9H45. Aérodrome de
Chaux.
Pas de coucous sur la piste de
décollage, mais de l’herbe bien rase. Les coucous, primevères sauvages, se
cachent dans les alentours. Les seules fleurs visibles sont les forsythias éclatants
et magnolias plus timides qui bordent les maisons.
Mais d’autres coucous sont là :
Les avions, bien rangés dans le hangar, planeurs d’un côté, avions à moteur de
l’autre. Car Eric me fait le grand jeu : visionner le plan de vol, aller
chercher l’avion, vérifier huile, essence (on consomme du sans plomb 100), puis
les ailes, les sondes… Enfin, je monte à bord, je m’assois dans le cockpit,
j'apprécie la complexité du tableau de bord. J’attache ceinture et casque, Eric suit la
liste des manipulations, il met le moteur en marche, l’hélice tourne. On
décolle, face aux Vosges. Beau jeu de lumières sur le massif, ciel bleu, quelques
nuages, peu de vent.
Direction Delle, la limite sud du
périmètre autorisé (30km autour de Chaux) : Je veux photographier ma
maison ! Mon appareil en main, j’essaie déjà de mettre en boîte les étangs
de Malsaucy, jolies taches aquatiques aux contours sinueux, puis Belfort, la gare TGV , tout va très
vite. La Nationale 19, et voilà Delle. La haie de peupliers de mon ancien
collège, clic clac, le stade, c’est là, et hop, c’est passé… Eric vire
largement au-dessus, j’aperçois Joncherey, clic clac, mais pas JP qui me fait
coucou. Attention, revoilà le stade, la maison, clic clac, j’essaie de zoomer,
trop tard.
Retour vers Belfort, son château,
les Résidences, le Salbert, clic clac. Puis de nouveau les Vosges. Le
Ballon ? Non. Eric préfère se diriger vers Ronchamp, il y a maintenant trop
de turbulences. Tiens, c’est vrai, je commence à sentir mon estomac se
manifester. Il y a un sachet prévu ? Oui, dans la poche droite.
Le ban de Champagney, bleu sur
vert, les Ballastières, la chapelle du Corbusier immaculée, et en dessous, le
couvent de Renzo Piano, zébrant la colline. Et ton
chalet, Eric : tu veux que je le prenne en photo ? Oui, j’ai défriché hier,
regarde la zone en terre rouge, c’est là.
Passage au-dessus du fort de Giromagny, direction
Chaux, et l’aérodrome, prairie verte, bien plane, à l’horizon. Eric se met en
position, descend lentement, réduit la vitesse, et réussit un atterrissage en douceur, parfait. Totale
maîtrise. Il est 10h30. Mon estomac a résisté. Merci Eric !
Dehors, je visionne mes
photos, car dans l’avion, entre la luminosité, la vitesse, le casque, tout
réglage est improbable.
Gagné, ma maison, je l’ai
eue !
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