Comme Jean Giono, René Frégni est un amoureux de la Haute-Provence, et comme lui, il la décrit passionnément, dans une langue imagée, poétique, parfois lyrique. Dans ce livre, les conditions sont idéales, puisque le narrateur est totalement immergé en pleine nature : Auteur à court d’imagination et d’argent, il a accepté de jouer les gardiens-jardiniers d’un monastère abandonné en pleine forêt aux alentours des gorges du Verdon. Un job qui lui permet d’observer paisiblement le déroulement des saisons, tout en pratiquant une activité physique qui lui nourrit le corps et l’esprit.
Chaque jour il se coltine à la végétation qui a envahi le
domaine, défriche les allées, débroussaille les bosquets, taille les arbres,
dégage les terrasses et les jardins de ce monastère à l’abandon qui servit jadis
de résidence à un puissant évêque. Sa seule distraction : retrouver ses
amis libraires au village de Riez. Il partage sa vie spartiate avec une chatte
ronronnante qu’il appelle Solex. Mais si son corps se muscle, son cahier d’écriture
reste blanc.
Jusqu’au jour où des sangliers détruisent ses plates-bandes
et déterrent une jambe humaine fraîchement inhumée. Un cadavre récent est
certainement dissimulé dans le cimetière des moines. Tout change. Le monastère
devient un lieu inquiétant, la police enquête, l’angoisse monte. Malgré ce
prétexte, ce roman n’est pas un thriller, mais une ode à l’amitié et au
silence. A la nature et à l’écriture, source de vie et de paix. A la mélancolie
de l’automne et de sa lumière.
René Frégni est né à Marseille en 1947. Son début de vie fut
mouvementé, en délicatesse avec la justice. Après avoir bourlingué et accepté
toutes sortes de métiers, depuis 1988, il se consacre à l’écriture avec succès.
Il vit à Manosque et anime des ateliers d’écriture dans les écoles et les
prisons.
« Dernier arrêt avant l’automne » est disponible en poche chez Folio.
Chronique publiée dans le JTT du jeudi 20 janvier.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire