jeudi 28 décembre 2023

Le marché professionnel des truffes

C’est à Richerenches, près de Grignan, que se tient le plus important marché d’Europe en quantité de truffes commercialisées (en moyenne 700 kg par marché). A l’ombre des remparts de l’ancienne commanderie médiévale, il rassemble courtiers professionnels, producteurs de truffes, acheteurs et amateurs sous les platanes du cours Mistral. En décembre 2023 on a fêté les 100 ans de sa création avec force dégustations et animations. Le marché aux truffes se poursuit tous les samedis matin jusqu’au 9 mars 2024.


Rien de tapageur, au contraire, la discrétion est de rigueur. Tout se passe à l’arrière des voitures garées, coffres ouverts. Une trentaine de courtiers officient, tandis qu’environ 300 producteurs viennent proposer leur récolte de la semaine. Dans le coffre ouvert, une balance, des paniers, un carnet, le courtier examine le lot que lui propose le trufficulteur. Il entaille légèrement chaque truffe pour vérifier sa qualité. Une fois d’accord sur la quantité, le prix se négocie à voix basse. Il est aléatoire et dépend de la demande, de l’offre et aussi des relations avec le trufficulteur. Ainsi le courtier qui achetait le kg de truffes plus de 800€ avant les fêtes ne les prend plus qu’à 300€ en janvier, car la demande est moins forte. Le courtier inscrit le poids, le nom du vendeur et le prix sur son carnet, puis le paie immédiatement en cash.

Les courtiers achètent ainsi les truffes en gros, puis les revendent aux restaurateurs, traiteurs, négociants, conserveries. La Drôme provençale est la région idéale, car toutes les étapes du cycle de la truffe s’y enchaînent, de la culture de chênes truffiers à la fabrication de gourmandises à base de truffe, en passant par la récolte, la vente et la dégustation. 15 à 30 tonnes de truffes transitent ainsi chaque année par Richerenches, un des plus gros marchés de gros avec Carpentras.

Parmi les courtiers présents à Richerenches, une seule femme, Maryse. Issue du sérail, elle a bataillé dur pour se faire admettre dans ce milieu très masculin et créer son propre réseau. Les courtiers, tous déclarés à la chambre de commerce après une formation spécifique, font la chasse aux petits malins qui essaient d’acheter et de vendre au noir. Mais le plus grand danger, c’est encore le vol, car toutes les transactions se payent en billets. La truffe n’est pas pour rien le diamant noir de la Drôme !

Les quelques 2000 visiteurs qui se pressent pour voir (mais finalement ne voient rien) n’ont plus qu’à retourner sur le boulevard de la Rabasse, où se tient le marché des particuliers. On y trouve aussi toutes sortes de truffes de qualités et grosseurs diverses. Il est difficile de ne pas succomber à l’odeur alléchante qui plane sur les étals. Et pour 15€, on peut en dénicher une petite truffe de 20 g, qui rehaussera de son arôme puissant n’importe quel plat de ravioles, pommes de terre, ou simplement une omelette. Cela ne se refuse pas !

Article publié dans le JTT du jeudi 28 décembre 2023.


samedi 23 décembre 2023

La crèche de Léoncel

A Léoncel, dans le Parc naturel du Vercors, c’est une crèche pas comme les autres qui attire les visiteurs, de mi-décembre à mi-février. Une très grande crèche d’environ 30 mètres-carrés, qui représente le paysage, la vie et les traditions de ce coin du Vercors avec un réalisme exceptionnel.

Catherine est une artiste, et pour sa crèche, pas de papier mâché ou tissu étoilé, elle a reproduit en dur le relief de falaises, rochers, les a décorés de mousse et lichens, d’arbustes et fleurs séchés. Montagnes calcaires, sentiers escarpés, pâturages, gorges et forêts sont impressionnants de précision.  Dans ce décor à la fois végétal et minéral, on reconnait la cascade de la Druise, le Moulin de la Pipe, la croix du Vellan, les gorges d’Omblèze.

Tout cela est illustré par des saynètes où les personnages posent dans leurs occupations traditionnelles. Presque 1000 santons recréent ainsi l’atmosphère montagnarde : paysans, musiciens, vaches, chevaux, ours et loups... Mention spéciale pour les charbonniers du Vercors et leur meule de bois, le marché de Plan-de-Baix avec ses fleurs et ses légumes, le vivier à truites des moines de l’abbaye de Léoncel, l’aqueduc de Saint-Nazaire …

Catherine est aussi conteuse : quand elle installe sa crèche monumentale, elle invente pour chaque scène une petite histoire de son cru. Et c’est tout naturellement qu’elle raconte ensuite aux visiteurs les traditions, les anecdotes, les chamailleries des habitants du Vercors. Patience et passion signent cette belle réalisation artistique. Ce n’est pourtant pas l’activité principale de Catherine ! A Léoncel, lieu isolé et magique, avec sa superbe abbaye cistercienne nichée au pied des falaises, c’est elle qui tient à la belle saison le café-auberge, qui accueille, informe et réchauffe les visiteurs.  

