Le musée des Beaux-Arts de Grenoble, un des plus riches de France, présente actuellement une rétrospective des œuvres du peintre Pierre Bonnard (1867-1947) sous le titre : Les couleurs de la lumière, en collaboration avec le musée d’Orsay.
Peintre, graveur, illustrateur, sculpteur, Bonnard est un
artiste total, qui a participé dans sa jeunesse au groupe postimpressionniste
des Nabis, avant de poursuivre une œuvre originale, à l’écart des avant-gardes
de son époque. Grand voyageur, amoureux de la nature, il n’a pourtant travaillé
qu’en atelier, privilégiant les sujets classiques, portraits, nus, paysages,
scènes d’intérieur. Sa palette riche et éclatante l’a
Il faut dire que Pierre Bonnard a eu beaucoup de chance dans
sa vie. Né dans une famille parisienne bourgeoise et unie, il passe toutes ses
vacances dans la propriété de ses grands-parents, agriculteurs au Grand-Lemps
en Isère. C’est là qu’il ressent les joies de la nature et son amour des
animaux, deux sujets qu’il peindra dès l’adolescence. En 1886 il entre aux
Beaux-Arts, puis poursuit sa formation à l’académie Julian. Influencé par
Gauguin, il est un des fondateurs du groupe des Nabis (prophète en hébreu),
avec Sérusier, Denis, Vuillard… qui refusent les contraintes du réalisme pour
aller vers un affrontement de couleurs, dans un symbolisme ouvrant sur la
spiritualité.
Après une dizaine d’années, Bonnard se détache du groupe et
ne suivra plus aucune école. Il commence à créer des œuvres graphiques pour des
affiches, illustre des livres d’art, des revues, décore des hôtels particuliers.
Son travail est rapidement reconnu, ce qui lui permet de vivre à sa guise la
vie de bohème. Il échappe même de peu à la guerre de 1914-1918, trop âgé (47
ans). Marthe, la femme de sa vie,
restera sa muse principale, lui inspirant de nombreuses toiles intimistes.
Grand voyageur, nourri des paysages lointains mais aussi de Provence, du
Dauphiné, de Normandie et de la frénésie parisienne, il renoue avec
l’impressionnisme. Travailleur inlassable et peintre reconnu, il se lie avec
Matisse, Monet…
Son approche entre figuratif et abstraction le rend accessible et contemporain. Ses couleurs, l’utilisation du jaune, de l’orangé, éblouissent. En 1939, il se réfugie au Cannet (06), où il a acheté une maison et peint sans relâche. La lumière qu’il a toujours essayé de capter sur ses toiles explose dans sa dernière oeuvre, un amandier éclatant de vie.
Exposition visible à Grenoble au musée des Beaux-Arts tous les jours sauf mardi, jusqu’au 30 janvier 2022.
Tél : 04 76 51 94 07 museedegrenoble.fr
Article publié dans le JTT du jeudi 20 janvier 2022.
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