France et à l’international.

Issues de l’univers végétal et minéral, ses œuvres exposées à Hauterives dialoguent avec l’inspiration foisonnante du Facteur Cheval. Chacun à sa manière a construit son propre « Temple de la nature ». Ferdinand avec des pierres et de la chaux, Marie Denis en assemblant, tressant, sculptant des matériaux bruts glanés dans la nature pour les détourner, les réinventer. En hommage à son hôte, elle a même installé une « fantaisie botanique » et d’autres empreintes végétales ou minérales à l’ombre du Palais Idéal.

L’essentiel de l’exposition est présenté d’une part dans le musée, où un attrape-rêves géant en plumes de paon accueille les visiteurs, d’autre part dans la maison du Facteur, la villa Alicius, qui vient de réouvrir au public. Etoile de cuivre, grappe de raisin séchée, cheval pariétal, duvet d’herbacées, osier tressé, flammes végétales et collections hétéroclites … étonnent et interpellent. Le détournement des objets, l’originalité de la démarche, la prouesse technique de leur réalisation, autant de pas de côté qui sont l’essence d’une démarche artistique.

Cette exposition a une histoire insolite : prévue et installée en mai 2024 au Château d’Hauterives, elle n’a pas été montrée au public car une poutre de la charpente a cédé la veille du vernissage. Le soutien et l’action de nombreuses personnes a permis que le travail de Marie Denis soit alors déplacé au Palais Idéal sous le titre « D’eux ». D’eux, c’est un remerciement à eux, c’est aussi le Deux ième épisode d’une exposition étrange.

A voir au Palais Idéal jusqu’au 5 mai 2025.

Article publié dans le JTT du jeudi 3 avril 2025.