Après la visite de l’abbaye pour méditer, ou une ascension sportive jusqu’au Pas de l’Echaillon, ne manquez pas de visiter le magasin associatif du village, où la crèche s’est invitée cette année.  Au régal des yeux, succèdera celui des papilles ; on y sert des goûters généreux, avec vin chaud aux myrtilles, crêpes et gaufres, et jusqu’aux treize desserts de Noël, tradition oblige. Une visite magique, quand la neige saupoudre les sommets, qui allie nature, culture et plaisir.

La crèche de Léoncel sera visible les après-midis, pendant tous les week-ends et vacances à partir du 9 décembre jusqu'à fin février. Visites contées ou libres.

Tél : 06 79 56 01 56   Facebook : La Crèche de Léoncel. 

Article publié dans Regard Magazine de décembre 2023.

samedi 16 décembre 2023

Une surprenante expo au Palais Idéal : Les architectes de l'étrange

Sarah Winchester et Ferdinand Cheval ont vécu à la même époque, aux antipodes l’un de l’autre, ils ne se connaissaient pas. Pourtant une passion commune les a animés pendant des décennies : la construction d’un bâtiment hors norme, défiant la raison ainsi que leurs contemporains.

Si le Facteur Cheval était un pauvre homme, oeuvrant de ses mains pour édifier son Palais Idéal, Sarah Winchester, riche héritière américaine, partant d’une maison de 8 pièces, n’a cessé de la faire agrandir jusqu’à obtenir une bâtisse de 161 pièces sur 4 étages ! Avec 3 ascenseurs et tout le confort moderne, électricité, chauffage, 13 salles de bains… Mais aussi des escaliers qui ne mènent nulle part, des fenêtres posées au sol, des portes s’ouvrant sur le vide… Sarah Winchester y habitait seule, et ses employés avaient besoin d’un plan pour se repérer dans cet espace labyrinthique.

Comment expliquer cette démesure ? La vie même de Sarah Winchester (1839-1922), alternance de joies et de drames, ouvre quelques pistes. Elle grandit dans une famille aisée de la côte Est des Etats-Unis, épouse en 1862 William Winchester, fils du fondateur de la fabrique des célèbres carabines.  Puis les tragédies s’enchaînent, elle perd successivement son bébé, son mari, son beau-père … et se retrouve veuve à 41 ans, immensément riche mais en pleine dépression.

L’époque est au spiritisme, on cherche à communiquer avec les morts. Toute une littérature se développe autour de la communication avec les esprits. Sarah se sent poursuivie par ses défunts, mais aussi par tous ceux qui ont été tués par une carabine Winchester ! Un médium lui conseille de partir, lui affirme qu’elle mourra quand la construction de sa future maison se terminera. Sarah déménage sur la côte Ouest, achète un ranch de 8 pièces à San José en Californie, et commence dès 1886 à l’agrandir. En ménageant des espaces ouverts aux esprits, auxquels se sont joints ceux des tribus indiennes locales exterminées lors de la ruée vers l’or.

Passionnée d’architecture, Sarah dessine les plans, décore somptueusement les intérieurs de vitraux, fresques et tentures. Elle se construit un palais idéal laissant libre cours à ses expérimentations artistiques. Des équipes d’ouvriers se relaient pendant 20 ans jour et nuit, interrompus par le tremblement de terre de 1906. Dont Sarah, acceptant la malédiction, laisse certains dégâts apparents. Les travaux reprennent ensuite jusqu’à sa mort en 1922. La maison hantée est alors rachetée par un organisateur d’attractions qui la renomme The Winchester Mystery House. Elle fait actuellement partie du Ghost tourism, qui flirte sur les croyances ésotériques et accueille des milliers de visiteurs chaque année.

Avec l’exposition « Les architectes de l’étrange », le Palais Idéal met en scène cet hiver une rencontre entre Ferdinand et Sarah, deux bâtisseurs obstinés, deux personnalités hors du commun, à la limite de la déraison. Quelques photos, un balcon-fenêtre reconstitué et surtout un film permettent de saisir la démarche artistique de Sarah. Celle du Facteur paraît plus simple à côté !

Exposition à voir jusqu’au 14 janvier 2024 dans l’espace muséal du Palais Idéal à Hauterives (26).


Article publié dans le Jtt du jeudi 21 décembre 2023.



dimanche 10 décembre 2023

Panique dans la roselière

Christophe Mercier et Maroussia Peyraud ont dédicacé leur dernier album au Détour des mots à Tournon samedi. Un bel ouvrage, aussi décoratif que distrayant, puisqu’il s’agit d’un leporello, un livre accordéon à déplier.

La forme choisie, une frise, est particulièrement judicieuse, puis qu’elle rappelle le Rhône, au bord duquel se déroule l’histoire. Elle permet d’apprécier le travail tout en délicatesse, dans une dominante bleu-vert, de Maroussia, l’illustratrice. Quant à l’histoire, Christophe, ardent défenseur de la nature, l’a imaginée en observant la faune et la flore des roselières de Tain : il met en scène une bande de rats venant piller les réserves des animaux qui s’ y abritaient.

Ce n’est pas la première collaboration de Christophe et Maroussia. Les deux amis ont déjà réalisé ensemble "Un crocodile dans le Rhône ". Et d’autres projets sont en cours, toujours dans la thématique environnementale locale. Des albums de qualité pour sensibiliser les enfants à la nature et à l’art. Un joli cadeau écolo pour Noël.

Article publié dans le Jtt du jeudi 14 décembre 2023.

mercredi 6 décembre 2023

De crèche en crèche à Mirmande

Chaque année depuis plus de dix ans, le beau village perché de Mirmande, dans la Drôme, haut-lieu du tourisme estival, retrouve une activité (ré)créative pendant la période de Noël. Une déambulation de crèche en crèche y est organisée par les habitants, artistes et commerçants. Pendant plus d’un mois, en grimpant au travers des ruelles médiévales, on peut découvrir une cinquantaine de petites crèches modestes ou raffinées, joliment intégrées dans leur environnement et fabriquées astucieusement avec les moyens du bord.


Ce jeu de piste familial est accessible à tous, il suffit de suivre le fléchage mis en place depuis les parkings en bas de la ville. Ensuite, il faut ouvrir l’œil pour découvrir au fil des ruelles les crèches disséminées dans des vitrines, devant des maisons, dans les jardins ou sur une fenêtre... La fin du parcours se situe tout en haut du village, où l’église Sainte-Foy accueille deux immenses crèches provençales. L’une, constituée de santons d’argile, l’autre avec les modèles traditionnels habillés. Chacune présente, en plus de la Nativité, des scènes de la vie villageoise avec une multitude de détails. On y retrouve tous les métiers traditionnels, bûcherons, bergers, rémouleur, boulanger, jardinier… dans un environnement végétal soigné. Quant au décor de fond, il est exécuté spécialement par des artistes locaux.

De nombreuses festivités accompagnent cette manifestation pendant les week-ends. La première :  Montée aux flambeaux le 2 décembre.  Puis, marché de Noël, vente de bugnes, contes de Noël, feu d’artifice… jusqu'au 14 janvier.

Renseignements : mairie de Mirmande ou sur la page Facebook « Noël à Mirmande ».


Article publié dans le Jtt du jeudi 30 novembre 2023.

jeudi 30 novembre 2023

La crèche de Sylvie à Larnage

Sylvie Revol est une passionnée de tradition provençale. Son premier coup de cœur fut la lecture en 6e, au Sacré-Cœur de Tournon, de la pastorale d’Audouard. Cette interprétation de la nuit de Noël, avec scènes villageoises et personnages hauts en couleur, comme le Boumian, le Pistachié, le Boufaréou… lui ont immédiatement donné l’envie de les recréer dans la crèche de ses parents. Des années plus tard, mariée, mère, puis grand-mère, elle n’a eu de cesse de donner libre cours à sa fantaisie en composant sa propre crèche, qu’elle enrichit de nouveaux tableaux chaque année.

Avec environ 300 santons, du curé à la petite souris, des carottes et navets aux bergers, des jeunes mariés aux danseurs, elle aménage un véritable village provençal, décoré et paysagé, sur environ 4 m de long. On y retrouve les scènes classiques : vendanges, récolte au potager, troupeaux dans les champs, fête au village … mais aussi des spécificités plus locales, comme la Tour du château de Larnage et la Croix du Verre, haut-lieu de rencontre des vignerons de Larnage. Et depuis 2022, Sylvie a réussi à faire figurer les choristes de la chorale La Bergeronnette à laquelle elle participe. Une série de santons originale, qu’elle a commandée spécialement à un santonnier d’Avignon.

Dès l’automne, Sylvie écume les salons de santonniers de la région, pour chercher d’autres perles rares, qui évoqueront son village, sa famille ou qui lui permettront de mettre en scène les textes de Daudet qu’elle affectionne : le fameux moulin, la chèvre de M. Seguin, le sous-préfet aux champs… En novembre, elle installe la structure portante, l’électricité et va glaner les matériaux qui constitueront le décor : mousse, lichens, branches, cailloux. Et en décembre, on peut venir admirer son œuvre…  Une crèche foisonnante, reflet de la vie bien remplie de Sylvie et de sa passion pour les traditions provençales. 

Pour visiter la crèche, téléphoner au 06 81 96 21 24.

Article publié dans le Jtt du jeudi 30 novembre 2023.

jeudi 23 novembre 2023

Chronique littéraire : La mise à nu, de Jean-Philippe Blondel

Une intrigue originale : le narrateur, un prof plutôt désabusé, rencontre lors d’une exposition un ancien élève, Alexandre, devenu célèbre dans le monde de la peinture. Lorsque celui-ci lui propose de faire son portrait, c’est l’occasion pour chacun des deux de revisiter le passé. De développer de nouveaux liens. Et d’envisager le présent autrement.

Dans un style fluide très agréable, l’auteur profite de l’histoire pour développer avec acuité ses opinions sur l’enseignement, le couple, le vieillissement : « Ce n’est pas la douleur qui rend fort, ce sont les mots d’amour » … Un livre subtil, intéressant et juste, qui fait du bien.

Jean-Philippe Blondel, né à Troyes en 1964, continue de mener en parallèle une vie de prof d’anglais et d’écrivain couronné par de nombreux prix. Son roman est disponible poche chez Folio.

Chronique publiée dans le JTT du jeudi 23 novembre 23.

samedi 11 novembre 2023

Le chemin de Régordane

Cet itinéraire historique le long de la grande faille du Massif central, est en effet suivi par une des plus spectaculaires lignes ferroviaires de France, celle du train Cévenol. Une ligne emblématique qui permet de découvrir sans effort la montagne auvergnate et ses points de vue exceptionnels, entre Vivarais et Velay, Gévaudan et Margeride. Pour franchir plus de 1000 m de dénivelé, elle a nécessité la construction de nombreux ouvrages d’art, environ 50 tunnels, ainsi que viaducs et ponts… Une véritable prouesse lors de sa création entre 1840 et 1870.

Croisant par endroits le célèbre chemin de Stevenson, le chemin de Régordane fut le premier à relier Paris à la Méditerranée, dès 843, à la fin du règne de Charlemagne. Une voie de transhumance, de commerce, de transports de troupes et d’échanges (la vallée du Rhône, en partie fief du Saint-Empire, ne s’est ouverte qu’au XIVe siècle) qui devint un important chemin de pèlerinage, joignant la cathédrale du Puy à l’abbatiale de Saint-Gilles, où l’on s’embarquait pour Rome et Jérusalem. En limite de quatre départements, Gard, Ardèche, Haute-Loire et Lozère, le chemin de Régordane, balisé GR 700, est maintenant un itinéraire de grande randonnée de 240 km qui peut s’effectuer en 10 jours. Et dont une partie peut s’effectuer non pas avec un âne, mais en train !

On peut donc  combiner des étapes à pied, en train ou en automobile, en suivant la tortueuse D 906. L’occasion de découvrir des sites pittoresques ou historiques, comme la Garde-Guérin, un des plus beaux villages fortifiés de France, les abbayes cisterciennes de Notre-Dame-des-Neiges ou de Mazan, les mines d’Alès. De grimper sur le Grand Tanargue (1511 m) ou le Mont Lozère (1699 m), se rafraîchir dans les eaux vives des gorges de l’Allier ou du Chassezac, ou celles plus tranquilles des lacs de Villefort et de Langogne … Encore mieux, profiter du spa thermal de Saint-Laurent-les-Bains ! Garrigues sèches, oliviers, vignobles au sud, forêts de châtaigniers ou d’épicéas plus haut, landes fleuries en altitude, le parcours offre une symphonie de couleurs et d’odeurs : Narcisses, genêts, au printemps, marguerites, coquelicots et bleuets en été, bruyères en automne, avant l’arrivée de la neige.


A la gare de la Bastide-Puylaurent, entre Villefort et Langogne, , convergent la Régordane, le chemin de Stevenson, le GR Tour de la Montagne ardéchoise, le GR Tour de la Margeride. C’est le paradis des randonneurs, l’hébergement et la restauration sont assurés, les producteurs locaux et auberges de pays proposent charcuteries, champignons, fromages, châtaignes, myrtilles, miel et vins en abondance … En Cévennes, on a bon pied, bon oeil et bon appétit.

Article publié dans le JTT du jeudi 16 novembre 2023.

jeudi 2 novembre 2023

Guizmo, le chat potelé de Mauves

Vous n’aurez guère l’occasion de croiser Guizmo dans les rues de Mauves, où il habite pourtant : C’est un chat pantouflard, qui ne quitte pas la maison de ses maîtres. Et où il trouve mille occasions de profiter de l’absence de ses « humains ». Voilà l’argument du joli album pour enfants que viennent de publier Nicolas Girard, auteur, et Audrey Faure, illustratrice. Tous deux habitant Mauves, parents de jeunes enfants, et possesseurs de chats, entre autres animaux domestiques.

