Frasquita vit la difficile vie
d'une femme, dans un village du Sud de l'Espagne, où traditions, religiosité,
pauvreté sont le lot commun. Mais elle possède un don extraordinaire : elle
coud comme une fée, rend la vie aux vêtements par ses broderies somptueuses,
ses raccommodages artistiques, rapièce même les hommes. On la soupçonne de
sorcellerie.
Jouée aux cartes et perdue par
son mari, elle fuit à travers une Andalousie en pleine révolte, entraînant avec
elle ses enfants, tous pourvus de dons bizarres, eux aussi. L'une chante et son
chant calme la foule, l'autre peint sur
les murs des motifs exubérants, la troisième se nourrit de lumière, le quatrième
parle aux morts, et la dernière écrit. J'oubliais la muette, qui devient...
conteuse.
La fuite éperdue de Frasquita et
ses enfants, leur survie difficile, révèlent toute la gamme des violences
faites aux femmes, ainsi que la force inaltérable du lien maternel. L'alternance
des joies et des peines, avec son lot d’oubli, d'entraide. Et la renaissance,
par l'amour et le don.
Carole Martinez, comédienne,
professeur de français, romancière, est
née en 1966. Le Coeur cousu, son premier roman en 2007, a obtenu un
succès considérable et de nombreux prix. Du domaine des Murmures, en
2011 a obtenu le Goncourt des Lycéens.
Le Coeur cousu est disponible en Folio poche au prix de 8,60€.
Chronique publiée dans le JTT du jeudi 29 novembre 2012.
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