L’écriture pour l’un, le dessin pour l’autre, sont des passions développées depuis l’enfance. Ils ne manquent donc pas de matière première et sont amis de longue date. Mais il a fallu composer avec leurs emplois respectifs, leurs vies familiales, pour trouver le temps nécessaire à cette collaboration. Une opération du genou qui a immobilisé Nicolas pendant 4 mois a été le déclic : il a ainsi étudié et mis en mots la vie secrète de son chat lorsque toute la famille est partie à l’école et au travail. La complicité avec Audrey, dessinatrice et caricaturiste, a permis ensuite la réalisation de cet album au graphisme et aux couleurs chaleureuses.

« La journée de Guizmo, chat potelé », présent dans les librairies, les salons littéraires et même les magasins de puériculture, aura bientôt une suite, tout comme le précédent : « Titou, la mangouste qui voulait jouer au foot », qui a connu le succès jusqu’à être exposé au safari de Peaugres !

Article publié dans le JTT du jeudi 2 novembre 2023.

dimanche 29 octobre 2023

Le Musée du charronnage au car à Vanosc (07)

Le charronnage, mal connu aujourd’hui, fut pourtant un artisanat essentiel pendant des siècles. Il s’agissait de fabriquer les roues, pour équiper charrettes, calèches, diligences et autres véhicules à cheval ou à bras. Un travail de force et de précision, qui nécessitait la maîtrise rigoureuse du bois et du fer. Joseph Besset, né en 1890 à Vanosc, près d’Annonay, fut un Ardéchois visionnaire, ambitieux et acharné au travail comme ses prédécesseurs, Seguin ou Montgolfier… Fils de paysan, il choisit pourtant le métier de charron et entra en apprentissage chez le meilleur patron d’Annonay. Le début d’une carrière pleine de rebondissements.

Pour fabriquer une roue, il faut de nombreuses étapes : d’abord découper le moyeu en orme, le façonner sur un tour, creuser rainures et encoches régulièrement. Ensuite, découper les rayons en acacia, les insérer dans les encoches. Fermer la roue avec des jantes en frêne. Puis préparer le bandage en fer, l’arquer, souder les extrémités. Enfin le positionner à chaud autour de la jante. Il faut donc combiner le travail de menuisier et de forgeron.

En 1907, Joseph connaît son métier et veut découvrir le monde. Avec un ami, ils se fabriquent deux vélos et partent travailler à Paris, puis en Bourgogne, à Tours, à Rouen. Joseph continue vers l’Angleterre, où il se joint à l’atelier de charron de la Cour royale. A 21 ans, il revient en France pour faire son service militaire obligatoire, 2 ans au Maroc. Libéré en 1913, il épouse Marie-Augustine et fonde son propre atelier à Annonay. Mais la guerre arrive.

Elle marque un tournant pour lui : il en revient indemne et convaincu que c’est la fin de la traction animale. Il abandonne « la traction à crottin pour la traction à pétrole » et décide de se consacrer à l’équipement personnalisé de voitures automobiles. Il conçoit la structure de bois, la pose sur des longerons, ajoute les roues, le moteur, puis habille le tout de métal, et garnit l’intérieur. Menuisier, forgeron, tôlier, peintre, sellier, de nombreux ouvriers collaborent avec lui. En 1920 sort sa première voiture, une Roland-Pilain. Suivront Bugatti, Berliet, Delage…

L’entreprise Joseph Besset se développe. Joseph part aux USA, en rapporte un brevet, et une nouvelle idée : développer plutôt les transports en commun. En 1927, avec Ferdinand Janvier, il lance sa production d’autocars avec ossature bois et moteur à l’avant. En 1938, changement révolutionnaire avec le choix du moteur à l’arrière et une structure autoportante métallique : le premier autocar Isobloc voit le jour. Joseph sait parfaitement utiliser le marketing, et son entreprise est florissante. La deuxième guerre freine sa réussite, mais il rebondit en 1946, avec 1300 salariés et plus de 10 véhicules produits par jour.

Au fil des restructurations, la SACA (société annonéenne de construction automobile) devient SAVIEM, RVI (Renault véhicules industriels), IRIS et maintenant IVECO. Cette société continue d’être le plus grand employeur d’Annonay, et la seule entreprise de fabrication de bus et cars de France !

Le musée du Charronnage au Car à Vanosc met en scène cette saga passionnante, à l’image de la vie de son créateur, Joseph Besset. On y voit de magnifiques voitures, camions et autocars anciens. Ouvert toute l’année, grâce à l’action solidaire des bénévoles de l’association locale La Vanaude, il illustre parfaitement le respect qu’en Ardèche verte, on porte aux grands innovateurs.

Tél 04 75 34 79 81 ; site : museeducar.fr

Article publié dans le JTT du jeudi 2 novembre 2023.

jeudi 19 octobre 2023

L'agritourisme en Sardaigne

L’agritourisme est une forme de tourisme visant à faire découvrir les savoir-faire agricoles d’une région, ses spécialités gastronomiques, ses traditions. Exemple, en Vallée du Rhône, l’œnotourisme. En Italie, grande productrice de denrées méditerranéennes, l’agriturismo est devenu le type d’hébergement le plus répandu. Il correspond un peu à nos chambres d’hôte, fermes-auberges ou gîtes ruraux, on y est accueilli et logé dans une exploitation agricole, on y déguste les productions de la maison et on peut participer aux activités.

La Sardaigne, île montagneuse où élevage et cultures vivrières sont omniprésents, s’y prête particulièrement, c’est un plaisir de se déplacer d’un agriturismo à l’autre, d’un élevage de brebis où l’on fabrique son pecorino à une oliveraie centenaire, d’une propriété viticole à une pisciculture, d’un producteur de fruits et légumes à une ferme céréalière … Si les hôtels et Airbnb du littoral restent prisés des amateurs de plages, c’est à l’intérieur de l’île qu’on rencontre vraiment l’âme et le patrimoine sarde. L’accueil y est chaleureux, la nourriture abondante, cochon grillé parfumé de myrte et laurier, culurgione aux bettes, ricotta du matin. Un retour à l’authentique, en pleine nature, avec néanmoins tout le confort, piscine et Wifi.

Le tourisme de randonnée s’est énormément développé en Sardaigne, permettant de profiter de la beauté des panoramas entre mer et montagne, et de découvrir son histoire, entre les fameux vestiges de la civilisation nuragique et le passé minier, de plus en plus valorisé. Même l'été, on peut se rafraîchir dans les grottes, au milieu des forêts ou près des lacs d’altitude. C’est d’ailleurs à Nuoro, au centre de l’île, qu’on rencontre la plus forte densité de centenaires d’Europe ! Avantage de la vie de berger, au grand air, saine et rude … qu’on peut expérimenter en fréquentant les agriturismi.

vendredi 13 octobre 2023

Rando en Savoie pour l'Accueil Muzolais

Ils étaient 85 participants à la grande sortie d’automne de l’association muzolaise, les 2-3-4 octobre. Au programme : 3 jours de randos autour d’Annecy, par groupes de niveaux. Sous un soleil estival, dans une bonne humeur générale, la réussite a été totale.

Croix du Nivolet, Cascade d’Angon, Mont Veyrier, Col de la Forclaz, il y en a eu pour tous les goûts et toutes les difficultés, de 300 m à 1000 m de dénivelé, suivant les capacités de chacun. Forêts de hêtres ou pâturages ensoleillés avec vue sur le Mont-Blanc, falaises vertigineuses surplombant des cuves creusées par les torrents, pont des Fées, les pique-niques ont permis à chacun de profiter pleinement des splendides paysages. Et pour ceux qui ne grimpaient pas, un programme touristique était proposé, avec la visite des gorges du Fier, de la fonderie de cloches Paccard, des belles villes d’Aix-les-Bains et Annecy. Et la possibilité de se promener simplement le long des berges des lacs.

L’hébergement aux Balcons du lac à Sévrier, près d’Annecy, a permis d’assurer chaque soir repos et convivialité à tous, d’échanger sur les exploits ou les découvertes du jour. Et d’affirmer haut et fort en chœur au karaoké du soir : « Fiers d’être Ardéchois » !

Article publié dans le JTT du jeudi 11 octobre 2023.


lundi 9 octobre 2023

Le domaine de Vizille

Le superbe parc de 100 hectares et le château des Lesdiguières, à une quinzaine de km de Grenoble, fut une résidence d’Etat des Présidents de la République de 1925 à 1960. Racheté en 1973 par le département de l’Isère, il est actuellement librement ouvert au public. En 1983, le musée de la Révolution française y a été installé, pour rappeler aux visiteurs le rôle précurseur de Vizille en 1788.

Le château a été édifié sur une forteresse médiévale en 1593 pour François de Bonne (1543-1626), duc de Lesdiguières, gouverneur du Dauphiné, compagnon d’armes d’Henri IV. Agrandi à partir de 1600 par un parc à la française avec une pièce d'eau et un canal long de 800 m, on n’y compte plus les arbres centenaires, au summum de leur développement, cèdres de l’Atlas et du Liban, érables, tulipiers, hêtres, chênes…. Le parc actuel, labellisé jardin remarquable, est un havre de fraîcheur propice à la promenade, à la détente, au rêve. Le terrain plat, traversé d’allées cavalières, de sources et rivières, entouré par un superbe décor montagneux, réserve aussi de nombreux contacts avec la faune. Une partie est consacrée aux ébats des hardes de cervidés. Les truites, carpes, et autres poissons des rivières et bassins, cohabitent avec cygnes, canards et bernaches en toute liberté sur les plans d’eau.

Le jardin de buis taillé et la roseraie ont été dessinés au 19e siècle, lorsque le château appartenait au comte Alberto Marone, propriétaire turinois de Cinzano. Auparavant la propriété appartenait à la puissante dynastie Perier. C’est là que Claude Perier (1742-1801), industriel grenoblois, a lancé avec succès la production de cotonnades imprimées et d'indiennes. Partisan de l’abolition des privilèges, il proposa de réunir à Vizille les premiers Etats généraux du Dauphiné le 21 juillet 1788. Cette réunion illégale, conséquence de la journée des Tuiles du 7 juin à Grenoble, fut la première à accorder au Tiers État majoritaire, le vote par tête. Et à réclamer la tenue d’Etats généraux à Paris ! Un événement majeur qui a justifié la création ici du musée de la Révolution française.

On fête cette année le 40e anniversaire de ce musée par de nombreuses animations et expositions au château et dans le parc. Une raison supplémentaire de profiter de ce petit Versailles républicain, isérois … et gratuit.

Article publié dans le JTT du jeudi 5 octobre 2023.

jeudi 5 octobre 2023

Chronique littéraire : On était des loups, de Sandrine Collette

Un roman éblouissant d’intelligence et d’émotion qui se passe dans le grand Nord. Dans une langue rugueuse, le monologue de Liam, trappeur solitaire qui vit en osmose avec la nature, alterne avec la narration de son drame. Un jour, en revenant de la traque d’un loup, ni son fils ni sa femme ne l’accueillent comme d’habitude, et pour cause : il découvre le corps sans vie de celle-ci, tuée par un ours. En le soulevant, celui de son fils Aru, vivant, apparaît. A la douleur et la rage de Liam s’ajoute un problème vital : que faire de cet enfant de cinq ans ?

Liam est un homme des bois taiseux, il part en chasse plusieurs jours de suite dans des conditions rudes et dangereuses, il ne peut ni ne veut s’encombrer d’un enfant fragile. C’est sa femme qui l’a voulu et jusque-là elle s’en occupait entièrement. Passer du statut de géniteur à celui de père lui paraît un défi insurmontable, d’autant qu’il n’a pas lui-même connu de modèle paternel. En face de lui, la détresse d’Aru est terrible, mais il veut l’ignorer. Au fil des jours et des crises, les pulsions enfouies s’exacerbent jusqu’à l’inconcevable.

Sandrine Collette magnifie la nature de ce grand Nord inhospitalier, dissèque avec minutie les sentiments contradictoires des hommes, du deuil, tout en maîtrisant les rebondissements de son intrigue. L’homme est un loup pour l’homme, c’est connu, mais il arrive aussi que les loups chantent. Un roman original, dérangeant, mais brillant sur la paternité.

Sandrine Collette, née à Paris en 1970, installée dans le Morvan, s’est tournée vers l’écriture dès 2013 et est rapidement devenue un des grands noms du thriller français. Son roman a obtenu le Prix Giono et le Prix Renaudot des lycéens en 2022. Il est disponible en Livre de poche.

Chronique publiée dans le JTT du jeudi 28 septembre 2023.

lundi 25 septembre 2023

Romans a fêté sa tour Jacquemart

Vendredi et samedi 22-23 septembre, la fin des travaux de rénovation de cette tour qui veille sur Romans et sonne les heures depuis 1429 a été fêtée en lumière et musique. La toiture, le mécanisme, les façades, les escaliers intérieurs, le parvis ont été soigneusement restaurés. La municipalité, les administrations départementale et régionale, les mécènes, tous se sont félicité du résultat. Une seconde jeunesse pour ce bâtiment mémorable.

Porte du premier rempart édifié en 1164, puis cachot de la forteresse Montségur jusqu'en 1835, la tour a été surélevée au 15e siècle jusqu’à 47 m pour permettre l'installation d'une horloge monumentale. Elle est dotée d'une grosse cloche de 2,3 tonnes de bronze, d’un carillon de 19 cloches, et d'un automate appelé Jacquemart qui frappe les heures depuis 1429. Le Jacquemart en bois sculpté et zinc mesure 2m 60. Son costume a varié selon les époques et les régimes, c’est actuellement celui d’un soldat de l’armée de la Révolution.

Les visiteurs ont pu monter dans la tour, guidés par des agents du patrimoine qui détaillaient les secrets de sa fabrication et des mécanismes. La terrasse n’étant pas accessible, par souci de sécurité, on pouvait néanmoins apprécier le panorama spectaculaire grâce à un casque de réalité virtuelle. Déambulation en ville avec les tambours, derrière la grande marionnette du Jacquemart, illumination de la tour, concert de carillon, soirée musicale, dommage que la pluie ait joué les invités de dernière minute…


Article publié dans le JTT du jeudi 5 octobre 2023.

jeudi 14 septembre 2023

Valence en gastronomie, un festival qui se déguste

Vins, bières et jus de fruits, salaisons et pâtés, ravioles et fromages, pâtisseries et glaces, chocolat et liqueurs… Les pagodes aux « goûtatou » permettent vraiment de goûter à tout !  Moyennant des tickets qu’on achète par 6 pour 12 €, on peut donc découvrir les spécialités proposées par les 70 artisans et producteurs locaux sous leurs chapiteaux de toile. Invité d’honneur en 2023 : l’Isère.  Affluence garantie aux heures des repas, samedi comme dimanche ...

Samedi matin 9 septembre, la fête était à son comble, avec le marché hebdomadaire de la place des Clercs qui débordait de fruits, légumes, poissons et volailles. Plus loin, place Saint-Jean, le marché des villes jumelées avec Valence avait pris place, avec les produits venus d’Italie, Allemagne, Liban, Israël, et bien sûr Arménie. Une gastronomie exotique à tester absolument. La nouveauté de l’édition de 2023, ce fut la marche du bruncheur Arménie, qui permettait de parcourir le quartier arménien et de s’y régaler.

Chaque année en septembre, Valence s’adonne ainsi durant un week-end aux plaisirs gourmands qui font sa réputation. Difficile d’énumérer toutes les animations proposées autour du festival : ateliers, démonstrations de chefs, concours de Suisse, conférences gastronomiques, cinéma, livres de cuisine en dédicace… Ainsi qu’une grande nocturne avec dégustations et spectacles. Il y a même un festival off : Dans la charmante rue Bouffier couverte de petites tables accueillantes, chacun pouvait déguster une assiette garnie pour 8 €. Ou faire une pause gourmande sur le Rhône avec la Compagnie des Canotiers et la pâtisserie Intense…

En attendant la création de la   Cité de la gastronomie prévue en basse-ville pour 2026, Valence conforte avec ce festival son statut de haut-lieu de l’art culinaire !

Article publié dans le Jtt du jeudi 14 septembre.


jeudi 7 septembre 2023

Le Caillou aux Hiboux

Qu’est-ce ? Le nom d’un blog de balades en Drôme-Ardèche tenu par deux amoureux de la région, Lydie et Maxime. Le Caillou, c’est un endroit où se poser, les Hiboux, ce sont les curieux de passage, pour qui « chaque voyage est un bijou » …  Et l’actualité du moment, c’est le guide d’escapades en Ardèche qu’ils viennent de sortir en version papier. Vallées de l’Eyrieux ou de la Cance, ponts de Saint-Sylvestre ou du Diable, lacs de Ternay, Saint-Martial ou Issarlès, sommets du Gerbier, du Tanargue, villages préservés de Vogüé ou Saint-Thomé, chapelles, grottes et baignades… Avec eux, il y a mille façons d’être émerveillés par l’Ardèche !

Lydie et Maxime, deux enfants du pays, se côtoyaient aux Impressions modernes, à Guilherand-Granges. Elle avec un master en tourisme, lui comme développeur web. Après avoir découvert leur amour en 2015, ils sont partis ensemble découvrir les beautés de la région à travers le géocaching. Ont eu envie de les partager sur un blog de voyages. Mais comment se démarquer ? En choisissant de l’appeler « le Caillou aux Hiboux ». Ouvert en 2017, ce blog leur a permis de participer en 2019 au salon professionnel des blogueurs de voyage de Lille. Ils en sont revenus avec le trophée du meilleur blog espoir … et mille idées pour le développer et en vivre.

L’étape suivante s’est enchaînée naturellement. A l’imprimerie où travaillent les amoureux passent des auteurs, des éditeurs, et un jour, Didier Benoit, éditeur à Joyeuse, leur propose d’écrire un guide sur l’Ardèche. Lydie et Maxime sont donc passés de l’écran au papier, en réalisant : « Nos plus belles expériences à vivre en Ardèche ». Chaque destination est présentée sur une double page, avec à gauche une photo faite par Maxime, et à droite le texte écrit par Lydie. A vrai dire, le virtuel et le réel restent étroitement liés, car le guide papier est muni de QR code et de tag NFC qui, en les activant sur un smartphone, donnent accès à des infos supplémentaires, photos, vidéos, parcours, bons plans.

Depuis la sortie de ce guide 100 % ardéchois en juillet, et en attendant un prochain guide sur la Drôme, les dédicaces s’enchaînent. Après Valence, Privas et Montélimar, Lydie sera présente à la librairie « Au détour des mots » à Tournon le 29 août, pour la foire aux Oignons. Avant de participer aux Castagnades et autres festivités viticoles… Comme le préconise leur guide, l’Ardèche s’apprécie en toutes saisons !

« Les plus belles expériences à vivre en Ardèche », Editions de la Calade, 19,90€

Le Caillou aux Hiboux, blog voyage et photos : https://lecaillouauxhiboux.fr/

Article publié dans Regard magazine de septembre et dans le JTT du jeudi 7 septembre.